C'est notre secret

chapitre 30

PDV Eijiro :
Chaque jour passe avec douceur.
Je travaille avec mon père la journée, et je vais voir Denki le soir.
Sans oublier d'aller voir les prostituées pour qu'elles rentrent chez elles. Lorsque j'ai dit à Denki ce que fait le prince dans l'ombre, il est resté sans voix. Il n'aurait jamais pensé qu'un membre de la famille royale puisse avoir tant de bonté en lui.
Avec mon père, nous rentrons tranquillement à la maison après avoir bossé comme des forcenets.

-Tu vas encore laisser ton pauvre père manger tout seul?

Je cligne plusieurs fois des yeux puis fixe mon père.

-Non, pas du tout... C'est que...
-Tu préfères passer tes soirées avec Denki plutôt qu'avec ton vieux père?

Il lève un sourcil et m'observe avec un air amusé.

-Papa, c'est pas drôle.
-Si, ça l'est! Qu'est-ce que ce jeune homme a de plus que moi?
-Bah justement, il est jeune. Et puis, c'est important d'avoir une vie sociale.

Mon père rit.

-Je plaisante Eijiro. Ne te braque pas. Tu as le droit d'aller voir ton ami quand tu veux, même en pleine nuit.

Je pince les lèvres.
C'est vrai que je vais tout le temps voir Denki et je mange jamais avec mon père le soir.
Je me tourne vers la table où il doit manger seul.

-Si tu veux, on peut rester avec toi.
-Pardon?
-Avec Denki, on va te tenir compagnie. Si tu veux, on pourra même te chanter une berceuse pour t'endormir.

Mon père pouffe et me lance sa veste dessus.

-Tais-toi idiot, j'ai passé l'âge pour qu'on me chante des comptines.

Je lui lance à mon tour sa veste.

-Je vais chercher Denki. Sois sage papa.
-C'est ça oui.

Je sors de la maison, vais préparer Jean puis pars au galop jusqu'à la ville. Denki m'attend déjà en bas de chez lui. Je l'aide à monter.

-Changement de programme, on va manger avec mon père. Il trouve que je le néglige trop.
-C'est surtout qu'il va commencer à se poser des questions. Ça fait trois semaines qu'on se voit tous les soirs.

Je mets Jean tranquillement au pas et lâche les reines. C'est un cheval intelligent, il connaît le chemin pour revenir à la botte de foin qui l'attend dans son boxe.
Je passe mes mains sous son tee-shirt et caresse sa peau douce.

-Eijiro, sérieusement, il faut qu'on soit plus discret... Les voisins doivent entendre les sabots du cheval quand tu passes dans les rues. Ils vont se poser des questions eux aussi.
-Mais c'est long de venir à pieds...
-Je sais. Surtout quand on marche en canard.
-Tu l'as jamais fait, tu peux pas savoir si c'est long Denki. Par contre, si tu es très curieux, on pourra essayer...
-Non, sans façon.
-Tu en es sûr ?
-Oui, à cent pour cent!

Je ris.

-Tant pis alors.

Sans prévenir, Jean se met à trotter. Denki manque de tomber sous la surprise. Heureusement, je le retiens et resserre mes jambes pour me maintenir sur le dos de mon cheval.
Il est trop pressé de retrouver son box, c'est pas possible.
Je rattrape les rennes et talonne Jean pour qu'il se mette à galoper.
Une fois que nous sommes arrivés, mon père nous attend sagement à table. Il a déjà disposé les couverts et le dîner est prêt.

-Bonjour Denki!
-Bonjour Monsieur Kirishima.

Ils se serrent la main.
Nous nous asseyons tous à une place, Denki à côté de moi, et nous mettons à manger.