XXI : Sortir avec Spencer.

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DEAN

Tu te laisse faire un temps et ensuite tu t'échappes, puis tu te pointes de nouveau comme une fleur.

_Spencer, reviens ici ! Criais-je si fort que l'écho se répercute entre les arbres.

Les rires derrière moi s'arrêtent, je sens les têtes tourner dans notre direction et vois Spencer sursauter sans s'arrêter. Elle se mouve sur la glace avec une grâce incomparable, elle glisse avec une facilité déconcertante et je peine à faire trois pas en sa direction.

_Tu ne peux pas partir comme ça. Sommais-je.

Elle ne m'écoute pas et continue d'avancer. Je sais que tout le monde autour de nous regarde attentivement ce qui se passe et tente de comprendre comment la situation a pu dérailler. moi-même je voudrais en faire de même.

_Tu sais quoi ? Dis-je au comble de l'énervement. Je ne sais pas comment je fais pour apprécier une fille comme toi. Tu es complément frappée, ma parole ! Tu m'accuses de jouer avec toi, mais tu fais exactement pareil. Tu te laisse faire un temps et ensuite tu t'échappes, puis tu te pointes de nouveau comme une fleur. La vie n'est pas facile, mais toi tu me la rends quasiment impossible ! Tu es tellement bornée, immature et puérile. Tu as des manies qui me dépasse totalement, des tics insupportables comme la manière que tu as de tout classer par ordres ou de ranger tout ce qui traîne sauf tes propres affaires. Tu veux que je te dise ? Tu es bizarre, Spencer Barckley. Et sûrement folle alliée.

_Alors fiche-moi la paix ! Crie-t-elle en se retournant. Ne reste donc pas prêt de moi, et retourne chez ta copine si tu la crois si malade. La pauvre, je la plains vraiment ! Oh et puis, tu veux que je te dise : toi aussi, tu es un idiot !

_Spencer revient par ici, dis-je d'une voix soudainement calme quand j'aperçois le givre beaucoup plus claire à la surface de la glace. Quelque chose cloche. J'ai comme un mauvais pressentiment.

_Non, hurle-t-elle. Tu n'as aucun droit de me dire quoi faire. Je ne suis pas Camille.

_Ça c'est sûr. Dis-je une fois ma colère revenue. Je me demande vraiment laquelle de vous deux est pire.

Mes mots semblent si bien la blesser qu'elle se retourne prestement et continue de patiner loin de moi. Je cours presque sur la glace pour n'arriver qu'à la moitié du chemin qu'elle a fait. Je soupire en laissant retomber mes bras le long de mon corps.

_Je suis désolé, Spencer. Je n'aurais pas dû dire ça, s'il te plaît. Reviens.

_Pourquoi ? À t'entendre, je te rends la vie impossible. Trente fois pire que ce que te fait Camille. Dit-elle d'une voix heurtée.

J'inspire brusquement, retiens ma respiration quelques instants coincée dans ma poitrine et relâche le tout dans un écran de buée devant mon visage.

_Tu ne comprends pas. J'ai besoin de toi. Tu es chiante et agaçante. Une enquiquineuse de première, mais...sans toi c'est tellement morne. Chaque fois que tu franchis le pas de la porte, je sais que je vais passer une bonne journée. Tu m'apportes la joie enfantine que j'ai égarée et tu combles tous mes désirs. Je t'apprécie pour les mêmes raisons que je devrais te haïr.

_Alors tu es masochiste. Dit-elle en se retournant vers moi. Elle écarte les bras et les laisse retomber.

Je souris, mais une voix m'interpelle à dix mètres derrière moi. Je remarque alors que nous avons franchi depuis un moment la ligne de sûreté tracer par le tour de patins de Spencer et Peyton.

_Dean, dit Peyton derrière celle-ci. Empêche là de continuer. La glace est trop fragile, elle va casser !

Alors je me retourne vers Spencer et je comprends pourquoi je vois plus clairement le reflet de l'eau, pourquoi le gèle à l'air moins opaque. Simplement parce qu'il l'est. Nous nous rapprochons des chutes et le courant est plus dense, trop pour être complément geler. La glace est plus molle par ici.

Again and More [Terminée]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant