Twenty-six.

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Cela fait maintenant quatre jours. Cela fait maintenant quatre jours que le cambriolage s'est produit. Les policiers sont toujours à notre recherche mais toujours rien pour l'instant. Ce qui nous laisse encore un peu de temps pour souffler et se demander comment cela va se passer.

Cette fois-ci, nous n'avions pas de plan ni quoi que ce soit. Nous allons juste répondre à leurs questions et puis c'est tout. De tout de manière, leur preuve n'est pas concrète puisque cela vient d'un appel anonyme. Et contre ça, les policiers ne pourront rien faire avec ces informations car il n'y aucune preuve matérielle. Nous allons tout simplement inventer une connerie puis nous partirons à Bali comme si de rien était.

La raison pour laquelle les policiers ne sont toujours pas venus nous arrêter, c'est tout simplement parce que nos casiers judiciaires sont scellés par William. Et donc pour réussir à les ouvrir à nouveau, cela prend énormément de temps.

Je souffle et part rejoindre Hichem, qui lui, est au salon en train de jouer à la Playstation, plus précisément à FIFA et de plus, il est salement en train de se faire défoncer. Cinq - deux.
Je l'entends râler dans sa barbe, ce qui me fait lâcher un petit rire.

- Te moque pas!
- J'éclate de rire. C'est pas toi qui disait que tu étais le plus fort à ce jeu?
- Je suis en période de faiblesse.
- Ouais, c'est ça, mon cul ouais.
- Il rigole.

Je secoue ma tête de gauche à droite et vient m'asseoir à ces côtés tout en mettant mes pieds sur la table. Il met pause et me regarde.

- Quoi? Dis-je.
- Comment va Kiana?
- Bien, je suppose. Pourquoi cette question?
- Il hausse les épaules. Non, comme ça. Parce que tu n'étais pas très bien hier.

Je ne dis rien. Je le regarde juste. Il continue.

- Je me suis toujours posé cette question.
- Laquelle?
- Cela fait longtemps que tu l'aimes bien, vous avez grandis, changés. Elle ne te reconnais pas, certes mais est-ce que tu l'aimes?

Cette question a été comme un poignard dans le cœur. Est-ce que je l'aime? Telle est la question. Je ne me suis jamais posé cette question en réalité, parce que pour moi c'est évident. Mais je suis carrément obsédé par elle, si elle parle à d'autres gars, je suis jaloux. Si elle n'est pas chez elle, je m'inquiète et quand elle va en cours, je me déplace pour aller voir que tout ce passe bien. Donc, je ne sais pas si tout cela est de l'amour ou tout simplement le fait que je veuille me l'approprier pour la protéger.

- Je tiens à elle.
- Ce n'est pas ma question.
- Je tiens à elle. C'est tout ce que je peux te dire. Dis-je en souriant.
- Tu es en train de fuir. Dit-il en rigolant doucement. Donc pour moi, tu l'aimes.
- Et toi? Tu aimais Julia O******?

Il me lance un regard noir et balance fortement la manette sur la table, qui rebondit sur le tapis. Il se lève d'un coup et s'en va au balcon pour se fumer une cigarette. Je me lève à mon tour et le suit.

Je ne veux absolument pas le forcer à m'en parler, mais je veux tout simplement lui montrer que je suis là et que je ne l'abandonnerai jamais puisque c'est mon frère. Est-ce qu'il en souffre? Est-ce qu'il l'aimait encore? Est-ce qu'il l'a détestais? Est-ce que c'était son fils? Je n'en savais pas plus que ça mais c'était les questions dont je me posais.

Il recrache la fumée et regarde devant lui.

- Je l'aimais comme un fou.

Mon regard dévie sur lui pour qu'il puisse m'en dire un peu plus.

- Je suis resté trois ans avec elle.
- Pourquoi elle ne me dit rien alors qu'on se dit tout?
- Tu l'as connais en plus. Dit-il en rigolant. C'est juste qu'elle a perdu du poids et qu'elle a changé de couleur de cheveux.

Il voit de l'incompréhension sur mon visage et continue.

- Tu te souviens quand je te disais que j'allais voir "la grosse"?
- Ouais celle dont tu ne voulais jamais me montrer là. Dis-je.
- Hé bah c'est elle. Dit-il en souriant. Et je ne voulais pas te la présenter car je savais que tu allais la vanner.
- Je ris. Tu as bien fait.

