Sixty-one.

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- Bah parle! Pourquoi tu fais la timide là.
- Elle souffle. Range moi cett-
- Soit tu ouvres ta gueule pour parler soit tu dégages de chez moi, c'est simple.

Elle ferme les yeux et baisse la tête. Je crois qu'elle commence à réciter du Coran. Je continue à la regarder sans émotion en attendant qu'elle parle. Tout ce que j'éprouvais en ce moment, c'était du dégoût. Pour moi, cette femme n'existe pas, ce n'est juste qu'une inconnue qui essaie à nouveau de reconstruire un lien avec ces enfants. Mais comment veux-tu construire quelque chose qui n'a jamais existé?

- Je suis vraiment désolé, mon chéri. Dit-elle en ayant toujours la tête baissée.
- C'est tout ce que tu as à me dire? Parce que j'ai autre chose à foutre que d'écouter des bêtises pareils.
- Younes..
- Non, Neema. On en a déjà parlés putain. Tu es têtue ou quoi? Je ne veux rien de toi, je ne veux pas de toi et je ne veux pas que tu sois proche de moi. Je ne sais pas quel baratin tu as raconté à Yasmine pour qu'elle ait pitié de toi, mais moi cela ne marchera pas! Je ne frappe jamais les femmes, mais toi je crois que je dois te frapper pour que tu comprennes que j'en ai rien à foutre de toi.
- Stop Younes, c'est bon. Je t'ai assez écouté, je me suis rabaissée à t'écouter, maintenant c'est fini. Ferme là et écoute-moi.

Je me lève et part me prendre un verre de Whisky sous le regard ébahit de Neema. Je m'assois à nouveau en face d'elle et attend toujours qu'elle daigne à l'ouvrir.

- J'ai été égoïste, je n'ai pensé qu'à ma gueule et je vous ai laissés ta sœur et toi. Mais faut que tu saches que je pensais tous les jours à vous et que ce n'est pas parce que je vous ai abandonnés que je ne vous aimaient pas. Je n'avais tout simplement pas le choix.
- Orh arrête. On a tous le choix. Et le tien était de partir. Mais dit moi une chose, pourquoi es-tu partie? Tu étais menacée? Tu étais malade, genre un cancer?

Elle ne me répond pas et baisse à nouveau la tête. Je bois cul sec mon verre de Whisky et balance mon verre violemment par terre, ce qui lui fait lever la tête à nouveau vers moi.

- PARLE!
- Younes. Je t'aime. Yasmine et toi, je vous aimes. Vous êtes mes enfants et je ne sais pas quoi faire de plus pour que tu me pardonnes. Dit-elle en soufflant. Je n'étais juste pas prête à m'occuper de vous, j'avais besoin de temps, d'argents pour vous mettre dans de bonne condition.
- Il ne fallait pas ouvrir tes cuisses, ma p'tite dame, si tu ne te sentais pas prête à être maman. Putain, mais c'est exactement vrai ce que l'on dit: "on ne choisit pas sa famille".
- Mon fils..

Je regarde autour de moi pour chercher de quel fils elle me parlait, car je n'ai pas de mère ici présente. Vous allez peut-être me trouver dure avec elle, mais j'ai mes putain de raisons de réagir comme cela. Je ne sais même pas pourquoi elle revient, mais je sais que si je lui pose la question, c'est pour me sortir un bail comme : "Parce que vous êtes mes enfants et que vous me manquiez" là, je serai capable de lui tirer une balle entre les deux yeux.

- Bon, nous avons assez parlés, tu peux partir. Dis-je en prenant mon arme dans la main.

Elle se lève en soufflant puis elle essaie à nouveau de s'approcher de moi, je pointe mon arme vers son ventre, comme ça, ça fait une "barre" de distance.

- Tu ressembles tellement à ton père.
- Ok, sort.
- N'oublie jamais que je t'aime Younes et je continuerais coûte que coûte de me faire entendre et d'avoir une vraie conversation calme et posé avec toi et ta sœur.
- Mais putain, tu vas sortir de chez moi ou j'appelle les flics? Dis-je en gesticulant avec mon gun.
- Arrête de bouger ta main avec ton pistolet, s'il te plaît. Tu peux blesser quelqu'un en tirant sans te rendre compte.
- Si je dois tirer sur quelqu'un ça serait toi et ne t'en fait pas, car je le ferais volontairement.

O B S E S S I O N [EN RÉÉCRITURE]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant