Amie d'enfance fascinante // SUHO

20. Aveux et déception

SUHO :

J'ai proposé à Ha-neul de venir habiter avec moi. Je serais vraiment très heureux si elle acceptait. Mais, j'ai des doutes. Elle me regarde surprise. Tout le monde d'ailleurs. Je n'aurais pas dû lui proposer ? Ce n'est pas correct ? Je vais trop vite  ?Jungkook me sourit. Il comprend ma réaction. Ha-neul s'approche de moi, et m'explique :

"- En fait, je pensais plutôt chercher un appartement à Songdo près de mon père. Mais, à bien y réfléchir,  je vais habiter chez eux."

Elle me surprend. Et je suis déçu, j'espérais l'avoir pour moi, à proximité de moi tous les jours. Je ne suis pas très emballé qu'elle vive à soixante kilomètres de moi. Je la serre dans mes bras, que puis-je argumenter ? C'est normal qu'elle veuille rester près de son père pendant qu'il est encore vivant. Je n'apprécie pas du tout cette idée, mais je vais apprendre à composer avec. Quand nous reverrons nous ? J'ai envie de lui demander, mais ce serait égoïste. Pourtant avec tout l'amour que nous venons de partager, je n'envisageais pas l'avenir avec elle de cette manière. Je pensais que notre histoire était sérieuse, mais elle a d'autres préoccupations plus importantes que moi. Je serais, donc, constamment en seconde position dans sa vie ? Du coup, j'ai vraiment peur. 

Je l'observe, elle est triste. Je lui frotte affectueusement le dos pour la réconforter. Ji-eun essaie de l'aider à accepter cette triste vérité. Jungkook et Ji-eun reste avec nous une grande partie de la matinée pour distraire Ha-neul, avant de nous quitter peu de temps avant midi.

Je propose à ma petite amie de venir manger chez moi. Elle accepte. Je la conduis, donc, dans mon quartier. Je l'escorte jusque là porte d'entrée et je l'invite à entrer. Je nous prépare à manger, pendant ce temps, elle appelle son père. C'est sa belle-mère qui lui répond. Ha-neul apprend que son père ne va vraiment pas bien aujourd'hui. Elle relève la tête vers moi, et je comprends tout de suite ce qu'elle va décider. Elle est désolée, elle doit partir.

Je la retiens cependant, en lui proposant de manger et je la reconduirais à l'hôtel ensuite pour qu'elle récupère la voiture de location. Elle hoche la tête pour m'exprimer son accord. Nous mangeons, elle ne mange presque rien. Je ne dis mot. Elle est malheureuse. 

Je fais le tour de la table pour la porter sur le canapé. J'ai un besoin irrésistible de la rendre heureuse. Je m'allonge sur elle, elle me fait une place pour que je reste près d'elle. Elle me serre contre sa poitrine, je la caresse doucement et j'observe sa réaction. Elle se cambre, elle me donne son accord. 

Je l'embrasse, elle envie d'amour. Elle essaie de m'attirer dans son corps. Je vais lui faire l'amour. Elle enlève ma chemise. Je ferme les yeux. Elle me rend bien trop fou d'elle. J'enlève son pantalon et puis le mien. J'entre sans plus attendre dans son corps. Je me glisse dans son corps aussi délicatement que je me fais une place dans sa vie. Petit à petit, tout doucement. Mais quelle place au juste ? Elle n'a besoin que de sexe ? Moi, je ne peux pas, car je l'aime.

Je la comble comme elle le souhaitait. Elle me secoue le coeur, vraiment et est-ce que mon petit coeur va tenir le choc, entre ses désirs d'amour, sa dévotion à aider son père et être loin de ma vie. J'ai peur de la perdre, je pense en la serrant contre moi pour qu'elle bascule dans l'euphorie. Je suis partagé entre l'aimer comme un fou, et être son ami. Je trouve qu'elle ne définit pas bien ce qu'elle attend de moi. Elle ne m'a dit aucun mot d'amour. Je réalise que je suis le seul à m'investir. Avant de savoir que son père était malade, mon amitié la satisfaisait. Quand elle a été dévastée par la nouvelle triste, elle a voulu que je l'aime. Je suis trop perdu. Je m'abandonne dans ses bras, j'ai apprécié encore une fois de faire l'amour avec elle, mais, j'ai tellement envie de pleurer qu'elle ne m'aime pas comme je l'aime moi. Je sois égoïste, je me répète. Il faut que je lui laisse du temps de gérer ses problèmes familiaux.

Je prends conscience que je vais mourir loin d'elle. Et je me sens impuissant. Je suis frustré. D'ailleurs, cela doit se voir parce qu'elle me confie :

"- Suho, je suis désolée de devoir te quitter. Honnêtement, j'aimerais ne pas avoir à le faire parce-que cela signifierait que mon père est en bonne santé. Mais, si je ne le fais pas, si je ne l'aide pas, ce n'est pas que mon père qui va mourir, c'est sa famille également. Je ne peux pas seulement fermer les yeux, et leur tourner le dos. Nous deux, nous avons le temps, eux non. N'oublie pas, j'ai besoin de toi !"

Je comprends son point de vue, je le respecte, mais je suis malheureux de n'être qu'un ami qui lui donne du plaisir quand elle en a envie. Je suis vexé et je lui réponds, légèrement énervé :

"- Tu n'as besoin de moi que pour te donner du plaisir. Tu n'as pas de sentiments pour moi, et c'est cela qui me rend très malheureux. Je suis d'accord avec ton initiative d'aider ton père et sa famille, c'est même ce qu'il faut faire. Mais, c'est ton comportement avec moi qui me choque."

Voilà, je me suis dévoilé. Elle me regarde abasourdie, ou en colère. Je n'en sais rien en fait. Elle attrape ses affaires et quitte la pièce, se dirige vers la porte de sortie, qu'elle referme et s'en va. Pas un mot, pas une réponse, pas une seule explication pour se défendre, elle est partie. Je reste les bras ballant le long de mon corps, à essayer de comprendre sa réaction. Je n'ai pas envie de la rattraper, je suis tellement blessé. Et, je pense à ce que je lui ai dit. Je m'assois dans le canapé, je reste ainsi plusieurs minutes inertes à analyser ce que je lui ai reproché. J'ai peut-être été sévère dans mes mots. Pourquoi ne s'est-elle pas défendue ?

********************************************

On croyait que leur histoire d'amour allait être merveilleuse, et là coup dur. Avez-vous aimé ce chapitre et pensez vous que les reproches de Suho sont fondés ? On dirait que Suho est très possessif.