Unforgivable

Chapitre 33 : La fin d'un soleil

Je n'étais pas sûre d'avoir le temps de poster ce week-end, mais finalement, voici la suite! ^^

Je ne sais pas trop quoi penser de ce chapitre. Contrairement aux autres, son écriture était moins fluide. Je sais ce que je voulais y mettre et je l'ai écris assez rapidement. Mais c'est peut-être pour ça qu'il me semble moins bon.

J'espère quand même que ça vous plaira. ^^

D'après mes calculs (moins aléatoire que les derniers), il ne reste plus que deux chapitres et un épilogue avant que l'on se quitte sur ce tome.

Ça me fait toujours bizarre, mais en même temps, je suis soulagée d'arriver au bout. Curieuse impression!

Bon week-end de Pâques! Evitez la crise de foi!

***

        Dans un grondement, sa lame arrêta brusquement la sienne. Sang contre sang, les sabres se tordirent. Grimaçante, Tasha pesait de tout son poids sur son ennemi. Je perdis mon souffle, suspendue à leur prochain mouvement. Les battements pressants de mon cœur alourdissaient ma poitrine. Mes yeux ne supportaient pas de regarder ces éclairs pourpres.

Ils se rappelaient le son roque provoquait lorsqu'il traversait un corps. Ils se souvenait de la souffrance irradiant plus vite que le sang.

Dans un rugissement de rage, Kylo Ren parvint à se dégager. Les deux chevaliers se toisèrent à peine quelques secondes. Quelques secondes de répit, avant que le chaos ne se déferle à nouveau. Les serpents reprirent leur étreinte mortelle. Ondulants, sifflants, mordants, ils ne laissèrent plus la moindre hésitation. Les coups pleuvaient, les lames se percutaient, les sons se pliaient.

L'horreur qui m'avait jusque là interdite de bouger, me glaçant jusqu'à l'os, me poussa cette fois à agir. Mes doigts se saisirent des barreaux. Avec fébrilité, j'entrepris mon ascension. Mes paumes étaient moites et mes oreilles tendues vers le bruit de l'affrontement. Un sentiment désagréable se déployait dans mon ventre. Il fluctuait entre la peur et la panique. Il cristallisait mes émotions et ne laissait plus aucune place pour qu'une autre s'installe. Plus je grimpait, plus je le sentais s'étendre. Bientôt, il me submergerait.

Mes doigts glissèrent sur un barreau, m'arrachant un glapissement de surprise alors que mon pied dérapait dans le vide. Il me fallut un moment pour calmer mon poux affolé. Le tonnerre du combat en arrière plan m'encouragea à décoller mon front du métal froid. Je dus me faire violence pour ignorer le néant autours de moi. Un regard vers le bas, et je craignais de rester paralysée. Un faux mouvement, un geste trop précipité, et tout serait fini. La sueur glissa sur ma nuque tandis que je me mordais la joue. Les bras douloureusement crispés, je me forçais à saisir le barreau suivant, et celui d'après. Encore et encore.

Jusqu'à ce que ma paume rencontre la surface grillagée de l'étage supérieur.

Il me fallut un moment pour réaliser. L'hésitation me prit à la gorge, dévoilant une foule de scénarios catastrophes à mon cerveau épuisé. Et si j'arrivais trop tard? Et si des Stormtrooper m'attendaient à l'arrivée? Les doutes étaient trop lourds, l'angoisse trop présente et la fatigue écrasante. Une voix lointaine se demandait ce que je faisais là. Elle s'insurgeait de me voir encore ici.

Un coup plus brutal que les autres coupa court à toutes mes interrogations. Je serrais les dents et tirais sur mes bras. Je n'avais pas le droit à l'erreur. Je le réalisais en me retrouvant tremblante devant le pont. Tasha me faisait face, Kylo Ren m'était de dos, et les deux se perdaient dans un déferlement de violence que je pouvais à peine visualiser. Le Chevalier et son ancienne disciple était de même puissance. Ils savaient où attaquer, quand tendre un piège et comment déstabiliser leur adversaire. En comparaison, je n'étais qu'un grain de sable, un grain trop fluet pour espérer dérégler leurs rouages bien huilés, une infime particule qui se ferait repousser par l'air qu'ils brassaient. Alors qu'ils tournoyaient en prise à une chorégraphie dangereuse, je savais que je ne faisais pas le poids. Si je m'interposais, je risquais seulement de me faire tuer. Je risquais seulement de précipiter l'issue de ce théâtre invraisemblable.