Chapitre 12

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Lorsqu'une voix féminine que je reconnais bien s'immisce sans prévenir dans ma tête, je sursaute.

C'est la voix de ma mère. 

Au début elle ne m'apparaît pas clairement, je reconnais simplement le timbre, il me paraît lointain, et puis peu à peu, tout semble devenir plus clair.

Je ressens alors une bouffée d'émotions si négatives que mon cœur se soulève.

Mon prénom est répété en boucle dans la tête de ma mère, je sens des ondes noires voleter tout autour, comme un grand nuage sombre recouvrant tout son corps.

C'en est si effrayant que pendant un instant, je peine à reprendre pied.

Et puis des pas précipités retentissent dans les escaliers, je me retourne vers la porte de ma chambre, et la silhouette filiforme d'Astrid fait son apparition.

-          Ta mère arrive.

-          Comment tu sais que c'est ma mère ? Je demande.

Elle lève les yeux au ciel, souriant d'un air moqueur.

-          Je suis Parallèle au même titre que toi gros malin. J'entends ses pensées mais aussi tout ce qu'elle ressent.

Je grimace, et puis Astrid traverse la pièce, découvrant le matelas sur le sol.

Elle ne fait pas de commentaires sur l'état de ma chambre, mais demande :

-          Tu as ce qu'il te faut ?

Je hoche la tête, fourrant mon bracelet dans la poche de mon jean, et puis Astrid continue :

-          On remet le matelas et on s'en va.

Elle s'approche immédiatement du matelas, le saisit à deux mains, et j'arrive de l'autre côté pour l'aider :

-          On ne devrait pas plutôt s'enfuir si elle arrive ?

Astrid secoue la tête.

-          Elle est encore loin, elle vient à peine d'entrer dans ton quartier.

-          Alors je l'ai entendu de si loin ?

-          Parce que toi aussi tu l'as entendue ? S'étonne-t-elle.

Le matelas rebondis contre les lattes, et puis je place la couverture par-dessus tout en répondant :

-          Je ne devrais pas ?

Astrid réfléchit, et puis répond simplement en s'approchant de la fenêtre :

-          Je crois que je vais arrêter de m'étonner à ton sujet.

Je referme la porte de ma chambre, et puis suis Astrid qui s'est penchée à la fenêtre.

Elle ferme une seconde les yeux, et je suis tentée de l'interroger quand je sens soudain qu'elle est en pleine concentration.

Elle chuchote quelques mots, les yeux toujours fermés, et puis je l'observe en essayant de comprendre.

Elle rouvre les yeux et dis d'un ton sérieux cette fois :

-          Elle sera là dans quatre minutes et 42 secondes.

Je l'observe les yeux écarquillés, et demande :

-          Quoi ? Mais comment tu sais ça ?

Elle répond en posant un pied sur la fenêtre :

-          J'ai sa distance et la célérité de son pas, à partir de là c'est facile de calculer le temps qu'elle mettra pour arriver ici.

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