Parallèles

Chapitre 45

Je sursaute quand le lendemain, la porte de la salle s'ouvre brutalement.

Je relève la tête en me cognant au passage contre la poutre, et puis cligne plusieurs fois des paupières.

Je sens Sean dans le même état que moi, mais Astrid elle, visiblement déjà dans son rôle, n'a pas bougé.

Aaron et Tom font leur apparition, et le regard de fauve de Tom se pose immédiatement sur moi.

Son sourire de fou me glace le sang, et je détourne le regard.

Aaron lance à la cantonade :

-          Comment vous allez mes enfants ?

Me remémorant une partie de mon plan en tête, je prends mon courage à deux mains, redresse la tête et rétorque :

-          Tout de suite moins bien maintenant que t'es là.

-          C'est que tu prends du répondant Sullyver. S'il t'agace Tommy n'hésite pas.

Tom me jette un regard terrifiant, et je dois lutter pour ne pas détourner les yeux.

Aaron se désintéresse de moi, et s'approche d'Astrid.

La voyant là, ses cheveux courts et tâchés de sang, cette entaille sanglante dans la diagonale de son visage, le corps plein de bleus et meurtris.

Il s'agenouille, lui secoue l'épaule pour la réveiller, et comme elle ne réagit pas, il la gifle.

Le visage d'Astrid est projeté sous l'impact, pourtant elle ne grimace même pas alors que ses dents semblent s'entrechoquer.

J'ai mal pour elle, et j'ignore comment elle parvient à dissimuler la douleur.

Aaron l'appelle, impatient, et puis soudain il réalise qu'elle ne se réveille pas.

Il passe un doigt sous ses narines, et puis pâlit brusquement.

Il colle son oreille contre sa poitrine, quelques secondes, et il redresse la tête, comme un diable.

-          Elle est morte, souffle-t-il, choqué.

Tom s'approche, un sourire malsain sur les lèvres.

-          Merde alors. J'aurais bien aimé en profiter un peu plus.

-          Ta gueule ! Putain de merde !

Aaron se lève brutalement, dans tous ses états, et se met à tourner dans la pièce comme un lion en cage.

Il prend sa tête entre ses mains, les dents serrées, et puis il grogne :

-          Nous devions appeler Flynn, il ne viendra jamais s'il sait qu'elle est déjà morte ! Et il ne prendra pas le risque de nous croire si on lui ment !

-          Fallait y penser avant de lâcher ton tortionnaire sur elle, je lance soudain.

Aaron fait volteface vers moi, et crache :

-          Toi tu la ferme !

-          Si Tom ne s'était pas acharné sur elle à vouloir tuer un bébé qui n'était même pas l'enfant de Flynn, elle n'aurait pas fait d'hémorragie et ne serait pas morte à l'heure qu'il est.

Aaron allait me répliquer de la fermer quand il se fige soudain.

-          Qu'est ce que tu as dit ?

-          J'ai dit qu'Astrid n'aurait pas fait d'hémorragie si...

-          Non non avant ! Tu as dit « tuer un bébé qui n'était même pas l'enfant de Flynn » ?