Chapitre 3

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D'accord d'accord.

Je suis un putain de Parallèle.

L'un de ceux qu'on traque jusqu'à leur mort dans le seul but de les éliminer.

L'infirmière a dû prévenir que j'ai filé, et là-bas ça doit être la folie.

Ils ont mon dossier, Swann Sullyver, Terminale S, de bons résultats pouvant être excellent si les capacités étaient mobilisées et si l'attention en classe était plus présente, je le connais par cœur c'est ce qu'on me répète à chaque conseil de classe.

Seulement ils savent aussi mon adresse, le nom de mes parents.

Ceux-ci peuvent payer sur moi si je reste, et ils se feront peut-être blessés voir pire, exécuter ?

Hors de question de leur faire subir ça, je dois partir avant que le gouvernement n'envoie des unités pour venir me chercher, je sais comment ça se passe j'ai assisté une fois à ce genre d'arrestations.

Je lève les yeux du miroir, et puis une voix intervient :

- Swann ? Tu vas bien ?

- Oui ça va, laisse moi cinq minutes, je réponds d'un air serein.

- Comme tu veux... Je serais en bas.

J'entends les pas de ma mère s'éloigner, et dès que je peux, je n'hésite pas.

Je me précipite vers la fenêtre, ayant repris des forces, et puis je l'ouvre brusquement.

Penchant la tête à l'extérieur, je suis à environ trois mètres du sol.

La chute sera peut-être douloureuse, mais ça ne durera que brièvement sauf si je retombe mal.

Pris d'un doute une seconde avant de sauter, je m'arrête, hésitant.

Je suis en train de fuir ma propre maison. Parce que j'ai soudainement compris ce que je suis.

Mais si je le fais, si je saute, rien ne sera comme avant, je devrais me cacher pour survivre, même en étant un monstre, parce que je tiens à la vie.

Mais d'un autre côté, si je ne saute pas, je suis déjà mort.

Je prends appui sur le rebord de la fenêtre, et me jette dans le vide, en réalisant que les simples petits problèmes habituels me paraissent bien loin.

J'atterrit brutalement sur le goudron, mes genoux frottant au sol, mais pas blessé, je me relève.

En levant les yeux sur ma gauche, je peux voir au loin, sur la route, une voiture de police faire son arrivée.

Les sirènes hurlent, et mon cœur aussi.

Bandant mes muscles, je me mets à courir comme un dératé, cette fois-ci animé d'une fureur animale, ignorant au maximum les voix qui reviennent.

Je traverse mon quartier sans m'arrêter, je suis plutôt endurant et c'est une bonne chose, je n'ai pas besoin de me retourner pour savoir que les policiers sont sûrement arrivés.

Mais je ne m'arrête pas, je ne dois surtout pas, je n'ose même pas imaginer ce qu'il m'arrivera si je me fais choper.

En alignant mes jambes au fur et à mesure sur le goudron, je réalise que je dois tout arrêter ma vie, juste à cause de ce que je viens de découvrir.

Mes études ? Qu'est-ce que j'en fais ? D'accord je n'ai jamais aimé travailler, jamais rien foutu en classe, mais j'ai besoin d'un métier pour vivre, qu'est ce que je vais devenir maintenant ?

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