Chapitre 7 : Cauchemar

970 69 22
                                    

           - Il est hors de question que vous me bandiez les yeux! protestais-je vivement.

Le pilote poussa un soupir agacé derrière moi.

- Comme tu l'as dis tout à l'heure, je croyais qu'on avait un accord?

Je croisais les bras et m'appuyais à l'encadrement d'un couloir. Le résistant me dépassa sans m'accorder un regard. Il se dirigea vers un des fauteuils dont il vérifia les ceintures.

- Je n'ai jamais dis que j'acceptais d'être traitée comme une prisonnière! Que je sache, je suis celle qui vous a menacé!

J'enrageais. J'enrageais littéralement et je ne voulais même pas penser à combien il devait savourer la situation. Il devait aimer se retrouver dans une position de supériorité. Je le soupçonnais de m'en vouloir pour la raclée que je lui avais infligé par deux fois déjà. Face à mon regard sombre, le pilote se contenta de se redresser.

- Je croyais que tu voulais trouver Finn? C'est vraiment le moment de faire un caprice?

Je serrais les poings.

- Je veux retrouver FN-21-87. Et je veux me débarrasser de vous le plus rapidement possible!

- Tu me fends le cœur! Moi qui pensait que tu ne pouvais plus te passer de moi!

Je le foudroyais sur place, les dents serrées. Passant outre ma mauvaise humeur évidente, il me désigna le fauteuil.

- On n'a plus beaucoup de temps, on est presque arrivés. Alors soit tu te décides gentiment, soit on fait demi-tour.

J'étais si tendue que je sentais chacun de mes muscles se contracter. Mes ongles s'enfonçaient dans mes paumes. Le gout du sang se répandait dans ma bouche. Les yeux fermés, je soupesais toutes mes options. Je n'avais pas fais tout ce chemin pour rien. Je n'avais pas bravé tous ces dangers pour renoncer si facilement. Si près du but. Je déglutis et rouvris les paupières. J'avais envie de hurler alors que je m'avançais vers le pilote. Je me retins à grande peine d'atteindre ses parties sensibles face à la lueur triomphante qui s'alluma dans ses yeux.

Je restais crispée à l'extrême alors qu'il refermait la ceinture sur ma taille. Il la serra d'un geste brusque qui me coupa presque la respiration. Il éprouva brièvement le lien avant de me nouer les poignets avec d'autres cordelettes. Je lui jetais un coup d'œil meurtrier.

- C'était vraiment nécessaire? demandais-je en désignant mes avant-bras.

Le pilote ne m'adressa pas un regard, trop occupé à dérouler le foulard que je lui avais précédemment prêté.

- Nécessaire, peut-être pas. Mais je ne te fais pas confiance, miss ...?

Je ne répondis pas, me contentant de le jauger. J'avais la bouche sèche et un sentiment pressant me nouer le ventre. Pour rien au monde, je ne lui aurais dis mon prénom.

- Je vois. Toi non plus, tu ne me fais pas confiance. Sinon, tu ne dramatiserais pas à l'idée de me dire ton nom.

- Je n'ai aucun raison de vous le donner. Vous m'avez déjà menti deux fois.

Il haussa les épaules, l'air décontracté. Néanmoins, un pli soucieux creusait ses sourcils.

- Je devais survivre.

- Il en va de même pour moi.

- Bien.

Sans plus attendre, il me passa le tissu sur les yeux. Ma réponse ne sembla pas le dérouter. D'une certaine manière, je crois qu'il devait s'y attendre. Le foulard glissa un moment contre ma peau avant qu'il ne le noue derrière ma tête. La pression me fit grimacer tandis que je devenais aveugle. Par pur réflexe, j'éprouvais mes liens. Je me débattais légèrement en espérant les sentir se desserrer. Je n'avais pas entendu le pilote s'éloigner. Et pour cause, ...

UnforgivableOù les histoires vivent. Découvrez maintenant