Forget The Past [ BTS Jimin ]

Chapitre 29

- Je n’ai pas à te répondre ! S’exclame-t-il.

- Alors moi non plus !

Les deux garçons se fixent toujours tandis que les autres tentent de les calmer. Je les regarde faire, impuissante.

- Pourquoi tu m’as tiré comme ça ?! Demande Mark.

- Tu ne vois pas que tu lui faisais mal en la serrant comme ça ? Renchérit Jimin.

Un point pour lui…

Mark ne dit plus rien et tourne la tête vers moi, se souvenant enfin de ma présence. Il s’approche de moi et pose les mains sur mes épaules.

- Lee Na, dis-moi que tu vas bien …

Je le regarde également et un petit sourire se dessine au coin de ma bouche. Une larme monte jusqu’à mes yeux et je baisse la tête. Je me rends compte que ça fait du bien de le voir. Lui et les autres évidemment. Ces derniers sont restés en retrait mais je vois clairement leurs yeux humides. Les BTS, quant à eux, se trouvent tous derrière moi, hormis Jimin qui est à quelques mètres de Mark, soufflant bruyamment. J’enlève les mains de Mark de mes épaules et me tournent vers mes nouveaux amis.

- Vous pouvez nous laisser les gars, il ne va rien m’arriver avec eux… Attendez dans la salle d’à côté, je vous y retrouverais après, déclarai-je.

Ils acquiescèrent et sortirent les uns après les autres. Seul restait Jimin, à côté de nous, avec la même expression. Il s’approche de moi et dépose un bisou sur ma joue droite. Je vois Mark se tendre face à son action. Jimin reste un peu ici.

- Tu m’appelles si tu as un problème, ok ? Me chuchote-t-il.

- Ne t’inquiète pas…

Il se tourna face à Mark et lui lança un dernier regard noir avant de sortir de la pièce, me laissant avec mes anciens collègues. A la minute où il sortit, le reste des garçons courra dans ma direction et je me retrouvais entourée des sept mecs inquiets. Vous avez déjà vu un mec s’inquiéter pour une fille ? Je peux vous assurer que c’est affreusement chiant ! Mark est resté à la même place, tentant de se calmer. Je sais pertinemment que la proximité que je viens d’avoir avec Jimin l’a profondément vexé et énervé mais je ne peux rien changer au chose s’il est jaloux.

Ils me regardent tous, comme s’ils attendaient que je dise quelque chose. Leurs regards sont différents à présent. Certains sont toujours inquiets, d’autres semblent être en colère alors que les derniers ont une étincelle de curiosité brillant dans leurs yeux.

- Je ne suis pas mortes les garçons non plus, soupirai-je.

- Figure-toi qu’on l’a cru pendant un long moment étant donné que tu ne donnais aucun signe de vie, déclare sèchement Mark, sorti de sa torpeur.

- Figure-toi que je n’étais pas en état de te répondre ! Renchéris-je, énervée par son comportement.

- Eh on se calme… Ça ne sert à rien d’hausser le ton ! S’exclame Jaebum.

La pression était montée d’un seul coup suite à la remarque de Mark mais elle est redescendue aussi vite lorsque Jaebum a intervenu. Mark soupire puis passe sa main dans ses cheveux dans un geste de frustration.

- Lee Na, comprends-nous, on s’inquiétait de te retrouver à la morgue vu l’état dans lequel tu étais lorsque ce con est sorti de ta chambre, continue Jinyoung, exceptionnellement présent.

Je ne dis rien et baisse la tête. Je me doute bien qu’ils étaient inquiets. Et qu’ils ont certainement dû s’imaginer les pires scénarios possibles. Mais je ne sais pas tellement quoi leur dire moi… « Je vais bien », « les BTS ont pris soin de moi ». Ils l’ont vu tout ça, je n’ai pas besoin de leur dire je pense. Et puis, la colère de Mark reviendrait aussi rapidement que tout à l’heure et je n’ai pas envie de le voir comme ça à nouveau.

- Comment es-tu sortie vendredi soir ? Demande soudainement Mark, la voix toujours sèche.

Je lève les yeux dans sa direction et remarque qu’il me fixe, un mélange de colère, d’inquiétude et d’une autre chose que je n’arrive pas à percevoir correctement.

- Par la fenêtre, soufflai-je doucement.

- Sérieusement ?! S’exclame-t-il.

Tout à coup, il se met à rire. Pas un rire franc, mais bel et bien un rire qui sonne faux à mes oreilles.

- Tu te fous de ma gueule là ?! Bordel, Lee Na, tu as vu ton état de vendredi soir ?! Comment as-tu pu faire ça ?! Tu aurais pu mourir crétine ! Crit-il.

Les autres sont tout autant surpris par son comportement que moi. Il agit de la même manière que le soir où l’on est sorti en boite.

