chapitre 5

792 112 37
                                    

PDV Eijiro:
Les semaines passent. Ma maman travaille de plus en plus tard. Ses cernes se creusent de plus en plus, elle est très pâle.
En journée, j'essaie de m'occuper comme je peux. Mais il n'y a rien à faire...
Le papa de Hanta m'a laissé quelques livres derrière le comptoir. J'en prends un et sors dehors. Je vais m'asseoir sur la fontaine et ouvre l'ouvrage à la première page. On peut y voir un renard au bord d'un lac. Au-dessus, il y a quelque chose d'écrit. Je tente de deviner ce que veulent dire toutes ces lettres mais je n'arrive pas à savoir quelle lettre fait quel son.
Au bout d'un moment, je jette le livre par terre et croise le bras. J'y arrive pas...

-Alors le pervers, on s'énerve tout seul?

Le prince sort de nul part et ramasse le livre.

-Tu ne dois pas déjà avoir beaucoup d'argent alors si tu jettes ce qu'on te donne...
-Je n'y arrive pas.
-A quoi?
-A lire.

Il s'assoit à côté de moi.

-Tu n'as pas appris à l'école?
-Je ne peux pas y aller. Ma maman travaille dur mais on n'a pas encore assez de sous.

Il ne dit rien quelques instants.

-Tu veux que je t'apprenne?
-A lire?
-Oui. Ma maman m'a appris, je peux t'apprendre aussi.

Je hoche la tête un peu sceptique.
Il me montre les lettres en me disant les sons qu'elles font. Je l'écoute avec admiration. Ensuite, il me dit de répéter après lui, ce que je fais. On fait chaque lettre une par une.

-Tu vois, c'est pas compliqué!
-Merci beaucoup!

Nous restons silencieux.

-Dis, pourquoi tu n'es pas au château ?
-Je m'enfuis. J'aime pas rester là-bas.
-Tes parents doivent s'inquiéter !
-Je m'en fiche. Moi, je veux être libre! Quand je saurai monter parfaitement à cheval, je galoperai jusqu'au bout de la terre!
-Tu sais monter?
-Oui! Et j'ai même un cheval! Il a six ans, comme moi!
-Tu n'es pas trop petit pour monter?
-On m'aide juste à me mettre dessus.

Au loin, on entend quelqu'un l'appeler.

-Quelqu'un te cherche.
-C'est Tsunagu, il s'occupe de moi.

Il se lève.

-Bon, je vais aller me cacher plus loin. Le pervers, tu ne dis pas que tu m'as vu.
-Arrête de m'appeler comme ça! Je m'appelle Eijiro!
-On en reparlera plus tard. Salut!

Et il s'enfuit en courant. Peu de temps à près, un homme blond bien coiffé avec une tenue bleu arrive.

-Eh petit, tu n'aurai pas vu le prince?

Je secoue la tête. Il soupire.

-Bon, merci quand même.

Et il continue son chemin. Je regarde le livre et essaie de lire à voix haute.

-Le... ren... renard a très... "faïm"... "Faïm"? Qu'est-ce que ça veut dire?

Je referme le livre et retourne à l'auberge. De toute façon, la nuit commence à tomber, je n'y vois plus rien dehors.
Je vais voir un monsieur assis à une table. Je tire sur sa manche.

-Comment on lit ça?

Je lui montre le mot que je ne comprends pas. Il éclaire le livre avec une bougie pour mieux voir.

-Ça se dit "fin". Tu sais, quand tu as envie de manger, c'est que tu as faim.
-Mais pourquoi est-ce que ces lettres font le son "in"?
-C'est comme ça.

Il boit une gorgée de son verre de vin.

-Eiji! Le repas est prêt!

Je vais voir ma maman qui m'a préparé une assiette de patates.

-Maman, ça va? On rentre à quelle heure?
-Je ne sais pas. Il y a un milliard de choses à faire ici... Tu pourras dormir derrière le comptoir, je te réveillerai quand on partira.
-Et papa...
-Tu le verras demain matin.

Je baisse la tête.
Je m'ennuie, je ne vois presque plus mon papa et ma maman est fatiguée. Quand c'est qu'on va repasser une soirée tous ensemble...?

C'est notre secretOù les histoires vivent. Découvrez maintenant