C'est Tom personnellement qui se charge de me ramener.
En plein milieu de la nuit, je suis tiré de ma chaise, on me met un sac sur la tête, et prisonnier du tissu j'étouffe.
Je n'ai même pas le temps de voir Sean alors que je ne sais pas du tout si je le reverrais ou non.
Alors qu'on me tire je ne sais où, incapable de mobiliser mes forces restantes pour me concentrer, je sens Tom faire glisser la lame d'un couteau sur mon ventre.
Je m'évanouis presque instantanément, de douleur, mais surtout de terreur.
Je me réveille brusquement, je suis sur une surface dure, un sac toujours sur la tête.
Aucune idée d'où je me trouve, une main empoigne fermement mon épaule douloureuse, et puis on me redresse pour que je me trouve à genoux.
On retire brusquement le sac de ma tête soudain, et l'air qui s'engouffre sur mon visage est une immense bouffée d'oxygène.
Les yeux fermés, je savoure pendant un instant cette sensation, alors que je sens mes multiples blessures étriper mon corps.
Le pire, c'est lorsque je rouvre les yeux, la brûlure vive se fait intensément ressentir et je grimace, ce qui empire la situation.
Un rire sardonique retentit à mes oreilles, et les mains attachées dans le dos, positionné à genoux, je tourne la tête sur ma gauche.
Le beau visage de Tom apparaît, et je suis soudain pris d'une irrésistible envie de meurtre.
Il s'agenouille à mes côtés, tapote mon épaule, là où il m'a apparemment blessé pendant mon sommeil, et je dois serrer les dents pour supporter la douleur.
Tout en dénouant les liens autour de mes mains, il chuchote à mon oreille :
- Tu ne risques pas de faire long feu dans cet état !
Il éclate d'un grand rire, fier de sa blague, et une fois mes poignets libérés, je les frotte minutieusement en grognant.
Je rétorque :
- On verra bien, j'adore jouer avec le feu moi aussi.
- Tu ne devrais pas jeter de l'huile sur le feu petit, répond Tom du tac au tac en riant.
Il me donne un grand coup dans l'épaule et je tombe sur le sol, à bout de forces.
Je m'écroule sur le goudron, les paumes à plat, et je les écorche par la même occasion, réveillant toutes mes autres douleurs.
Les larmes me montent aux yeux instantanément, mais je les chasse en fermant les yeux de toutes mes forces ce qui étire ma peau pleine de cloques.
Le rire de Tom retentit derrière moi, et je frissonne d'horreur.
- Je te laisse. Débrouille-toi pour retrouver le QG, tu fonctionnes comme tu veux. On veut de tes nouvelles souvent, dès que tu entends la voix d'Aaron dans l'oreillette tu as intérêt à répondre et suivre toutes nos instructions. Et n'oublie pas, au bout de quarante huit heures sans nouvelles de toi...
Il rit un peu, et rajoute :
- Ton précieux frangin est exécuté. Et ne t'en fais pas, je m'occuperai bien de lui.
J'entends des pas, puis des pneus qui crissent, et je ne me retourne pas, perdu dans le noir, sans énergies.
Mes bras cèdent sous mon poids, et ma tête tape contre le goudron violemment.

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Parallèles
خارق للطبيعة7 milliards d'êtres humains. 0.01% de la population mondiale atteinte d'un phénomène anormal. 700 000 personnes sont concernées. Recherchées. Traquées. Jusqu'au dernier. Cette évolution se développe à dix-huit ans pile, s'ils sont attrapés, ils...