CHAPTER FIVE.

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Je suis chez moi, assis sur mon canapé en lisant un magazine de sport. Une cigarette derrière mon oreille. Subitement, j'entends la porte d'entrée se refermer d'une manière assez forte. Je compris de suite de qui il s'agissait.

– Frérot ! dit-il en arrivant en courant. Tu as lu les informations ?

Mon regard est toujours scotché sur ma revue sportive.

– Non, pourquoi ?
– Les flics ont trouvé les corps ! Une affaire est en cours.
– C'était rapide, dit donc.

Il était très agité et ma réponse ne lui a pas plu. Il arrache ce que j'ai dans les mains.

– Rend-le moi, s'il te plait.
– Comment ça, "c'était rapide, dit donc ?", il m'imite grossièrement, cela ne te stress pas de savoir que les flics ont retrouvé les corps et que l'Université ainsi que les parents sont paniqués et en colère ?

Je m'assois correctement et je l'invite à faire de même. Il a décliné mon invitation.

– Alors, tu pourrais te calmer, s'il te plait ?

Il me regarde longuement comme s'il essayait de communiquer avec moi par le regard. Il se détend petit à petit puis s'assoit à mes côtés.

– Tu as lu les informations ?
– Oui.
– Que disent-ils ?
– Les parents se sont inquiétés toute la nuit, mais cela ne faisait pas vingt-quatre heures pour être qualifié de disparition, les flics ne pouvaient donc rien faire. Ce matin, ils ont trouvé ces putains de corps.
– Est-ce qu'ils ont cité des coupables potentiels ? Comment étaient-ils habillés ou même s'il y avait des témoins oculaires ?

Il tourne sa tête de gauche à droite. Je lui tapote doucement l'épaule. Je lui explique, sans le stresser davantage, que tout est sous contrôle et que nous n'avons pas besoin d'avoir peur.

Je lui demande de me regarder mon magazine, ce qu'il fait en soufflant. Il dit cette phrase avant de s'en aller chez soi.

– Tu es sûr de toi ?
– À 100 %. Tu peux dormir sur tes deux oreilles.

Il sourit comme pour se rassurer et s'en va en fermant la porte plus gentiment cette fois-ci. Je comprends son appréhension, c'est le plus jeune d'entre nous. Oui, il est majeur et vacciné, mais il n'a que vingt ans. Je comprends très bien sa crainte.

Personne ne nous attrapera car il n'y a aucune preuve.

Quand on fait des guerres de gangs, rien n'est médiatisé. On pourrait tuer une centaine de personnes, aucune preuve ne serait retrouvée. Rien dans les journaux. Rien sur les réseaux sociaux. Rien à la télévision.

À l'instant où j'ai entendu ma porte s'ouvrir, j'ai compris que les corps avaient été retrouvés. Mais la vie continue n'est-ce pas ? Pour notre part, la réponse est oui.


Je me suis parqué assez loin de l'Université pour pouvoir la voir en toute tranquillité. L'ambiance est super lourde, je me sens mal à l'aise. À mon avis, c'est parce que ce sont des étudiants de cet établissement que j'ai abattus, ce qui me fait paraître étrange.

Par ailleurs, il y a beaucoup d'étudiants qui sont autour d'une personne mais je ne distingue pas qui cela pouvait être. J'ouvre mes fenêtres, peut-être que j'arriverais à entendre quelques bribes de conversation. J'ai réussi à comprendre une phrase que j'aurais préféré ne jamais entendre.

– Avoue que tu les as tué ! Tu es la dernière personne à les avoir vu en vie ! dit une fille en criant.
– Peut-être qu'elle a engagé quelqu'un pour le faire à sa place ! dit un jeune homme en tournant autour d'elle.

O B S E S S I O N [EN RÉÉCRITURE]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant