PDV Eijiro :
Quasiment tous les jours, je vais voir Denki. De temps en temps, c'est lui qui vient quand mon papa peut se libérer de son travail. L'hiver approche alors il n'y a plus grand chose à faire dans les champs. Mais il va aider d'autres paysans parfois qui ont des vaches.
Aujourd'hui, ça fait pile un mois que ma maman est morte. Avec mon père, on va au cimetière, derrière l'église.
Nous déposons un bouquet de fleurs sur sa tombe et restons là, sans bouger. J'envoie une petite prière silencieuse. J'espère qu'elle va bien là où elle est.
Je pleure un peu. La maison est triste sans elle. Elle n'est plus là pour préparer le repas, laver mes vêtements, m'apprendre à reconnaître des plantes.
Quand nous sortons enfin du cimetière, Denki est là. Il s'avance vers moi et me tend un mouchoir. Je le prends et essuie mes joues.
Mon papa s'avance.-Denki! Tu n'as qu'à venir avec nous à la maison. Eijiro va s'ennuyer dans sa chambre tout seul.
-Je vais le dire à ma maman! Je reviens!Il se met à courir et disparaît dans une rue.
-Papa, tu n'étais pas obligé...
-Je n'ai pas envie que tu restes tout seul aujourd'hui. Amuse-toi avec lui, ça te changera les idées.
-Mais tu n'es pas à la maison aujourd'hui.
-Je sais. Je rentrerai manger avec vous.
-On va être tout seul...
-Je compte sur vous pour être sages alors !Je hoche la tête.
-Promis!
Denki finit par revenir avec une petite poche.
-Ma maman m'a dit de vous donner quelques pommes.
Il donne le sac à mon papa qui le remercie.
Nous marchons ensuite tranquillement jusqu'à chez moi. Mon ami ne cesse de s'émerveiller devant le petit insecte qu'il croise par terre.-Oh c'est quoi ça?
-Une sauterelle. Regarde.Je touche l'arrière de la petite bête qui fait un enorme bond en avant.
-Oh ouah! Elle est toute petite et elle va super loin!
-Tu sais aussi ce qui est petit?Il me tape doucement le bras.
-Je te rappelle que tu fais ma taille.
-J'ai jamais dit le contraire!Nous courrons jusqu'à la maison.
Une fois à l'intérieur, nous allons directement dans ma chambre. Mon papa nous fait un petit coucou avant de partir.
Nous nous asseyons sur le lit.-Tu vas bien, hein, Eijiro?
-Ça va...
-Tu sais, tu peux me parler si tu veux.
-Je sais oui.Un silence.
-Elle te manque?
Je sens mes yeux se remplir de larmes.
Denki me prend dans ses bras. Je m'agrippe à son tee-shirt et pleure contre lui. Il frotte mon dos doucement en essayant de me réconforter.
Au bout d'un moment, mes sanglots se calment. Je me décolle doucement du blondinet.
Il essuie mes joues.-Ça fait du bien de pleurer, pas vrai?
Je hoche lentement la tête et il me fait un grand sourire.
-On fait un jeu?
Il se met à fouiller dans mon coffre et en sort un vieux jeu de dames.
Il installe tout sur le lit. Je prends les dames noires et il prend les blanches.
Nous jouons à ça un certain temps. À force de réfléchir, Denki se met à avoir un comportement étrange. Il finit par avoir les deux pousses en avant avec de la bave et le nez qui saigne.-Euh... Denki?
Je passe ma main devant ses yeux et il fait un bruit super étrange en se mettant à agiter les bras d'avant en arrière.
Ne sachant pas trop quoi faire, je vais lui chercher un verre d'eau et un mouchoir. Je lui essuie le nez et la bouche et essaie de le faire boire un peu mais il ne semble pas apte à avaler quoi que ce soit.
J'attends une bonne grosse demi heure avant de retrouver mon ami.
Il baisse les yeux au sol et frotte ses mains, visiblement gêné.
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C'est notre secret
Hayran KurguLe père d'Eijiro est un paysan. Il a du mal à subvenir aux besoins de sa petite famille. Heureusement, Eijiro est là pour le soutenir. Dès le plus jeune âge, il comprend la détresse de ses parents. Pour ceux qui ont lu "Ma Princesse Masculine", je r...