Quarante-neuf - Ginny Weasley

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Extrait du journal de Ginny Weasley :

Dean et moi, c'est une longue histoire qui ne mène à rien. Ça fait bien longtemps que je le sais. Mais être avec lui me fait du bien. J'ai la sensation d'être profondément aimée. Je ne devrais pas agir ainsi. Mais je ne peux pas m'en empêcher. Ce que je ressens pour Harry Potter est trop fort. Ça me bouffe de l'intérieur. Ça me noie. Et Dean est ma bouée de sauvetage. Je sais que je ne devrais pas lui infliger ça, mais... je suis incapable d'arrêter. Hermione le sait. Elle trouve ça affreux, mais je crois qu'elle commence à comprendre. A cause de mon abruti de frère nommé Ron. Et je n'arrive pas à supporter qu'elle vive ce que je vis. Elle ne mérite pas ça. Pas elle. 

-Ginny, tu m'écoutes ? 

Ah, oui, Teddy. C'est horrible, mais, avec tout son bonheur, elle m'étouffe. Tout va si bien pour elle que c'en devient agaçant. 

-Pardon, j'étais dans mes pensées. Tu disais ? 

-Je te parlais d'Adam. 

Et c'est reparti pour une séance d'étalage de bonheur. Youpi. Je commence à en avoir marre. L'entendre constamment parler d'Adam Adams me tape sur le système. J'ai compris qu'elle est heureuse dans sa relation ! 

-Je me sens mal, Ginny. 

Oh, par Merlin ! elle va sérieusement me faire le coup du "je ne sais pas s'il m'aime vraiment" ? 

-Il a été affreux avec Cassandra Potter. Alors qu'il était censé être son meilleur ami ! Elle est triste, je le vois bien. Et lui... bah... je ne sais pas si j'ai vraiment envie de fréquenter un garçon capable de ce genre de chose. Il n'est peut-être pas assez mature. 

OK, j'ai joué la mauvaise langue. Mais ce n'est pas de ma faute si je suis à bout ! Cela dit, elle n'a pas entièrement tort. Ce qu'il a fait... c'était juste horrible. 

-Tu lui en as parlé ? 

-Non, pas encore. Je voudrais aller voir Cassandra. Pour m'excuser. Après tout, quand je n'étais pas là, ça allait bien, entre eux. 

-Idiote ! Si ça va mal, ce n'est pas à cause de toi, mais à cause de LUI ! Il s'est comporté en crétin fini. 

Elle finit par s'en aller, peu convaincue. Moi, je reste dans la Salle Commune de Gryffondor. Dean ne va pas tarder à arriver. Je crois. Ah ! le tableau se pousse. Harry et Hermione. Un petit sortilège de Désillusion ne fera de mal à personne. N'est-ce pas ? Bon, Mione m'a vue. Mais elle n'a pas l'air d'en être contrariée. Au contraire, même. 

-Je sais que tu penses que je devrais lui parler, mais elle sort avec Dean ! 

Je rêve, ou Harry parle de moi ? Par Merlin ! 

-Rappelle-moi ce que tu ressens pour Ginny, s'il te plaît. 

Oh. J'ai peur. Mince, j'ai la tremblote. Une tremblote sévère. 

-Tu sais très bien, Mione. 

-Je veux que tu le dises. 

-Je l'aime. 

Je vais faire un arrêt cardiaque. Il doit y avoir une autre Ginny et un autre Dean. 

-Alors qu'est-ce que tu attends ? 

-Elle n'éprouve pas la même chose ! 

Oh, Harry, si tu savais à quel point tu te trompes... 

-Ah oui ? Tu en es sûr ? 

Elle me jette un regard en coin. Elle sait que je suis là. Elle veut juste que je sorte de ma cachette. Pourquoi pas ? Après tout, Harry partage ma vision des choses. Mais il faut que je rompe avec Dean. Je ne suis pas à ce point une garce sans cœur. Coup de bol, il arrive. Les gens peuvent à nouveau me voir. 

-Dean, c'est terminé. Tu mérites mieux que moi. 

-Harry Potter, hein ? 

La gêne. 

-Je le savais, Gin. Toi et moi... et bien... on a fait la même chose pour la même raison. 

-Tu es amoureux d'Harry ? 

Il éclate de rire. Moi aussi. 

-Prends soin de toi, Gin. 

Je me dirige vers Harry et lui avoue que j'ai tout entendu. Hermione s'éclipse discrètement en souriant. Harry, lui, reste sidéré. 

-Je... excuse-moi, Ginny. Vraiment. Je comprendrais que tu ne veuilles plus m'adresser la parole. 

Mais qu'il est bête ! Bon, tant pis. Parfois, il faut prendre les choses en main. Et c'est précisément ce que je fais en embrassant Harry Potter. C'est exactement ce à quoi je m'attendais.

-Mon propre meilleur ami ? s'exclame une voix qui m'est familière. On ne peut plus faire confiance à personne. 

Harry s'éloigne brusquement. Ronald se tient là, l'air dégoûté, sa chère Lavande accrochée à son bras. Mon frère est un idiot. 

-Ron, attends... 

Mais il ne l'écoute pas. 

-Tu m'as trahi. 

-Oh, Ron, enfin ! intervient Hermione. Harry et Ginny n'ont pas besoin de ta permission pour sortir ensemble, et ce n'est en aucun cas une trahison. Grandis un peu, voyons ! 

-Toi ? Tu oses le défendre ? En fait, ça ne m'étonne pas. Tu as toujours été à la botte du grand Harry Potter. Je pensais que notre amitié t'importait plus que ça, Hermione. 

-Allons-nous-en, RonRon, déclare cette cruche de Lavande Brown. 

Mais le pire, c'est qu'il obéit. Et Hermione monte en courant dans son dortoir. Harry, lui, me regarde tristement. Il me prend la main en silence. En quelques mots, mon frère, cet imbécile, a réussi à blesser profondément ses deux meilleurs amis. Et moi, je n'ai aucun moyen de les réparer... 

GamineOù les histoires vivent. Découvrez maintenant