- Vraiment Lee Na quoi ! Es-tu complètement stupide ou le fais-tu exprès ?! Tu n’aurais pas pu tout simplement nous dire de venir te chercher dans ta chambre et te conduire dans un endroit sur ?! On aurait su où tu étais au moins et aurait pu prendre soin de toi sans que tu ais besoin de demander à des inconnus de s’en occuper !

Il souffle encore une fois et tourne la tête vers les miroirs. Il reste ainsi cinq minutes. Personne n’ose rien dire, un grand silence a pris place dans la salle. D’un coup, il se tourne vers moi et me fixe, le regard noir.

- Si c’était pour faire des actes suicidaires, tu aurais mieux fait de mourir avec tes parents, déclare-t-il, sans émotions.

Mon souffle se coupa. Il a vraiment dit ça ? Je baisse la tête, les larmes me montant aux yeux. Comment peut-il me balancer ça à la gueule ? Les garçons à mes côtés se sont tendus à ses paroles, tout comme moi. Je relève doucement la tête…

- Tu te rends compte de ce que tu viens de me dire ? Lui demandai-je tout doucement. Tu aurais préféré que je meurs ? C’est vrai qu’ainsi, tu n’aurais pas eu cette casse couille de dongsaeng dans les pattes…

Il me regarde et ses yeux affichent une nouvelle émotion. La culpabilité… Il se calme alors que c’est à mon tour de m’énerver.

- Ouai, tu vois, tu as peut-être raison en fait, déclarai-je avec le même rire que lui tout à l’heure. J’aurai peut-être dû mourir lors de l’accident, comme mes parents. Mais non ! Et tu vois, je m’en suis voulu pendant longtemps et j’en ai voulu à mes parents parce que je croyais qu’ils m’avaient abandonné. Et tu sais quoi ? Je vais te dire un truc qui va te faire super plaisir je pense… Je remonte mes manches et lui montre mes avant-bras. Tu vois toutes ces petites marques là, toutes ces petites entailles que tu soignais quand j’étais plus jeune… Tu as toujours cru que c’était Young Li qui me les infligeait, n’est-ce pas ? Et bah non ! Tu vois tout ça ?! Criai-je. C’est toutes les marques que je ME suis infligée pour essayer de mourir ! C’est toutes les marques qui passaient inaperçu à cause du corps de merde que j’avais ! Et elles sont toujours là ! Comme si elles voulaient me faire regretter de l’avoir fait… Et tu vois, maintenant que vous êtes avec moi, toi, les garçons et l’autres groupes de garçons qui est dans la salle d’à côté, je commençais réellement de regretter d’avoir tenté le suicide pour m’enfuir de cette putain de vie de merde qu’est la mienne !

Il me regarde, les larmes aux yeux. Les autres garçons semblent tout autant choqués de mes dires mais je m’en contrefous actuellement. La seule personne que je vois pour le moment, c’est Mark. Mark que j’ai toujours cru être mon vrai frère. Mark qui prenait soin de moi lorsqu’on me frappait. Mark qui me soutenait. Et pourtant, le même Mark qui vient de dire clairement que j’aurai dû mourir avec mes parents. Je sais que je pense dans les extrêmes, mais ses paroles m’ont profondément touché… Il n’a jamais été aussi cruel dans ses propos et je ne l’en pensais pas capable. Et à la place de pleurer comme je le fais d’habitude, j’exprime ma tristesse d’une autre façon… En gueulant et en lâchant tout ce que j’ai sur le cœur. On doit certainement m’entendre jusqu’à l’autre bout du bâtiment mais je m’en fous complètement.

-  Et pour répondre à ta question, tu veux vraiment savoir pourquoi je n’ai pas voulu vous demander votre aide ? Tu veux vraiment savoir pourquoi je ne me suis pas trainée jusqu’en bas de la résidence de merde où l’on vit pour venir vous demander votre aide ? Et bah tu vois, je vais te répondre… Tu crois que ça me fait plaisir d’être faible comme ça ? Tu crois que j’étais heureuse à chaque fois que tu entrais dans ma chambre et que j’étais en sang tout simplement parce que la bande d’ami de mon connard de demi-frère avait envie de jouer ? Et bah non ! J’étais honteuse ! J’avais honte d’être aussi vulnérable et ne pas pouvoir me défendre ! Et j’en avais marre de supporter tout ça…

Je repris ma respiration et baisse à nouveau la tête. Les larmes ont commencé à revenir malgré ma résistance et elles coulent à présent le long de mes joues.

