CHAPTER TWO.

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– La mallette est arrivée.
– Il contient quoi à l'intérieur ?
– Bonne question.

Pour le moment, ce qui s'y trouvait à l'intérieur m'importait peu. Mon envie était de savoir où elle se trouvait, je prends donc mon téléphone et regarde sa localisation, elle est en cours.

Rassuré, je range mon smartphone et rejoint mes amis.

Je vais vous expliquer rapidement qui sont les gars avec qui je traîne. Je pourrai tuer pour eux comme je sais qu'ils le feront aussi pour moi. Ce sont eux les membres de ma famille.

Il y a Hichem et Curtis qui ont 23 ans.
Ensuite il y a Marcus qui a 25 ans.
Et notre petit dernier, Will, qui a 20 ans.

Ils sont très forts dans ce qu'ils font, mais ils peuvent aussi être très cons. Par moment, j'ai juste envie de charger mon arme et de les buter sans rancune.

– Bah ouvre-là gros con. Tu attends quoi ? dis-je en m'approchant.
– Imaginez il y a une bombe à l'intérieur ?
– Hichem, ne soit pas bête, dit le plus jeune en se moquant.
– Non mais j'suis sérieux, imaginez au moment où je l'ouvre elle explose.
– Je vais plutôt t'exploser le visage avec mon poing dans ta gueule si tu ne te décides pas à l'ouvrir, dit Curtis en s'énervant.

Je soupire bruyamment et pousse Hichem sur le côté pour avoir cette petite valise grise en face de moi. Je pose mes mains dessus pour ressentir la surface de la mallette. Tout avait l'air normal, rien ne présageait qu'une bombe se trouvait à l'intérieur.

– Tu ne penses pas qu'elle aurait déjà fait des dégâts ? dis-je en m'apprêtant à l'ouvrir.
– Hé tu sais, une fois dans un film-
– Ta gueule.

À l'ouverture de la valise, j'aperçois pleins de petits sachets contenant de la poudre blanche.

– C'est de la cocaïne.

Devant le regard ébahi de mon ami, je levai les yeux au ciel. Je commence sérieusement à douter de ses compétences. Au même moment où je m'apprête à le frapper à cause de son comportement enfantin, mon téléphone sonne. Ce n'est pas le son que je lui ai attribué quand elle modifie sa trajectoire.

– C'est elle ? demande Will.
– Ça te regarde ?

Je m'éloigne de tout le monde pour voir où elle va et ce n'est pas le chemin qui mène chez ses parents. Je décide donc de m'allumer une cigarette avant de dire ses quelques mots à mes gars.

– J'ai des choses à faire.
– Tu vas où ? demande Hichem en me regardant.
– T'es ma femme ?
– Non ?
– Alors occupes-toi de ton cul.

J'entends des ricanements derrière mon dos.

– N'oublie pas ce soir on sort.
– Ouais, ouais.

Je sors du QG en recrachant la fumée puis je me déplace vers ma voiture. Je tire encore trois-quatre taffes avant d'y pénétrer à l'intérieur. Je prends mon téléphone pour qu'il puisse me guider tout en restant discret.

Cela fait maintenant dix bonne minutes que je suis en train de l'observer. Elle est seule dans un parc assise en tailleur, en écoutant de la musique, les yeux rivés sur un point invisible. Sa simplicité me rend dingue. Je suis complètement accro à elle. Pourtant, je suis sûr qu'elle ne me reconnaîtrait pas.

Je suis aussi sûr que vous me prenez pour un fou, mais quand vous êtes obsédé par quelqu'un ou par quelque chose, vous feriez tout pour l'avoir.

Revenant à elle, elle est toujours assise lorsque deux garçons arrivent. Je m'ajuste sur mon siège pour bien apercevoir la scène qui s'offre à moi sentant déjà mon sang bouillir.

L'un des gars commence à la bousculer car elle ne lui répondait pas. L'autre s'y met à son tour et lui enlève brusquement un de ses écouteurs, prend son téléphone et le balance très loin en rigolant. Ils la bousculent de plus en plus, et y viennent aux coups. Je vois qu'elle essaie de se débattre tant bien que mal, mais ils sont bien plus forts.

La colère monte et je prends mon arme dans la boîte à gants, j'étais prêt à les abattre sans gêne dans ce parc. Je sors de ma voiture et me dirige d'un pas sûr vers ces enfoirés lorsque je sens une main me retenir fermement.

– Oublie cette idée et cache moi ça, tu veux que les gens appellent les flics ou quoi ?

Dit-il en me prenant mon arme de mes mains.

– Qu'est-ce que tu fous ici, bordel ? dis-je en enlevant mon bras de son emprise. Laisse-moi !
– Ta gueule, dit Hichem. Monte dans la voiture, je conduis.

Je le bouscule avec mon épaule et monte dans la voiture du côté passager. Il grimpe à son tour.

– J'ai vu la scène, mais si tu veux le faire, fais-le bien.
– Ils ont osé lui faire du mal, dis-je en tapant du pied.
– Tu as un plan ?
– Non, mais tout ce que je sais, c'est qu'à la fin de la semaine, il y aura deux meurtres.

Hichem me tendit une bouteille d'eau que je bois d'une traite. Elle est toujours assise au même endroit, les épaules tremblantes. Je crois qu'elle pleure.

– Je le ferai pour toi... Et j'tiens toujours mes promesses.

Hichem rigole et démarre.

– Je me réjouis parce que ça fait un moment que je n'ai pas eu de sang sur les mains. 

O B S E S S I O N [EN RÉÉCRITURE]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant