Again and More [Terminée]

III : Parce que personne ne sait à par moi.

DEAN

C'est un amour ascensionnel, où l'on se demande quel coup de poignard à l'autre sera le plus mortel.

Lundi matin. Copie à la main, je rejoins la salle des Professeurs pour prendre un café avant mon premier cours. J'ai des cernes sous les yeux et une migraine lancinante qui me prend à l'arrière de la tête. Ça m'arrive souvent, encore plus quand je m'engueule dès le matin. Camille m'a fait une crise, encore, parce que nous n'avons pas passer Thanksgiving ensemble. Alors que s'est-elle qui après notre dispute, à décider de partir chez sa mère. Puis ensuite, elle m'a reproché notre frigo resté vide, seulement tous les commerces sont fermés lors d'un week-end de fête. Puis enfin, lorsqu'elle m'a demandé comment c'était passé le dîner chez mon frère, je n'ai pas osé lui dire que Spencer était présente. Elle est jalouse de la moindre femme que je rencontre et mentionné la petite sœur de la copine de mon frère n'aurait pas d'importante étant donné qu'on se déteste et une trop grande instance sur l'humeur de Camille. Alors j'ai préféré taire ce détail et claqué la porte pour partir en cours.

On traverse une très mauvaise passe en ce moment. Camille et moi, c'est un amour ascensionnel, où l'on se demande quel coup de poignard à l'autre sera le plus mortel. J'ai envie de nous sortir de cette spirale destructrice et je fais des efforts, mais Camille n'a pas l'air d'en faire autant que moi. Les mots de Spencer résonnent encore dans ma tête, durs, cinglants, et surtout criant de vérités. Une vérité que je refuse de voir parce que je connais la raison qui me fait rester. Je sais pourquoi je suis toujours là, même si personne ne peut le comprendre. Parce que personne ne sait à par moi. 

Près de la machine à café, j'attends que lentement le liquide s'écoule dans le petit gobelet en essayant de faire abstraction des conversations de mes collègues. Je ne parle pas à grand monde, je suis bien trop prit à faire au meilleur possible pour mes élèves pour discuter des rumeurs qui circulent sur certains à travers l'établissement. Seulement voilà, une voix criarde et féminine m'interpelle. Je ferme les yeux, clairement emmerdé et les rouvre en sentant la présence d'Erin. Une charmante collègue de travaille qui me fait du gringe. Erin à tout pour plaire, un physique avantageux, de beaux yeux bleus aux cils de biche et une crinière blonde platine. Malheureusement pour elle : elle n'est pas du tout mon genre. Quand bien même elle me plaisait, je crois que ça voix de crécelle serait suffisant à la bâillonner pendant l'amour. L'imaginer l'entendre s'égosiller pendant l'acte me donne des frissons d'horreur. J'attrape mon gobelet en plastique remplit, mes copies sous le bras et touille mon café. 

_Salut Erin. Dis-je déjà lassé.

_Comment va le beau professeur d'histoire après ce week-end de fête ?

_Comme après un week-end de fête. (sans la fête).

Je m'abstiens de ce dernier commentaire. Personne n'a besoin de savoir à quel point ma vie va mal. C'est comme tenter de faire planer un avion, avec les deux moteurs en feu et un pilote à moitié endormie tandis que le copilote boit des Mojitos.

_Eh bien, eh bien, dit-elle, j'espère qu'on pourra se faire une soirée de fête ensemble un de ces quatre, j'aimerais beaucoup rencontré le Dean foufou.

Le Dean foufou ? Elle me prend pour un putain de chiot ?

_Bien sûr. Acquiesçais-je.

_Peut-être au nouvel an. Je ferais une soirée dans mon appartement, il y aura pas beaucoup de monde. Ce sera assez intimiste, mais ça me ferait plaisir de t'y voir.

Je hoche la tête.

Compte là-dessus...

Ça me fait un peu de peine, je ne veux pas être méchant avec Erin, n'y lui faire de faux espoirs. Mais je dois poser des barrières si je veux sauver mon couple.