Chapitre 31

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Alda

Comme une âme endormie, je somnole. Mais cette fois si la mort n'est plus présente. La peur s'est envolé et laisse derrière elle un vide, un vide qui révèle en moi une énorme solitude que je ne sais exprimer.
Je sens seulement cette solitude empirer comme si toute ma vie s'effondrait en quelques mots, une torture à vif qui révèle la réalité. Une réalité complètement folle.
Je reste là, entre l'éveil et le rêve, l'illusion se confond avec la réalité.
Mes yeux s'ouvrent délicatement, et une lumière aveuglante m'atteint avec une intensité explosive, seule ce blanc pur résiste à ma vue.
Cette neige blanche est plus qu'omniprésente que tout ce que j'ai vu auparavant.
Elle brille comme les étoiles de mes souvenirs, mais elle m'étouffe comme ce sombre souvenir de ces mains meurtrières.
Ma tête tourne dans tous les sens, les larmes coulent sans connaître la raison. Il m'est impossible de me lever, de courir, de fuir, de partir vers une liberté lointaine.

Non rien de tout ça... Je reste seulement bloqué comme une sombre idiote, allongé dans le froid regardant au de- las, vers un point invisible ou imaginaire.
Mais le soleil brûlant ma rétine devenant très vite douloureuse m'obligeait à fermer les yeux.
La douleur s'estompait tout doucement, comme si l'enfer s'arrêtait soudainement.
Alors que non, en réalité c'était seulement une pause, un repos court. Une sorte de sieste d'après midi, après une longue promenade en forêt et une tarte à la fraise faite avec beaucoup de soin et d'amour.
Le sommeil reprenait sa place facilement d'un esprit vif et doux.
La neige me paraît plus aussi glaçante et dur, bien au contraire.
Je me fondais dans la neige comme du coton doux et soyeux, et m'enfermais dans cette couverture de neige chaudement, une illusion de cocon rassurant, une sorte de protection divinement douce, tellement agréable qu'elle me berçait lentement avec une douceur si délicate.
À mon réveil, toute semblé différent. Était-ce une illusion ?
Ce beau temps aveuglant, cette neige douce et chaude, ce confort attendrissant...

Je ne cherche plus à trouver le réel et l'irréel, car ce jeu est interminable et persiste à me donner des vertiges trop imposants.
Un brouillard très sombre se rapprochait de plus en plus de moi, j'arrivais enfin à me relever. Le soleil avait laissé place à un bien triste ciel, aussi sombre que le métal de cette prison d'horreur dans lequel chaque moment était un supplice à vivre.
Je me sentais désorienté, je ne connais pas cet endroit. Je ne ferais aucune différence entre ce lieu ou un notre, je ne vois que de la neige et de la brume.
Un bruit sourd raisonnant à mon oreille devenait de plus en plus proche, et de plus en plus fort. C'était le bruit d'un oiseau.
Je nie prêtait peu d'attention avant cela, j'étais bien trop préoccupé à chercher une logique à tous ces évènements depuis des mois.
Pour je ne sais quelle raison le crie de l'animal m'apaisais, comme s'il me touchait profondément, comme si je le comprenais.
Il se rapprochait de moi jusqu'à se poser à mes pieds.
Il criait de toutes ses forces, j'avais l'impression qu'il me parlait.

La Dernière GardienneOù les histoires vivent. Découvrez maintenant