Quarante-quatre - Sirius Black

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Extrait du journal de Sirius Black : 

16 décembre 1976
Je ne pensais pas un jour tomber amoureux. C'était, selon moi, réservé aux gens comme James, Remus, ou Peter. Les gars de mon genre n'y avaient pas droit. Je n'étais pas assez bien. Je plaisais, c'est vrai, et, souvent, c'était réciproque. Mais l'amour... non, jamais. Il ne fallait pas rêver. Je n'étais qu'un salopard qui jouait avec les sentiments des filles. C'était à se demander si j'avais un cœur. Je me posais véritablement la question.
Et puis, un jour, j'avais rencontré Aurora. Toutes mes certitudes s'étaient envolées pour ne laisser place qu'à une seule, une nouvelle : les types comme moi pouvaient connaître l'amour. 
Avec elle, tout devenait paradisiaque. Elle était formidable. Chaque instant passé avec elle était magique, merveilleux. Mais c'était la seule et unique magie que je m'autorisais en sa présence ; Aurora était une Moldue. Pourtant, j'avais l'impression d'être à ma place. J'aurais abandonné le monde des sorciers, pour elle. J'aurais tout quitté. Elle aussi, j'en étais persuadé. 
 Je pensais que l'on vieillirait ensemble, que nous aurions des enfants. Et, qu'à ce moment-là, nous serions heureux comme jamais personne ne l'avait été avant nous. 
Il paraît qu'on n'apprend à reconnaître le bonheur qu'une fois qu'il nous est arraché. Moi, je pensais tout savoir du bonheur. J'avais tort ; si c'avait été le cas, j'aurais compris que je me frottais à lui depuis plusieurs mois. J'ai fini par le comprendre. Mais c'était trop tard ; Aurora était déjà partie. Les Mangemorts, ces hommes, ces femmes qui ne comprennent pas l'Humanité, l'avaient, sous les ordres de mes ignobles parents aux idéologies idiotes et arriérées, torturée à mort. Ils avaient mis fin à une histoire magnifique.
Ce soir-là, je m'étais promis de les traquer un à un et de les tuer. J'ai échoué. Je sais que je n'atteindrai jamais mon objectif. Je n'ai pas vengé Aurora, et elle n'a jamais su à quel point je l'aimais. Elle est partie il y a déjà huit mois. Je ne suis pas capable de l'oublier. Je n'ai même pas pu lui dire adieu. 

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