Chapitre 4:Quand la tristesse nous laisse vide.

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L'enterrement s'était fait dans une ambiance lourde. Comme par hazard, la pluie tombait ce jour là. Sous une cape noire, les larmes aux yeux, Zelda écoutait les prières faites aux défunts. Impa lui serra l'épaule affectueusement sans dire un mot. Isara, Amalia et Cadell avait marqué les cœurs et les esprits et leur disparitions affectait un bon nombres de gens, surtout celle de la reine. 

Zelda chercha du regard son ami de toujours: il avait disparu peu avant la cérémonie et elle ne l'avais pas revu depuis. Elle s'eclipsa sans que personne ne le remarque et s'aventura seule dans le cimetière, appelant Link sans résulta. 

Elle l'apperçu soudain derrière une tombe, recroquevillé sur lui même, les yeux perdu dans les vagues. Ses vêtements gorgés d'eau pendait tristement sous l'averse. Il ne réagit mais pas quand la princesse s'assit près de lui. Zelda passa une main sur sa joue et se rendit compte qu'elle était glacée.

-Tu vas tomber malade,murmura-t-elle.

Link repoussa sa main mais ne releva pas. Zelda frémit. Elle entendit Impa l'appeler au loin alors elle se leva et signala sa présence à grand cri. Elle se rassit ensuite et se colla à son ami dans l'espoir de le réchauffer un peu.

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Link était tombé malade. Malgré la fièvre, il restait totalement impassible. Même Zelda n'arrivait pas à lui soutirer la moindre émotion. Déjà peu bavard et en plus rendu aphone à cause de sa maladie, le garçon refusait de communiquer. Il fut rapidement guéri mais il demeurait toujours aussi stoïque. Le médecin craignait qu'il soit traumatisé à vie et qu'il se renferme sur lui même jusque à refuser de s'alimenter. Un enfant ne devrait pas voir ses proches mourrir, déjà que pour un adulte c'était extrêmement difficile alors pour un être encore fragile psychologiquement et physiquement...

Un matin, la princesse le fit sourire. Elle était si heureuse qu'elle manqua de l'étouffer quand elle le prit dans ses bras. À ses yeux, les déesses lui avaient offert le plus beau cadeau du monde. 

Link reprit l'entraînement et Zelda comprit qu'il ne jouerait plus avec elle. Ils continuaient à se voir et Link suivit encore ses leçons de lecture et d'écriture mais plus personne ne les voyait courrir dans les couloirs et surtout, plus personnes ne les entendait rire ensemble.

Le royaume entra dans une période de terreur: Ganondorf envoyait ses guerriers dans les villages les moins défendus pour les piller et brûler les habitations et surtout, mettre fin à la vie de tout personne sensible de rejoindre l'armée d'Hyrule. Les villages étaient abandonnés et les habitants effrayés se refugiaient à la capitale ou dans les grandes villes. On priait pour qu'un héros réapparaisse au plus vite. Même les autres peuples s'affolaient. Les Sheikas semblait avoir de nouveau disparu et Sheik ne revint plus au château. Les Gerudos étaient plus vigilentes que jamais, les Zora refusaient l'accès de leur domaine à quiconque n'étant pas de leur races, les Piafs ne quittaient plus leur ville et les peuples des forêts ne montraient plus le moindre signe de vie.

Le roi ne parlait plus à sa fille. Les gardes allaient de plus en plus souvent se saouler dans les tavernes et les les domestiques subissaient les colères des nobles du palais. Vivre au château était devenu un véritable enfer. Zelda s'accrochait comme elle pouvait. Elle manquait terriblement d'affection. Impa était très occupée et Link disparaissait des journée entières pour s'entraîner et ne revenait que très tard le soir, couvert d'entaille. Alors pour le voir, la princesse allait le réveiller tout les matins et ils discutaient en peu. Link parlait à peine, préférant écouter la princesse qui prit rapidement l'habitude de faire la conversation pour deux. 

Link gardait toujours un oeil sur la jeune fille. Il détestait s'éloigner d'elle. S'était devenu une obsession pour lui: il devait devenir le meilleur pour la protéger. Le garçon culpabilisait énormément de ne pas avoir réussi à sauver ses parents et la reine. En plus de veiller sur Zelda, Link gardait un œil de loin sur sa petite sœur. C'était une fillette adorable qui avait une fixation sur les oiseau. Privée de sa mère, Arielle fut confié à sa grand mère maternelle. La vieille femme habitait sur une île et donnait tout l'amour qu'il fallait à la petite fille. Elle écrivait de longue lettre à son petit fils, remplit d'affection que le garçon, devenu adolescent, parcourait avec avidité pour s'assurer qu'Arielle se portait bien.

Pour que ses proches n'aient pas à s'inquiéter pour elle, Zelda adopta une attitude joyeuse et infantine. Elle souriait, plaisantait et taquinait ses proches en permanence mais nombreux sont ceux qui savaient qu'il ne sagissait que d'une façade. Impa en particulier l'entendait souvent pleurer.

Alors que la situation semblait légèrement s'arranger, Zelda vit de nouveau son fragile équilibre s'effondrer: son père décida d'envoyer Link au front. Pour la princesse, c'était comme lui arraché la moitié d'elle même, ce n'était pas par ce qu'on lui donnait deux ans de plus et qu'il maniait l'épée comme personne qu'on pouvait l'expedier face aux armées de Ganondorf. Elle fit pour la première fois de sa vie une affreuse crise. Dans la salle du trône, elle hurla au roi que Link n'avait que 14 ans, qu'il était encore fragile et qu'il lui appartenait à elle et à personne d'autre. Personne n'avait le droit de le lui voler, de le blesser. Elle cria qu'elle refusait qu'on lui enlève son meilleur ami, qu'il n'était pas prêt et qu'il n'avait pas sa place loin d'elle. Le roi, intraitable, refusa que son meilleur atout au combat reste au château sur ordre d'une gamine capricieuse et possessive alors qu'il serait bien plus utile au front.

Désespérée, Zelda tenta de  convaincre Link de rester mais l'adolescent refusa. Il dit qu'il était prêt. Il se disputèrent pour la première fois. Le lendemain, jour du départ, Zelda vint lui dire au revoir, l'air boudeur mais résignée à le voir partir. Elle lui confia un collier à l'effigie de la sainte Triforce qui appartenait à la famille royale depuis des générations. La princesse fit au jeune guerrier de nombreuses recommandations. Juste avant d'enfourcher Epona et de partir, Link embrassa Zelda. L'action fut rapide et personne ne les vit mais au fond d'eux, ce geste laissa une trace à tout jamais.

The legend of Zelda-le temps des réincarnationsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant