Chapitre 4

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C'est dans un état second que je suis tiré pendant une longue traversée de la ville, et enfin lorsque nous semblons atteindre la destination prévue, le silence remplit mes oreilles.

Un silence si apaisant, si pur, que je suis en phase de le savourer seulement à cet instant.

Je m'écroule.

Mes genoux cognent le béton brut, mes mains tombent à plat, et les yeux fermés, la respiration haletante, je tente de retrouver mes esprits.

Soudain, de nouvelles voix retentissent, mais je soupire de soulagement lorsque je constate qu'elles sont normales, et que cette fois, elles ne prennent pas leur source depuis ma tête.

-          C'est bon, c'est fini.

La voix de la femme qui se fait cette fois rassurante.

Elle s'agenouille devant moi, et lorsque je rouvre les yeux, c'est avec soulagement que je découvre que ma vue est de nouveau normale.

Je peux cette fois clairement voire la fille, plutôt jolie, poser sa main sur mon épaule, et m'aider à me relever.

Je m'appuie sur son épaule encore une fois, et puis me retrouve campé sur mes deux jambes, de nouveau.

Cette fois je me remets de cette explosion de sens, et lorsque je jette un regard circulaire autour de moi, ma vue est totalement normale, et mon ouïe aussi.

Je suis dans un endroit étrange, une sorte de souterrain je dirais, assez sombre mais pourtant éclairer d'une lumière blafarde.

Des ombres sont projetées sur les murs, et ceux-ci faits de pierre sont très larges.

La femme vérifie que je tiens tout seul debout, et puis elle me demande :

-          Tu te sens mieux ?

Cette fois-ci, je semble retrouver ma détermination habituelle, alors je réponds :

-          Oui, beaucoup mieux. Merci.

Je me tourne face à elle, et puis je suis un instant déstabilisé par la glace fiévreuse de ses yeux qui semblent me foudroyer.

-          Merci beaucoup, j'ajoute.

Je ne sais pas vraiment pourquoi, mais elle vient de me sauver la vie, et rien que pour ça elle mériterait que je l'embrasse.

Elle rit d'un petit air moqueur, et rétorque :

-          On verra quand tu sauras la suite si tu me remercieras toujours.

Je l'observe les sourcils froncés, et puis une voix intervient soudain :

-          Astrid, tu aurais pu me prévenir que tu étais arrivée !

Le visage de ladite Astrid semble se fermer totalement, et puis lentement elle se retourne, et je l'imite.

Dans la lumière face à nous, les deux jambes campées sur une surélévation, un jeune homme nous fait face.

Je ne peux le voir que de loin, mais je suis immédiatement frappé par sa beauté comme un coup de poignard.

Cigarette au bec, mains dans les poches, sourire furibond, cheveux bruns en bataille.

Je fronce les sourcils pour le découvrir, tandis qu'Astrid se redresse.

Sa dégaine est relâchée, provocatrice, le sourire carnassier qui étire ses lèvres est terrifiant, ses cheveux bruns volant en tous sens ne recouvrent même pas ses yeux d'un bleu translucide, ce qui les rends encore plus exceptionnels.

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