XXII : Parce que c'est les seuls mots que j'ai.

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SPENCER

Il ne voudra pas plus d'explication qu'il veut des excuses. Seulement, il n'y a rien d'autre pour se faire pardonner que le mot « désolé ».

_Merde. Murmurais-je en entendant la voix de Camille. Qu'est-ce qu'elle fout ici ?

Je me jette contre le mur du coulisse et je jette un coup d'œil vers l'extérieur. Camille se précipite dans les bras de Dean et...l'embrasse. J'ai l'impression de recevoir un coup poing dans l'estomac. Ça ne devrait pas me faire quelque chose, mais c'est le cas et ça m'énerve. Mais ce qui m'énerve plus encore est de voir Camille embrasser goulûment Dean. Enfin, embrasser est un grand mot, on dirait plutôt qu'elle l'harponne comme une méduse et le ventouse. C'est dégueu. Je fais une grimace de dégoût et pense tout d'un coup à m'éclipser. Je n'ai aucune envie de croiser Camille surtout pas après Noël. Je savais que tôt ou tard, elle allait réapparaître. Elle allait vouloir m'avoir à l'œil.

Je regarde une dernière fois et constate que toute la pièce a les yeux rivés sur le « couple ». Parfait, je rase le mur et me dirige en catimini vers la sortie en prenant mes affaires au passage. Je me cache derrière le rideau de la porte-fenêtre et pousse sur celle-ci pour l'ouvrir. Ensuite, je décide de rentrer chez moi.

Je n'ai aucune idée de la suite du programme. Je veux dire, en dehors du temps que je passe avec Dean, je n'ai pas beaucoup d'autres occupation. Je vais boire un verre avec Andréa quand elle n'est pas trop occupée, ce qui m'étonnerait à cette heure-ci. Je peux toujours revoir les détails de ma défense à mon procès qui arrive dans un mois, mais à quoi bon ? Il ne me reste plus qu'à rester allongé avec un pot de glace devant la télé.

Alors que je me complais dans l'absorbation et l'admiration de mon pot de glace et devant la série TV How I met Your mother, j'entends sonner. Je baisse immédiatement le son de télé, ma cuillère toujours la bouche et j'attends, silencieuse. Ça sonne encore.

_Spencer...

Sa voix traînante me fait sourire malgré moi et ma cuillère tombe au sol dans un bruit métallique.

_Fais chier !

_Merveilleux vocabulaire ! Entendis-je à travers la porte.

_Vu que tu m'entends si bien, je ne suis pas obligé de t'ouvrir pour te voir, non ?

Il faut que je pense à dire au proprio à quel point son appart est mal insonorisé. Je me souviens que Deley et moi avions souvent eu les remontrances des voisins pour « tapage nocturne ». Oups...

Je me dirige vers l'entrée et ouvre la porte. Je ne l'ai vu que quelques heures auparavant, mais je suis toujours frappée par sa beauté. Ses cheveux bruns, ses yeux bleus plus foncés que les miens et sa barbe de trois jours. Sans parler de son corps de dieu grec.

_Qu'est-ce que tu fais ici ?

_Toi, qu'est-ce que tu fais chez toi ? Tu es partie sans rien dire.

Je hausse les épaules. Je n'ai pas vraiment réfléchi à une excuse.

_Je pensais qu'on avait plus besoin de moi.

_Tu as vu Camille arrivée, c'est ça ?

Je suis frappé par ce qui semble être sa perspicacité. Aurais-je laissé échapper une pointe de jalousie ?

_Je ne vois pas le rapport.

_Ah vraiment ? Parce que je sais que tu ne l'aimes pas et j'ai vu que tu étais à cran face à elle à Noël. Je comprends qu'elle puisse t'ennuyer.

Again and More [Terminée]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant