Bonus 3

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- Mais c'est pas vrai !

Dans un fracas assourdissant je ferme les yeux en serrant les dents, en attendant que la casserole que je viens de faire tomber termine de faire son boucan insupportable.

Je serre les poings, puis rouvre les yeux en soupirant.

Je me baisse en prenant garce à ce que les bretelles de ma salopette ne glissent pas sur mes bras trop maigres et terminent de me déshabiller, ce qui m'arrive souvent je dois l'avouer, puis ramasse la casserole pleine de pâtes. Qui sont maintenant étalées sur le sol un peu partout dans la cuisine du nouveau QG.

Accroupie, je tente de ramasser les pâtes, puis je fais un bond de trois mètres quand j'entends :

- Alyssa je te préviens si c'est toi qui a fait rétrécir mon jean à la machine tu es morte.

Je tombe à la renverse en affichant un air plus coupable que la mort, et puis décidé de m'allonger contre le plan de travail en espérant qu'Astrid ne passe pas par là. 

Je me plaque contre le plan de travail pour faire la morte, et puis ferme les yeux.

Des pas résonnent sur le carrelage de la cuisine, puis la voix malicieuse d'Astrid chuchote :

- Parce que tu te caches maintenant ? Tu es encore plus idiote que je ne l'imaginais, tu as fais tomber des pâtes partout par terre il y a deux minutes, j'ai des yeux tu sais je les voix tes macaronis sur le carrelage.

Oups.

Je me redresse d'un coup, sauf que je me cogne au rebord de la plaque de cuisson au dessus de ma tête, et pousse un cri de douleur en plaquant ma main sur mon front.

Je grimace, affalée contre le plan de travail, et le rire méchant d'Astrid résonne.

- C'est moi où tu as gagné en maladresse depuis que tu as appris que Raph était gay ?

Je rougis brutalement, et observe Astrid les points serrés.
Quand cessera-t-elle de m'embêter ?

La jolie blonde observe d'un œil amusé les pâtes et la casserole sur le sol, puis commente :

- Dommage, peut être que c'était bon pour une fois.

- Arrête d'être méchante !

Astrid éclate de rire, et lâche :

- Jamais !

Elle commence à s'éloigner de la cuisine, et avant de passer la porte elle lance :

- Ça, c'est pour mon jean préféré.

***

Je traverse la piece centrale du nouveau QG en me retenant de sautiller dans tous les sens. Je porte un plat de muffins a travers mes mains maladroites, et c'est déjà difficile de les garder en place en marchant normalement alors en sautillant...

En passant devant le salon ouvert, mon regard s'attarde sur les silhouettes de Swann et Astrid. Assis sur le canapé, ils discutent.

Swann semble un peu ailleurs, distant et pas très à l'aise. Astrid elle, est penchée en avant, le regard perdu devant elle pourtant un sourire arrogant peint sur son beau visage.

Je ne m'attarde pas a les observer, si j'éloigne mes yeux trop longtemps du plateau je vais le faire tomber.

Je grimpe l'étage pour accéder à la chambre de Connor, et entre en oubliant de frapper.

J'ouvre la porte avec mon dos pour éviter de retirer mes mains du plateau, mais un cri venant de l'intérieur me fait sursauter.

Le plat de muffins s'étale sur le sol en tintant, et j'observe le résultat de mes bêtises d'un aïe dépité.

- Oh... désolé de t'avoir fait peur, fait la voix de Connor.

Je relève la tête vers lui, et sourit d'un air gêné.

- C'est pas grave... j'espère que je peux rattraper tout ça.

Je me baisse, et puis m'applique à rassembler les muffins qui heureusement ne se sont pas tous écrasés et émiettés sur le parquet.

Je les rassemble sur le plateau, et puis en me relevant je demande en faisant une moue triste :

- Je suis si effrayante ?

Je pose la question sincèrement, parce que même si je n'ai pas l'habitude de faire attention à quoi je ressemble, je me fais parfois du soucis.

De temps en temps quand j'observe Astrid ou Flynn, je suis bluffée, et je compare leur apparence avec la mienne. Astrid s'habille toujours à l'arrache, elle n'est jamais sur son trente et un, elle reste soit ses cheveux défaits et ébouriffés dans tous les sens soit attachés en un chignon ou une tresse à la va vite. Ses tee shirts ou chemises ne sont jamais repassés, toujours à moitié rentrés dans ses jeans, jamais totalement ou pas du tout, toujours l'entre deux.

Elle se promène souvent pieds nus aussi, et elle ne sait pas ce qu'est le maquillage. Sa beauté sauvage m'impressionne parfois, moi si je ne me coiffe pas, ne m'habille pas bien et ne me maquille pas je ressemble à une poule qui picote sur un mur.

Et à côté il y a Flynn, stéréotype de la beauté parfaite. Mâchoire bien dessinée, pas une trace de barbe, des yeux bleus à couper le souffle, des cheveux bruns bien coiffés, et des habits impeccables. Quand il entre dans une pièce, les regards se tournent tout de suite vers lui tant son charme est magnétique.

Et moi à côté, on me remarque parce que j'entre dans une pièce en tombant.

- Oh non non, s'écrie Connor en s'excusant. J'ai juste cru que... c'était...

Il ne termine pas sa phrase, et moi j'amène les muffins près de lui sans faire attention à ses paroles.

Je pose les muffins sur sa table de chevet, puis souris :

- Tiens, je les ai fait pour toi !

Surpris il observe le tout, puis croise mon regard et dit :

- Oh... c'est gentil... merci beaucoup Alyssa !

- De rien ! Je réponds, de nouveau joyeuse.

Je souris a Connor, et puis commence déjà à faire demi-tour.

- Tu t'en vas ? Demande Connor dans mon dos.

- Oui, je réponds en me retournant. Je vais te laisser te reposer après ta blessure...

Parallèles Où les histoires vivent. Découvrez maintenant