CHAPITRE 21 : Répercussions

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Dans le château Sombre, Régina Mills, Méchante Reine à la retraite faillit tomber lorsque deux flux magiques la percutèrent sans prévenir. Elle reconnut le premier pour ce qu'il était : un vieux sort de garde s'était activé, la prévenant que quelqu'un utilisait une magie puissante dans son domaine. Poussée par la paranoïa, elle l'avait mis en place au début de son règne avant de l'oublier. Au final, il n'avait jamais servi puisqu'elle s'était immédiatement installée dans le château Blanc. Enfin jusqu'à présent. Un mage ! Dans le duché noir ! Et pas n'importe quel mage, celui-ci était puissant, au moins aussi fort qu'elle.. Elle savait que sur la carte d'état major, un point lumineux s'était mis à clignoter pour indiquer sa position.

Alors, elle se mit à courir dans les couloirs sous le regard éberlué du personnel. Personne depuis ses six ans n'avait jamais vu Régina courir ni manquer à ce point de décorum. Mais cette dernière n'en avait cure, Lancelot devait être mis au courant de toute urgence. En arrivant devant la porte de ce dernier, elle se figea. Il y avait eu un second flux, étrangement familier. La brune se plongea en elle-même pour mieux analyser le phénomène. C'était comme un appel à sa propre magie, non plus que cela, car cette dernière y avait répondu. Jamais Régina n'avait expérimenté une telle chose. C'était doux, presque tendre, c'était fougueux également. C'était comme de se retrouver dans les bras... d'Emma ! Emma, ça ne pouvait être qu'Emma. Et donc...

C'est ainsi que la trouva Lancelot en ouvrant la porte à la volée : la bouche entre-ouverte de stupéfaction. Cela tombait bien, il s'apprêtait à aller la chercher, une étrange lumière s'étant allumée dans son bureau. Clairement, c'était de la haute magie et il n'aimait pas beaucoup cela.

- Je dois vous parler, dirent-ils en même temps.


Ils échangèrent un sourire amusé. Qui aurait cru que Lancelot du Lac, héros de la Lumière et Régina Mills, porte-étendard de l'Obscurité puissent devenir amis ? Néanmoins, c'est bien ce qui arrivait. Pourtant, les premiers jours rien ne le faisait supposer : l'un était ostensiblement méfiant et l'autre d'une froideur glaciale. Toujours courtois, ils se regardaient en chien de faillance. Le premier tournant avait eu lieu seulement deux jours après le départ de la blonde.

La reine en avait eu marre de cavaler à travers tout le château pour réclamer l'autorisation de lancer un sortilège ou un autre. Excédée, elle avait finit par débouler en pleine réunion d'état-major pour exiger, ( exiger ! ) que lui soit posé ce satané mouchard magique qu'elle puisse enfin travailler pour de bon. Comme souvent, avec la magie druidique, il fallait s'appuyer sur un support matériel et des runes. Une après-midi suffit à peine à finaliser le sort. La difficulté consistant à trouver deux objets identiques que chacun porterait. Les runes relieraient leurs énergies vitales. Dans ce lien, la magie de Régina était subordonnée à celle du chevalier de quoi découlaient plusieurs contraintes. D'abord la femme ne pourrait pas retirer l'objet elle même, ensuite Lancelot pourrait "lire" ses énergies et savoir à quoi elle les utilisait. Pour le sécuriser totalement, et sans doute un peu par défi, elle lui suggéra un ajout au sort de base lui permettant de stopper le flux magique et donc d'interrompre tout sort en cours.

Lancelot connaissait bien les Hauts Mages, ils étaient vaniteux et jaloux de leur pouvoir, aussi l'initiative de l'ancienne reine le laissa perplexe. Elle le voyait faire, elle savait qu'elle n'aurait pas d'échappatoire à ce qu'il préparait et pourtant elle y participait. Que savait-il au fond sur elle si ce n'était qu'elle avait traqué Blanche-Neige pendant des années, hurlant son désir de vengeance à qui voulait l'entendre. Ce qui avait toujours étonné Lancelot c'est qu'une sorcière aussi puissante et accomplie ne soit jamais parvenue à ses fins. La reine blanche déblatérait volontiers sur ce qu'elle avait souffert des mains de la méchante reine. Mais à regarder de plus près, il ne s'était agit que d'un jeu de cache-cache. Les seuls à avoir été blessés physiquement, voir tués, étaient ceux qui prenaient aveuglément partie.

Le Cygne du Royaume NoirOù les histoires vivent. Découvrez maintenant