Again and More [Terminée]

X : De qui j'étais et de ce que je représentais pour tous : une menace.

Spencer

Comment oublier l'homme qui nous à laisser seule dans la fosse aux lions
alors que vous aviez demandé son aide ?

«Mais dans quoi me suis-je embarquée ?»

Je me répète cette question depuis que je suis parti de chez moi, comme s'il s'agissait d'une sorte de prière, ce qui n'en est pas une. Je suis nerveuse, pire que ça : j'angoisse comme ci c'était mon premier jour de travail. Ce qui est peut-être, en quelque sorte, le cas. Lorsque je remarque le grand bâtiment au crépi gris qui se plante devant moi, j'arrive à penser que malgré les années, le lycée ressemble toujours à une prison. Et ce pas seulement parce que j'y ai passé des années terribles, mais bien parce que c'est ce à quoi il ressemble.

Je n'arrive toujours pas à croire que j'ai accepté -de mon plein gré- de remettre un pied ici et je ne comprends pas comment Dean peut y passer toutes ses journées. Sûrement qu'à l'époque, le lycée devait être cool pour lui. Après tout, qui irait emmerder le mec qui, dans la prison, ressemble à son criminel le plus dangereux ? Lui et son frère devaient faire la paire. En avançant, je serre plus vigoureusement la lanière de mon sac à main sur l'épaule et évite de regarder le parking des lycéens où de nombreuses petites bandes parlent et rient ensemble. Ça me rappelle trop de mauvais souvenirs. Je baisse la tête lorsque je parviens aux marches devant le lycée et je regrette d'avoir attaché mes cheveux en queue de cheval – je n'ai plus rien pour me cacher le visage maintenant. J'inspire et j'expire précautionneusement en évitant de regarder les petits groupes d'élèves éparpillés tout le long des marches et je pousse les grandes portes en bois du lycée Liberty. Quelle connerie de nom ! Ironie quand tu nous tiens.

Instantanément en passant les portes, je suis submergé par un flot de souvenirs de mes propres années lycée. Je me souviens de Nikolai qui rasait les murs pour se fondre dans le décor et de Camille qui venait droit sur moi comme le sale vautour qu'elle est. Dire que Peyton avait fait en sorte que personne ne soit au courant pour Nikolai et notre lien de parenté – à savoir qu'il est notre demi-frère. C'est vrai, les propres filles qui embêtaient ma sœur -Cindy et Danielle- nous ont laissé tranquille et ont aurait pu croire que le plus beau jour de ma vie était arrivé lorsqu'elles ont quitté le lycée, seulement la relève se préparait déjà dans l'ombre. Parce qu'il y aurait toujours quelqu'un pour colporter l'histoire et pour la rendre plus affreuse qu'elle ne l'était. Cette personne ; c'était Camille. Comme si dès le premier jour où nous nous étions retrouvé ensemble, nous étions destinée à nous haïr cordialement. Je pense surtout qu'il fallait une nouvelle reine de la tyrannie dans ce lycée, que la place était vacante et que Camille voulait se faire un nom. Moi aussi, j'étais un nom, c'est bien pourquoi j'ai était désigné d'office comme souffre douleur.

De ma droite, je vois surgir les cheveux roux de Camille Preston. Elle se plante face à moi avec son teint de pêche et ses petits yeux marron perçant. Elle fait une tête de moins que moi, ce qui ne l'empêche par de garder la tête haute, l'air hautain et de croiser les bras sur sa poitrine pour la rendre plus visible contrairement à la mienne, inexistante dû à ma minceur.

_Alors Spencer, la foire aux monstres est enfin terminé maintenant que ta sœur à quitter le lycée ? Oh, mais non, attend, ils t'ont oublié ! Il paraît même qu'elle a quitté la ville sans dire au revoir. C'est vilain, ça ! Tu sais la question que je me pose maintenant c'est : mais pourquoi ne t'a-t-elle pas emmené avec elle ? Je veux dire, c'est évident qu'elle t'a abandonné parce que tu es un déchet, mais elle nous aurait épargnés bien des supplices si elle t'avait emmené loin d'ici. Enfin, j'imagine que même un monstre comme elle ne voulait plus être associée à toi.