Je m'appelle Ha-neul, j'ai vingt quatre ans. Il y a neuf ans, j'ai quitté la Corée du Sud pour vivre mon rêve : intégrer l'équipe de France de Gymnastique artistique. La séparation de mes parents a été l'élément déclencheur, et j'ai dû quitter ma me...
J'observe l'enfant, il est asiatique. Il m'appelle "papa". Je ne comprends plus rien. J'observe Ha-neul. J'aimerais qu'elle m'explique. Elle a eu un enfant avec qui ? Je lui demande :
"- Tu ne m'as jamais parlé de ton fils. Ce n'est pas un enfant métisse. C'est un asiatique. Avec qui as-tu eu cet enfant ?"
Je commence à être jaloux Je ne supporte pas l'idée qu'un autre ait posé ses mains sur elle. Elle me fixe. Puis elle m'avoue :
"- Kei est ton fils !"
Le sol se dérobe sous mes pieds.
"- Mais cet enfant a au moins trois ans"
Elle répond affirmativement avec la tête. Je suis dévasté par cette nouvelle. Elle me fait entrer. Le petit garçon me dévisage, il attend une réaction de ma part. Il est trop mignon, et il me ressemble, c'est frappant. Il tire sur mon pantalon pour attirer mon attention. Je baisse la tête vers lui. Il me tend ses petits bras potelés. Je le prends dans mes bras. Il me sourit. Mon coeur bat dans ma poitrine. Et je suis en phase de réaliser que j'ai un fils avec la femme que j'aime plus que tout.
J'ai besoin de m'asseoir, il me faut du temps pour réaliser. Pourquoi me l'a-t-elle caché ?
"- Tu ne m'as rien dit pendant tout ce temps !"
J'ai du mal à croire qu'elle ait pu faire cela. Elle est embarrassée. Elle devait bien se douter que je lui poserais la question. Elle baisse la tête, mais ne semble pas vouloir me cacher la vérité.
"- Quand je me suis aperçue que j'étais enceinte, nous étions séparés et tu avais refait ta vie avec ta petite amie mannequin. Je n'ai pas voulu m'insinuer dans ta vie. J'ai préféré garder ma grossesse secrète. Je pensais te le dire plus tard. Puis, j'ai préparé les jeux olympiques. Entre deux, je suis revenue à Séoul avec mon fils, j'espérais te voir pour t'en parler, mais tu étais parti avec ton groupe. Nous avons fait les jeux olympiques. Le temps a passé, trois ans sans que je ne m'en rende compte. Plus je laissais du temps et plus j'avais du mal à te l'annoncer. Quand je suis revenue définitivement, tu repartais en tournée. Nous nous sommes à nouveau manqués. Et au mariage, j'ai voulu te l'annoncer et nous avons été interrompu par Jungkook. Maintenant, tu es au courant. Désolée que tu l'apprennes de cette manière. J'ai expliqué avant que tu arrives à Kei, que tu étais son père. Il voulait te connaître. Notre fils est vraiment adorable. Il est heureux d'être dans tes bras."
Elle m'a tout expliqué, mais j'ai encore des difficultés à enregistrer cette information. J'ai un fils, Kei, il a trois ans. Je contemple ce magnifique petit garçon, il est une partie de moi, mélange d'Ha-neul et moi. Il faut que je réalise. Il pose sa petite main sur ma joue, je suis ému. Ha-neul vient s'asseoir près de moi. Elle m'explique qu'elle comprendrait si je lui en voulais, mais que je ne devais pas tourner le dos à mon fils. Je ne le souhaite pas. J'ai un fils, je veux être présent pour lui. Il a grandit sans moi pendant trois ans. Je suis heureux que nous soyons une famille, mais j'en veux à Ha-neul pour tous ces secrets. J'étais loin de cette vérité. Je parie que Jungkook et Ji-eun étaient au courant. Jungkook a à plusieurs reprises essayé de me mettre la puce à l'oreille.
J'ai un fils ! Je me répète. Comme si le répéter m'aiderait à l'enregistrer plus facilement. Je caresse ses petites joues tout doucement, il rit parce que cela le chatouille. Et son rire d'enfant est le plus merveilleux rire que j'ai jamais entendu. Je le serre dans mes bras, et mes yeux se brouillent. Ha-neul reste immobile à côté de moi. Je ne sais pas comment réagir ! Est-ce que je suis en colère, est ce que je lui suis reconnaissant de m'avoir donné un fils aussi mignon. Je suis perdu, je crois qu'il me faut du temps pour réaliser, réfléchir et comprendre comment je dois agir vis à vis de ma famille. Je ne laisserais pas tomber ma famille.
Je me lève, j'ai besoin de prendre l'air. Je dépose mon fils sur le canapé. Il me tend ses petits bras, et Ha-neul me propose de l'emmener avec moi, pour une promenade. Nous avons besoin de nous retrouver ensemble. Elle me donne son cosy pour attacher Kei derrière ma voiture. Je démarre la voiture, je jette un dernier regard vers Ha-neul avant de partir. J'ai décidé d'emmener mon fils dans un endroit peu fréquenté. Après quinze minutes de route je repère un endroit sauvage, il n'y a personne. Je sors mon fils, je le porte et nous marchons ensemble. Il me tient la main. C'est une agréable promenade. Nous nous asseyons sur des rochers. Je m'approche de lui, je lui parle. Il me sourit et me dit " Maman !". Il veut sa mère maintenant. Sa voix est trop mignonne. Je pose mon front sur le sien. Nous restons ainsi à échanger de l'amour et de la tendresse.
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Je décide de rentrer. Je ramène Kei à sa mère, il la réclame toutes les minutes. Je me gare devant la maison, et je sors Kei. Il court vers la porte d'entrée. Je souris quand j'observe ses petites jambes s'activer pour courir et rejoindre sa mère. Dès qu'elle ouvre la porte, ll se jette dans ses bras. Il ne faut pas trop en demander pour un premier contact. Je m'avance vers ma famille. J'embrasse mon fils sur le front et sa mère sur la bouche. Elle est surprise. Ses yeux sont rougis, je crois qu'elle a pleuré. Je ne veux pas qu'elle soit malheureuse, mais il me faut juste du temps. Je lui explique, elle comprend. Notre situation est peu commune.
En attendant, j'ai passé un merveilleux moment avec mon fils. Et j'avoue, il me ressemble physiquement, et dans les manières, également. Je le serre une dernière fois dans mes bras, et je pars.
Je monte dans ma voiture, je réfléchis. Je trouve que j'ai de la chance et je n'admets pas l'attitude d'Ha-neul d'avoir choisi de garder le secret sur mon fils. J'aurais voulu être là pour elle. Il n'y a qu'elle qui a de l'importance pour moi. J'aurais pris soin d'elle et de notre bébé.
