CHAPITRE 10 : Regina Mills

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Emma se tenait devant la porte menant au cachot de la Méchante Reine en se demandant ce qu'elle faisait là. Depuis qu'elle avait lâchement fui, elle avait tout fait pour oublier. Oublier qu'elle avait cette femme dans son sous-sol, oublier sa bouche et son décolleté. Rien n'y fit. Le premier soir, elle s'était réfugiée dans le travail se plongeant dans les premiers rapports envoyés par la ville. Elle avait manipulé des chiffres, comparé des documents. Elle avait essayé de se concentrer, vraiment, mais des yeux noisettes dansaient sous ses paupières dès qu'elle les fermait. Emma avait succombé au sommeil encore assise derrière son bureau. Le lendemain elle avait passé la matinée à explorer la ville mais chaque brune un peu sexy qu'elle croisait la faisait sursauter. Elle avait dû renoncer et regagna le château excédée, une voie basse et sensuelle dans les oreilles.

Mais que lui arrivait-il ? Elle ne devrait penser qu'aux dangers que représentaient cette femme. On parlait de la méchante reine là ! Bien qu'elle soit un sujet tabou à la cours Blanche de temps en temps son titre était encore chuchoté,mais pour se faire peur, de la même manière que l'on évoque le croque-mitaine. Les seules choses qu'elle savait sur elle c'est qu'elle avait épousé son grand-père Léopold avant de l'empoisonner. Et qu'elle avait passé par là suite son temps à pourchasser Blanche-Neige pour la tuer. Le tout par pure méchanceté et un brin de jalousie cela va de soit. Emma avait toujours trouvé la légende un peu légère. Mais on n'en parlait pas, on ne demandait pas pourquoi Léopold avait voulu épouser une méchante. On ne demandait pas comment Blanche-Neige était toujours vivante si cette femme était aussi puissante. Non vraiment elle ne savait rien de cette femme. Mais elle était sensée en avoir peur. Pas être fascinée !

C'est ainsi que la jeune femme se retrouva cet après-midi là, à pénétrer dans les appartements de la reine. Ils ne dénotaient pas avec les autres si ce n'est les teintes sombres, omniprésentes. Mais elle n'était pas là pour la décoration. Elle cherchait à savoir quelle genre de vipère elle réchauffait en son sein. Elle aurait dû contacter ses parents, elle savait que c'est ce qu'ils attendaient d'elle. Mais quelque chose l'empêchait d'en parler. Depuis la veille Régina Mills était son vilain petit secret.

Emma avait tout fouillé, retournant le plus petit tiroir, sondant les murs à la recherche de cachette. La plupart étaient vide, mais dans celui de sa table de nuit. Elle avait trouvé un petit livre relié de cuir noir tout simple. Gagnée par l'excitation elle l'avait feuilleté avant de réaliser qu'il s'agissait qu'un journal intime. Celui de la Méchante Reine. Emma aurait mis sa main à couper qu'hormis cette dernière elle était la seule personne vivante à avoir tenu ce cahier dans ses mains. Avec, elle pouvait se plonger dans la psyché de la criminelle. Avoir un point de vue inédit sur la façon dont elle voyait le monde. Sauf que cela n'aurait même pas dû la tenter. Et finalement si elle s'abstint d'en parcourir les pages, ce n'était pas par peur ou par répulsion mais à cause d'un sentiment bien plus malvenu: le respect. Elle avait reposé le livre et avait tout fermer consciencieusement avant de regagner ses propres appartements.

Pour la première fois depuis leur arrivée la Duchesse avait mangé seule dans son salon. C'est Esméralda, la servante rousse, qui lui avait apporté son repas. Emma avait été tentée de la retenir, de jouer avec son corps pour expulser la tension qui la minait. Des images de luxure envahirent son esprit sans qu'elle ne le veuille. Elle, entre les jambes de la rousse vérifiant la véracité des on-dit sur leur parfum. La servante à genoux et Emma la pénétrant avec fougue et constance. Emma la mordant de partout laissant sa marque sur elle, la possédant. Et d'autres plus inédites, Emma s'abandonnant aux caresses de l'autre, à sa langue avide et curieuse. À ses doigts inquisiteurs. Elle faillit gémir son désir mais le contint au dernier moment. Elle congédia la jeune femme inconsciente de ses tourments avec une brusquerie qui ne lui était pas familière.

Le Cygne du Royaume NoirOù les histoires vivent. Découvrez maintenant