- Une autre chose me rendait faible. Pire que mes blessures. Pire que les regards supérieurs des Nam. C’était vos regards. Vos regards à vous tous, dis-je en les pointant du doigt. Ils étaient remplis de pitié envers la petite personne que je suis. La pitié, chose très peu désirable et qui pourtant à l’air d’être mon synonyme ! Alors oui, je vous ai dit de sortir ! Oui, je vous ai dit de me laisser seule ! Et oui, je suis sortie toute seule et suis partie sans vous prévenir ! Mais est-ce que toi-même Mark tu t’es posé la question de comment je me sens ? Est-ce que tu t’es dit « Merde elle doit être triste » ? Tu vois, bizarrement, j’en doute ! Je pense surtout que tu as dû te dire « Je m’inquiète ! », « elle doit être blessée » … Mais tu n’as jamais demandé sur le plan émotionnel ! Jamais, bordel ! Alors que les plaies les plus profondes étaient sous ma peau, enfouies dans un endroit où personne ne peut voir mais où il peut chercher des réponses !

Les larmes formaient à présent un torrent sur mes joues, refusant de s’arrêter malgré les ordres silencieux que je lui imposais. Je ne pouvais plus parler, ma respiration était saccadée et refusait elle aussi de m’obéir. Les larmes se coincent dans le fond de ma gorge et empêche presque l’oxygène de parvenir jusqu’à mes poumons. J’étouffe…

Les garçons s’avancent vers moi mais je les repousse. Je ne veux pas de leur aide. Ni de leur aide, ni de leur pitié. Je sais que ça ne part pas d’un mauvais sentiment à l’origine mais je suis trop énervée pour accepter quoi que ce soit de leur part. Je me suis collée au miroir pour avoir un support en cas de faiblesse et me suis laisser glisser le long, la tête logée entre mes bras eux-mêmes coincés sur mes genoux. Je ne vois pas leur tête, mais je sais que certains pleurent, d’où les reniflements fréquents. Ils me regardent surement mais je n’en ai rien à faire.

Une question me vient à l’esprit. Est-ce que Mark pleure ? Ou est-il resté impassible face à tout mon discours ? Je n’ai pas l’intention de reprendre la parole donc ils peuvent parler. Cependant, ils ne font rien à part rester debout face à moi, sans rien faire. Je m’ose un regard dans leur direction et peux dès à présent identifier les personnes qui sont dans le même état que moi. Yugyom. Jinyoung. Jaebum. Mon regarde se porte alors à celui qui m’a fait éprouver tant de colère en si peu de temps. Je fus moi-même surprise face à cette image de Mark. Il a les larmes aux yeux, certaines ruissellent sur ses joues, ses lèvres tremblent et ses cheveux rouges sont légèrement collés sur son front. Tout son corps tremble et pourtant, je n’arrive pas à me calmer. Je suis toujours en colère contre lui malgré que mon cœur se soit brisé en le regardant ainsi. Il me fixe également et alors que j’allais baisser le regard, je le vois bouger pour s’avancer vers moi. Il n’eut pas le temps de faire plus d’un pas.

- Sors

Il s’arrête alors. Le regard toujours planté dans le mien. Il n’ose plus bouger. Les autres ont relevé leur tête et nous observent en silence. Quant à moi, je le regarde avec froideur. Je refuse qu’il s’approche plus de moi. Je refuse qu’il essaye de se faire pardonner maintenant car je lui en veux trop pour pouvoir accepter ses excuses et j’ai peur de dire une connerie s’il ne part pas. Je sais, après ce qu’il m’a dit, ce ne serai que lui rendre la pareille mais ce n’est pas mon genre.

- Lee Na-

- Dégage ! M’écriai-je. Dégagez tous !

Les six autres garçons furent étonnés mais ne dire rien. Mark voulu s’avancer vers moi mais Jaebum le retint et le tira dehors. Les autres le suivirent en silence jusqu’à me laisser seule dans cette pièce maintenant devenue bien trop silencieuse à mon gout. Mes faibles reniflements comblent ce léger vide mais ne suffirent pas.

Soudain, j’éclate en sanglot, repensant à ce qu’il vient de se passer. Je sais qu’ils étaient affreusement inquiets pour moi et que Mark l’était certainement le plus. Mais ce n’est pas une pour qu’il s’emporte ainsi et me dise cela.

Alors que je pleurais toujours, je sentis deux bras entourés ma taille et une main se poser sur ma tête pour l’attirer vers un corps chaud. Ma tête se nicha automatiquement dans le coup de la personne à mes côtés que je reconnu immédiatement après avoir senti son parfum. Même parfum que j’avais senti ce matin même lorsque je me suis réveillée avec lui. Il me serre dans ses bras sans rien dire, exerçant de faible pression sur mon dos et ma tête pour me réconforter. Je suis bien ainsi, apaisée.

- Calme-toi Lee Na… Je suis là maintenant, me chuchote-t-il à l’oreille. Je ne te laisserais pas tomber.

A suivre …