CHAPITRE 18 : Justice

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On arrive à la moitié de l'histoire. J'ai pas l'habitude de mettre des petits mots, je le dis qu vous êtes pas la pour ça :). Mais merci à tous lectrice/eur, likeuse/er de me suivre et de partager ce petit délire :p.
Bonne lecture

Mickey Johnson était un imbécile. Il l’avait toujours été, mais ce n'était pas le vrai soucis avec lui. Non, les imbéciles courraient littéralement les rues et s’ils étaient pénibles on les supportait sans trop de difficulté, ou en les ignorant. Ce que les gens n’acceptaient pas c'était la méchanceté de Mickey. Déjà petit, il prenait un malin plaisir à tourmenter les autres gamins. Il n’y avait guère que pour son père qu’il était un parangon de vertus, était-ce de l’aveuglement ? La bêtise était-elle génétique ? Toujours est-il que l’aubergiste avait couvert les frasques de son fils, encourageant tacitement son sentiment d'impunité. Le garçon, d'abord adepte des blagues de mauvais goût, se mit à bousculer ses camarades. Et plus, il s’en sortait sans dommage, plus il se permettait de choses. Jusqu'à ce que ses chausses le démangent. A ce moment là, il avait commencé à regarder les filles autrement. Elles qui étaient invisibles jusqu’alors se mirent à l’obséder. Tout naturellement, il fit ses premières armes avec celle qui était le plus proche, celle qui avait appris à la dure à lui obéir, mais sa sœur le lassa très vite, elle ne se défendait pas, ne criait pas, restait comme morte sous son poids. L'attrait de la nouveauté avait vite fait place à l'ennui.

Alors il était passé aux filles de passage. Comme le lâche qu’il était, il choisissait ses proies parmis les plus pauvres  : vagabondes, filles de rétameur, saltimbanques, que des filles qui n'avaient personne à qui se plaindre, que personne n’aurait écoutée. Un soir néanmoins, pris pas l’ivresse de l’alcool, il coinça une femme qu’il prit pour une vagabonde avant d'apprendre qu’elle était la veneuse du vieux baron. Pour la première fois, quelqu’un avait porté plainte contre lui, de manière tout à fait officielle. Le jeune homme âgé alors de dix-huit ans, c'était retranché dans l’auberge, terrifié par les conséquences possibles de ses actes et prêt à tout pour se faire pardonner. Mais rien ne vint, enfin si, le fils de baron s'était déplacé, pour passer une soirée à rire avec lui autour d’un pichet de bière.

Allons mon garçon te bile pas , avait-il dit complètement saoul, cette garce a eu ce qu'elle méritait à se croire permis de se conduire en homme. Fallait bien que quelqu'un la remette à sa place et moi je peux pas, papa l’aime bien.

- Vraiment, demanda le garçon un peu perdu.

- Mais oui petit je t’assure. Toutes des putains qu’il faut garder à leur place : entre les cuisses d’un homme ou à la cuisine.

Alors, le jeune homme s’en était donné à cœur joie, et si la veneuse du baron n'était pas à l’abri, autant dire que les villageoises non plus. Depuis deux ans, il braconnait ainsi dans chaque famille, femmes, filles, sœurs selon où ses désirs le menaient. Pour limiter le grabuge, il se contentait d’une fille par mois en prenant soin de ne pas laisser de marque. Jusqu'à Mary qui en un été avait vu ses formes s'épanouir, éveillant l'appétit du prédateur. Malheureusement son grand-père, sa seule famille en vie, ne la quittait pas des yeux, la traînant toujours avec lui. Mickey avait patienté guettant une occasion. Et ce matin, quand il avait vu la petite seule au bord du ruisseau, alors qu’il avait croisé le vieux en réunion avec son père, il s'était jeté sur elle. Et oui, il s'était laissé emporter frappant à tour de bras pendant qu’il la possédait. Et il avait tellement aimer.

Et maintenant, il devait affronter cette diablesse blonde sur la place du village à la vue de tous. La foule attendait du sang … son sang réalisa-t-il. Pour la première fois, depuis longtemps il avait vraiment, mais alors vraiment, peur. Il avait cru à un signe du destin quand cette folle s'était proposée comme championne de la justice. Une femme même folle ne pouvait rivaliser avec un homme. Il avait beau avoir été trop flemmard pour s'entraîner, il ne pouvait être que meilleur qu’elle. N’est-ce pas ? Alors pourquoi tremblait-il ? À cause de sa manière de se tenir, sûre d’elle et de sa victoire ? À cause de sa grimace de joie farouche, de ses yeux qui brillaient de plaisir ? Où à cause de la façon dont elle tenait son épée peut-être, comme une vieille amie. Allait-il vraiment mourir ? À cause d’une femme ?

Le Cygne du Royaume NoirOù les histoires vivent. Découvrez maintenant