Le Labyrinthe

CHAPITRE 2 - L'arrivée

-Retournez travailler ! Ordonna le plus sévère des deux hommes, celui qui semblait être le chef, aux garçons qui nous observaient curieusement du rebord de la falaise. Maintenant ! Hurla-t-il aux derniers curieux.

Puis il se tourna vers moi, regarda le garçon blond, ouvrit la bouche et la referma.

-Je suis, euh... Désolé pour l'accueil...

Le blond lui lança un regard qui signifiait "Qu'est-ce qui te prends ? Reprends toi !". Je présentais que leur chef devait être d'habitude un homme avec beaucoup assurance.

-Oui, donc je disais, je te présente le Bloc, dit-il en se reprenant. Excuse ces tocards, c'est juste qu'ils ne sont pas, comment dire, habitués à voir une fille.

-Comment ça ?

-On va commencer par le commencement, tu veux ? Et c'est de te sortir de la boite.

La boite, c'est comme ça qu'ils appellent la cage. Oui pourquoi pas, mais je ne comprends toujours pas énormément de chose. Comme leur langage... tocard ? Ça doit sûrement être un surnom amical qu'ils se donnent entre eux, j'imagine.

-Je ne sais toujours pas qui vous êtes et je n'ai pas confiance en vous, mais oui, je veux sortir d'ici donc on sort et vous m'expliquez, répondis-je d'une voix sans appel.

Il hocha la tête en signe d'approbation et appela deux hommes qui nous tendirent une corde. Une fois en haut j'examina les alentours. Il faisait beau, chaud même. Il y avait de la verdure partout et une sorte de préau avec plein de hamac pendu à l'intérieur. Mais surtout, surtout, il y avait des gigantesques murs de minimum 40 mètres de hauteur qui assombrissaient la moitié du Bloc. Et il y avait une immense porte qui laissait voir un endroit sombre et hostile...

-Qu'est-ce que...

-C'est le Labyrinthe, me coupa-t-il. Je t'expliquerais tout plus tard, mais nous sommes tous enfermés ici. Chaque mois, un nouveau arrive en plus des provisions, qui elles arrivent toutes les semaines. Personne ne se souvient de rien à son arrivée, notre mémoire ne nous offre que notre nom quelques jours plus tard. Tu te souviendras du tien très bientôt. Moi c'est Alby, me dit-il en me tendant la main.

-Bonjour Alby, dis-je en lui serrant la main.

-Bienvenu au Bloc la nouvelle.

-Moi c'est Gally, dit le blond.

Je lui adressa un léger signe de tête, attendant surtout qu'Alby finisse de me présenter le Bloc.

-Où en étais-je ? Ah oui, donc en dehors de ces murs, c'est le Labyrinthe. Et écoute moi bien, il y a trois règles chez les blocards : de un, ne jamais, au grand jamais, sortir du Bloc et aller dans le Labyrinthe. De deux, ne pas nuire à la santé de tes camarades. Et enfin de trois, travailler et ne pas flemmarder, les glandeurs ne sont pas admis ici. Demain, on te ferra essayer les différents métiers qu'il existe pour déterminer où tu te sentiras le plus à ta place. C'est à dire torcheur, med-jack...

Mais je ne l'écoutais plus, à la porte du Labyrinthe, je vis quatre gars arriver et se ruer vers une sorte de petite maison carré en fer. Qu'est-ce qu'ils peuvent bien faire ?

-Éh oh, fillette, tu m'écoutes ?

-Oui, oui bien sûr.

Gally était parti et Alby me montrait les champs au fond du Bloc.

-Hum... Dit-il d'un air soupçonneux. Bon, je disais que pars là-bas se sont les champs, à gauche l'abattoir, juste ici les dortoirs et la grosse maison au centre un peu bancale juste là, c'est où on se retrouve qu'on mange et qu'on se lave, dit-il en pointant son doigt vers l'endrois indiqué.

-Pourquoi est-ce que les gens, là-bas, viennent du Labyrinthe ? Je croyais que c'était interdit ?

Il prit un air exaspéré que je n'écoute pas ses fabuleuses paroles sur la disposition du Bloc, mais avec toute franchise, je m'en fous complètement.

-Ça fillette, c'est les coureurs, se sont les meilleurs d'entre nous. Ceux qui cartographient le Labyrinthe et il n'y a qu'eux qui ont le droit d'y pénétrer.

-Qu'est-ce qu'il a de si dangereux à l'intérieur ?

Au même moment, une sorte de tremblement de terre fit rater un battement à mon cœur, les portes étaient en train de se refermer.

-Ça, dit Alby d'une voix lugubre. Et ce qu'il y a à l'intérieur, on les appelle les griffeurs. Ce sont des énormes monstres, que je te souhaite de ne jamais rencontrer.

-Ok, dis-je d'une voix mis choquée, mis troublée. Puis je me souviens de mes superbes résolutions sur le fait d'être forte, je ne veux pas paraître faible à côté d'eux. Je rendis ma voix plus ferme et sûr d'elle et je lui répondis. Et ensuite ?