17 . Annonce troublante

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HA-NEUL :

Je m'apprête à questionner mon père que nous entendons de la musique forte sortant de la chambre du garçon qui est monté en coup de vent. Il y a vraiment des claques qui se perdent. Mon père est devenu plus tendre. Je l'observe, il n'aurait même pas la force de lui mettre une correction et sa mère encore moins dans son état. Alors, il en profite. 

Je suis de plus en plus inquiète pour la santé de mon père. ll est de plus en plus faible. Je l'interroge :

"- Papa, si tu as un grave problème de santé, tu dois me le dire!"

Il baisse la tête. Je me lève de mon fauteuil et je m'accroupis à son niveau. On entend toujours, la musique forte. S'il continue là-haut, je vais me rendre dans sa chambre et il va entendre parler de moi, à défaut de lui être présentée. J'attrape ses mains, elles sont froides. Nous nous fixons. Je crois qu'il est heureux de me revoir. Moi, j'ai très peur pour lui. Il souffle et j'ai l'impression d'y voir de la souffrance, de la détresse et de la résignation. Et c'est bien cette dernière impression qui me glace le sang.

La femme de mon père nous rejoint avec les boissons. Elle a pleuré ses yeux sont rougis. Je crois que j'ai deviné que mon père était gravement malade. Et l'autre là-haut ! Mmmm.....Il m'énerve. Je suis en colère, je monte comme une furie. Je suis en colère de quoi au juste : d'avoir deviné que mon père est malade, de me sentir impuissante face à cela. Je suis arrivée devant sa porte de chambre. Je frappe. Il ne répond pas, ou alors, il ne m'entend pas. Je clenche, la porte est ouverte. Je rentre. Il  est allongé sur son lit, les yeux fermés.

J'entre dans sa chambre, je me poste à côté de son lit et je le secoue. Il ouvre les yeux et me découvre à côté de lui. Il se lève brusquement et va éteindre sa musique. Il me fixe et me dit :

"- Dégage de ma chambre ! Qui t'a autorisé à entrer ? Tu dois être la fille de l'autre qui vit avec ma mère !"

Je reste muet et surprise devant son langage et la manière dont il vient de parler de mon père.

"- T'es qui toi pour parler de mon père de cette manière ?" Je lui crie dessus;

Il me fait un sourire sadique. Puis il me dit :

"- Je suis Han Bin. De toute manière, il n'en a plus que pour quelques mois avant de crever !"

J'ouvre de grands yeux. Qu'est-ce qu'il vient de dire ? Je m'avance près de lui et sans qu'il ne puisse réagir, je lui balance mon poing dans le visage. Il recule et se tient le nez.  Il a du sang sur sa main. J'ai mal à ma main, mais je suis contente de lui avoir fait mal. Autant que lui vient de m'achever en m'apprenant que mon père n'avait plus que quelques mois à vivre. Je recule jusqu'à sa porte de chambre, et je m'écroule le long du mur. Je fonds en larmes. Je réalise que mon père n'a plus que quelques mois à vivre. 


L'autre abruti, me regarde, les bras pendant, et le visage couvert de sang

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L'autre abruti, me regarde, les bras pendant, et le visage couvert de sang. Il vient de réaliser la manière cruelle dont il vient de m'apprendre la nouvelle. Je m'effondre complètement. Je ne peux plus m'arrêter de pleurer. Il s'approche maladroitement de moi. Et s'accroupit à mon niveau, je le repousse, il tombe en arrière. Il me dit qu'il est désolé. Mais, cela n'a aucune importance pour moi, en ce moment. Je ne pense qu'à une chose, mon père va mourir et bientôt. Alors, je ne le vois pas pendant neuf ans et quand enfin je peux lui rendre visite, c'est pour apprendre qu'il va mourir. Je souffle, j'ai mon coeur tellement serré dans ma poitrine que je crois que je vais m'étouffer de douleur.

Il revient à l'attaque, et essaie de me consoler. Il me répète sans cesse, "je suis désolé ! je suis désolé !". Je ne l'entends que très loin. Je continue à pleurer, mon univers vient de s'écrouler. J'ai bien remarqué qu'il était malade, mais j'étais loin de m'attendre à ce point. Et je réalise, sa femme est enceinte, est-ce qu'il pourra vivre assez longtemps pour voir son enfant au moins une fois. Là, c'est trop cruel. Je sanglote à présent. L'autre insupportable se tient toujours à côté de moi. Il me regarde, il ne sait pas comment réagir. 

Je me lève. Il m'aide. Il est devenu plus sympa. Il n'y a rien qu'il puisse faire. Le mal est fait, mon père va mourir et moi, je suis la fille la plus malheureuse au monde. Je trouve cependant la force de lui demandait :

"- Est-ce qu'il y a une salle de bain. Je ne veux pas qu'il me voit ainsi. Je ne pense pas que cela l'aidera de me voir pleurer."

"- Ici, j'ai ma propre salle de bain." Il m'informe en me montrant la porte à gauche. 

Je m'y dirige. J'essuie mes yeux, et je sors quelques minutes plus tard. Il est assis sur son lit. Il me regarde désolé. Et poursuit :

"- Excuse moi pour tout à l'heure ! Je ne voulais pas te blesser. Je me suis conduit comme un crétin".

Il se confond en excuse. Mais, je n'ai pas envie d'être d'humeur clémente, je l'achève :

"- Tu en es pourtant un !".

Je sors de sa chambre, et me dirige vers le salon. Mon père m'attend. Il boit, je ne sais, cela ressemble à une tisane. Bref, il m'attendait. Je lui souris, je lui donne des nouvelles de ma mère, de Ji-eun, des parents de Ji-eun. Je change de sujet en fait. Je ne fais aucune allusion à sa santé. Il m'écoute attentivement. Il sourit parfois, tant mieux. Il se fait tard, il est épuisé. Je l'aide à se coucher, puis je salue tout le monde après avoir passé un peu de temps dans la chambre du jeune garçon, Ho Jin.

Je reprends la route. Je me dirige vers mon hôtel. Je suis malheureuse, je pleure encore et encore. Le constat de la situation est plus que triste, mon père est mourant et sa nouvelle famille complètement déboussolée par sa maladie.

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Triste chapitre. Désolée

Amie d'enfance fascinante // SUHOOù les histoires vivent. Découvrez maintenant