Le sourire qu'il avait sur son visage se perd gentiment. C'est comme si il pensait à tout ce qu'il s'était passé entre les deux. Des bons comme des mauvais souvenirs.

- Si tu veux pas m'en parler, je te comprends.
- Il ignore ma phrase. Je l'ai aidé à perdre du poids. Je l'emmenais tous les jours au fitness, elle se décourageait assez vite mais j'étais toujours là derrière elle. Il sourit. Puis elle commençait gentiment à avoir confiance en elle et moi je commençai à avoir des sentiments pour elle.

Je souris à mon tour. C'était la première fois que je voyais mon ami comme cela. Lui qui est plutôt du genre froid et sans cœur.

- Puis elle aussi elle commençait à m'aimer. Quand je l'ai su, j'étais l'homme le plus heureux du monde. Je l'ai tout de suite demandé si elle voulait être ma petite amie, ce qu'elle accepte sans réfléchir.
- Et puis après? Demande ai-je gentiment.

Il recrache la fumée de sa cigarette.

- Et puis gentiment tout commençait à partir en couille. Mais on s'aimait et on disait qu'on était plus fort que tout cela. Deux ans passe, je la voyais comme la femme de ma vie, donc je lui ai demandé sa main.
- Ce qu'elle accepte.
- Il hoche la tête. On parlait du futur, on parlait de nous, de nos rêves et de nos objectifs. Trois ans passe, et j'ai appris qu'elle me trompait.

Il l'a dit avec une telle haine que cela se voyait qu'il avait encore mal, ce que je comprends tout à fait. Surtout quand t'a aimé une personne comme un fou, que tu l'as aidé, que tu l'as mettais sur un pied d'estale pour au final qu'elle te remercie comme ça. 

- J'ai tellement eu une haine envers elle, que je l'ai menacé de dégager et que je ne l'a recroise plus du tout de ma vie. Ce qu'elle fait, puisqu'elle a changé son prénom en "Julia".
- C'était quoi son vrai prénom?
- Sarah.

Et là mes souvenirs revirent à la prononciation de son prénom. C'était donc elle qui me "piquait" mon ami pendant plusieurs heures, alors que je ne pouvais pas passer mes journées avec lui à glander.

- Je ne l'ai plus du tout revue sauf cette nuit-là. Dit-il en écrasant sa cigarette.
- Mais pourquoi tu ne nous a rien dit? On aurait pu arrêter quand tu as su que c'était elle!
- De tout de façon, je ne me contrôlais plus quand je l'ai vue. C'était plus du tout moi, c'était quelqu'un d'autre. C'était le Hichem qui avait de la haine, qui était blessé et surtout celui qui souffrait. Et je voulais en finir. Je voulais lui faire mal, comme elle, elle me l'a fait.

Je me lève et pars le prendre dans mes bras. Il me serrait très fort comme si il avait peur que tout soit éphémère et que ce soit tout simplement qu'un rêve. 

- Quand tu l'étranglais...Tu as ressentis quelque chose?
- J'avais pas le temps de ressentir quelque chose, je voulais juste en finir et partir. Dit-il en se détachant gentiment de moi.
- Et t'as pensé à l'enfant qu'on a vu dans la chambre?
- Il ignore ma question. Ça te dérangerait qu'on parle d'autre chose? C'est assez éprouvant pour moi.
- Je te comprends. Dis-je en souriant. On retourne jouer à FIFA que je te démonte?
- Il éclate de rire. Que des conneries mon pote!

Nous rigolons ensembles et nous retournons au salon pour se poser devant FIFA. Tout ce qu'il m'avait raconté trottait dans un coin de ma tête. Je suis son meilleur ami et je n'ai jamais remarqué qu'il souffrait ; tellement ce mec ne montre jamais rien. Je souffle.

- Mec, on fait quelques parties puis on va revendre les bijoux?
- Bonne idée, comme ça c'est une chose de faite. Dit-il.

" J'suis pas là pour faire la morale, la morale a fait de moi c'que je suis devenu"



-Obsession-

O B S E S S I O N [EN RÉÉCRITURE]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant