chapitre 19

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PDV Eijiro:
Les jours suivants, je n'ose pas trop aller chez Denki. Qu'est-ce qu'il m'a pris de lui dire ça? C'est mon ami, et on fait pas ça entre amis!
La première fois que ça m'est arrivé, je suis de suite allé voir mon père sans hésiter. Il m'a expliqué de manière posé que c'est à cause de la puberté, que je suis en train de devenir un homme. Il m'a aussi dit que certes, ça peut donner du plaisir, mais qu'il ne faut pas que je devienne un singe sans cervelle qui cherche à avoir ce plaisir par tous les moyens. Et il en conclut en disant que, normalement, seules deux personnes qui s'aiment ont une relation sexuelle. La conversation était un peu gênante mais je suis quand même content qu'il m'ait tout expliqué.
Quelqu'un toque à la porte de chez moi. Je vais ouvrir et tombe sur Denki. Il est là, la tête baissé, à se triturer les doigts.

-Salut... Ça fait un moment que je ne t'ai pas vu alors je me demandais comment tu allais...

Je souris en voyant sa petite tête désolée.

-Allez rentre, ne reste pas dehors.

Je lui sers un verre d'eau qu'il boit lentement.
Quand je décide de parler, il parle en même temps que moi. Nous nous regardons et rions.

-Vas-y d'abord Eijiro.
-Non! Dis ce que tu voulais me dire!
-J'insiste. Commence.
-Bon d'accord.

Je prends une inspiration.

-Si tu veux, je veux bien te montrer ce que je fais mais quand on aura 16 ans.

Ça me laisse deux ans de marge. J'espère qu'il aura oublier d'ici là ou qu'il aura trouver comment faire.
Denki rougit.

-Je... Euh...

Il a l'air de peser le pour et le contre.
Il finit par me tendre la main.

-Ça marche.

Je serre sa main. Notre accord est scellé.

-Et toi Denki, que voulais-tu me dire?
-Non... Rien d'important... C'est pas grave.

Je fronce les sourcils. Bon, tant pis.

-Mon père a récupéré un cheval, tu veux le voir?
-Oh oui !

Je l'emmène dans la vieille grange derrière la maison. Elle est inutilisée depuis longtemps. Alors l'arrivé de ce cheval a redonné vie à cet endroit.
Je m'approche du box. Le cheval bai sort la tête par-dessus la porte. Je lui caresse la front.

-Je te présente Jean.
-Quel drôle de nom! Il vient d'où?
-Le nom, je sais pas. Par contre, le cheval appartenait à une mamie qui ne peut plus s'en occuper maintenant. Elle l'a laissé à mon père. Tu peux le toucher si tu veux.
-Il va pas me mordre?
-T'en fais pas.

Je prends sa main et la pose entre les naseaux du cheval. Il a l'air émerveillé.

-Tu veux monter dessus?
-Je... Quoi?!
-Allez, viens.

Je rentre dans le box.

-Il faut d'abord le nettoyer et ensuite on lui mettra la bride.

Je me mets à le brosser dans le sens du poil avec le matériel adapté. Je cure ensuite ses sabots sous le regard de Denki.
Je prends ensuite la bride, mets le bord dans sa bouche puis attache toutes les lanières en cuire.

-Allez, c'est parti.
-Et la selle?
-On va y être à deux dessus, il vaut mieux qu'on monte à cru.
-On monte ensemble ?
-Bien sûr.

J'ouvre la porte du box et fait sortir Jean. Je monte dessus puis tend la main vers Denki. Il galère à monter dessus mais finit par y arriver. Il est juste devant moi. 

-Accroche-toi à la crinière.
-Je vais pas lui faire mal?
-Mais non!

Je donne un petit coup de talon à Jean qui avance tranquillement. Nous sortons de la grange et je le fais aller sur le petit chemin devant la maison.

-Tu as appris à monter où?
-Le prince.
-Oh je vois.
-Tu ne veux toujours pas que je lui dise que j'ai un autre ami que lui?
-Non. Je veux pas qu'il le sache.
-Mais pourquoi ça?

Il se calle contre moi.

-Parce que.
-Il y a bien une raison, non?
-Tu sais... Je t'ai dit que mon père est mort dans un accident.
-Oui.
-C'est pas tout à fait vrai.

Je lâche les reines de Jean pour passer mes bras autour de Denki.

-Si tu ne veux pas me raconter...
-Non, je vais le faire. Il y a pas grand chose à savoir. Mon père travaillait au château en tant que chevalier sous le roi Todoroki puis sous le roi Bakugo. Il est mort lors d'une patrouille à la frontière. C'est bête hein... Des brigands ont attaqué et mon père a été le premier touché. Il a pas eu le temps de voir la flèche arriver.
-Et pourquoi donc tu veux pas rencontrer le prince?
-C'est juste que mon père est mort sous les ordres du roi. S'il n'avait pas travaillé au château, il ne serait pas mort. Le roi envoie des gens patrouiller et mettre leur vie en danger alors qu'il se pavane dans ses couloirs. Je trouve ça injuste.

Je le serre contre moi et pose ma tête sur son épaule.

-Il y a beaucoup d'injustice en effet. Mais c'est comme ça, on peut rien y faire.
-Je sais.

Nous regardons le soleil se coucher au loin.

-Il faudrait peut-être que tu rentres non? Ta maman va s'inquiéter. Je te ramène.

Je lance Jean au trot sur le chemin, vers la ville.

C'est notre secretOù les histoires vivent. Découvrez maintenant