Chapitre 15

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31 décembre 2017

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31 décembre 2017

- Amusez-vous bien, les filles ! crie Guillaume au moment où nous sortons de sa voiture. 

         Charlotte adresse un clin d'œil à son frère avant de refermer d'un coup sec la porte du véhicule - beaucoup trop sec à mon goût, d'ailleurs, cette berline doit valoir une fortune. Mon empathie pour la portière s'envole bien vite quand j'aperçois les garçons se diriger vers nous. Tous ont sorti le grand jeu, les chemises sont au rendez-vous.

         Dorian me décroche un sourire charmeur et je ne peux m'empêcher de lui répondre, sous l'œil quelque peu réprobateur d'Alex qui marche le plus loin possible de lui. C'est finalement le premier à arriver jusqu'à moi et il se penche pour me faire la bise. Il sent le parfum pour homme. Ses lèvres se déposent sur mes joues comme deux papillons, et il glisse une main dans le bas de mon dos, déclenchant un frisson qui semble se répercuter au plus profond de mon corps.

        Quand il se recule, je vois Alex, patientant derrière. Ses yeux se plantent dans les miens et il me prend brièvement dans ses bras, geste qui me surprend. Mais je ne recule pas, je le serre à mon tour et quand il s'écarte, un sourire lui mange le visage.

- Tu t'es mise sur ton 31 ! s'exclame-t-il, se reculant encore un peu plus pour m'observer de haut en bas. 

         À mon tour, j'analyse sa tenue, il ressemble à un petit garçon d'honneur, ses cheveux indomptables renforçant l'impression.

- Dit-il ! je lui réponds, un sourire indélébile sur les lèvres. 

         Il hausse les épaules sans se départir de son air joyeux, et m'invite à passer mon bras autour du sien, suivant Adélaïde et son copain en direction du jardin exotique, où se déroule la fête. La musique pulse dans la rue et des lumières transpercent les arbres agencés sur les balcons. 

         Je sens Dorian et Charlotte nous rejoindre, et quelques secondes après, Adélaïde s'élance en direction de l'entrée, entraînant Matt par la main, ses talons martelant le sol de goudron. Je rigole face à son enthousiasme, et, quelques secondes plus tard, nous courrons tous les quatre à leur suite. Le rire me gagne, et un sentiment de liberté s'empare de moi. Je cours, le vent décoiffe légèrement mes cheveux, mais je n'y prête pas attention. A vrai dire, je suis plutôt préoccupée par mes chaussures, qui pourraient me tuer à tout moment. Mais je cours.

         Une cinquantaine de mètres plus loin, nous nous arrêtons, hilares et essoufflés, devant le bâtiment d'accueil. La fête est de mise, les paillettes sont sorties. Nous entrons sans encombre, et la musique me submerge. C'est totalement différent des fêtes auxquelles j'ai pu aller. Même la plus proche - celle de Charlotte - est bien loin de celle-ci. Des spots et des guirlandes brillent de tous les côtés ; une piste de danse aménagée au centre du balcon le plus haut est déjà pleine à craquer de danseurs en sequins ; le bar à l'air difficile d'accès, tenu par des étudiants en tenue de fête ; des tables sont installées sur un côté de la piste, mais déjà prises d'assaut ; mais le plus important, une scène surplombe le monde, où cinq filles chantent à tue-tête, et ensorcellent la salle d'une ambiance de fête.

         Un sourire naît sur mes lèvres pour la énième fois de la soirée. Je me sens bien, prête à danser jusqu'au bout de la nuit. Je sens plus que je ne le vois Dorian arriver à côté de moi. Il grimace.

- On dirait qu'on est bons pour s'asseoir par terre.

- J'ai des relations, Dorian. Oublie pas."

          C'est Charlotte, sortie de nulle part, qui lui répond. Elle accompagne sa phrase d'un sourire plus que craquant et part en direction des tables. Je la suis, les autres derrière moi. Traverser la piste me semble insurmontable, mais c'est sans compter sur la présence de la blonde devant moi, qui joue des coudes autoritaires, créant un passage dans la foule endiablée. Puis, elle s'arrête subitement, et je manque de lui rentrer dedans. Je regarde autour de moi, nous sommes de l'autre côté des danseurs, à quelques mètres des tables. Alors, je tourne la tête vers Charlotte. Elle observe, les yeux plissés, les dizaines de tables qui s'alignent devant nous. Elle cherche quelque chose, ou quelqu'un.

          Au bout d'une minute, sans se départir de son air autoritaire, elle se remet à marcher vers une table en bord de piste, occupée par seulement deux personnes, d'à peu près notre âge.

- Restez là.

         Sa voix n'est qu'un murmure lorsqu'elle me barre le passage, et continue d'avancer vers la jeune fille, qui la regarde maintenant, un sourire gracieux aux lèvres.

         Alors que je reste en arrière, elle s'approche de la brune, et la prend dans ses bras. Une pointe de jalousie me transperce, et je ne peux m'empêcher de me demander quelle place a cette fille dans son cœur. Elles sont bien trop proches à mon goût. Quand elles se séparent, les mains de l'autre fille restent sur les avants-bras de Charlotte, et d'un coup, l'envie d'aller les rejoindre, au risque de s'asseoir par terre, pour qu'elle enlève ses doigts de mon amie me prend. À la place, je sers les poings. La manière dont la brune sourit à la blonde me rend folle, et j'en arrive à me demander si elle lui sourit de la même façon. Un sourire qu'elle ne m'aurait jamais adressé.

          Après quelques minutes, qui m'ont semblé être une éternité, Charlotte revient vers nous, un sourire joyeux étirant ses fines lèvres.

- C'est réglé, Ana a de la place sur sa table !

         Elle sautille, toute contente, et je lui souris, d'un sourire que j'espère naturel. Peine perdue, il doit plutôt ressembler à une grimace. Elle attrape ma main avec toute la douceur du monde, et m'offre un nouveau sourire rassurant. Je la suis sans protester, de toute façon, j'ai pas vraiment le choix. Après les pas qui nous ont menés vers cette Ana, elle me lâche la main. Mon cœur se pince, et ma main est déjà en manque de sa peau chaude. Mais une nouvelle fois, je ne dis rien. Pas devant Ana.

         Sa main nous désigne un à un alors qu'elle nous présente :

- Ana, Benjamin, je vous présente Juliette, Alex, Dorian, Mathew, et Adélaïde, que vous connaissez déjà. Ju, Alex, Dorian et Matt, je vous présente Ana et Benjamin, des amis d'enfance.

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publié le 28 juillet

correction et mise en page 18.08

Avant que le Soleil ne se CoucheOù les histoires vivent. Découvrez maintenant