Enfin réunies

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Ishtar et Azar remontèrent lentement à la villa, cheminant dans la nuit douce et odorante. Le parfum des figues supplantait désormais celui des orangers, lourd et sucré. Les grillons troublaient le silence du soir. Une chauve souri les frôla d'un battement d'aile. Azar joua les équilibristes sur les murets, Ishtar cabriola dans le pré.

« Si tu veux mon pronostic, tu n'es pas prêt de la mettre dans ton lit... » Lui lança-t-elle narquoise en retombant sur ses pieds.

« Perdu ! J'ai baisé ses lèvres pas plus tard que ce midi, juste avant la sieste ! »

« Et elle t'a repoussée ! »

Azar dut convenir que oui.

« Mais... gentiment. »

« Elle ne veut pas te vexer ! Tu veux mon avis ? Elle n'aime pas le sexe. »

« A moi de lui faire aimer ! Et d'ailleurs, ce n'est pas de sexe que je veux l'entretenir mais d'amour... »

« Holà ! Voilà un bien grand mot ! »

« Tu es jalouse ? »

Ishtar s'approcha de lui, de son doigt caressant effleura la poitrine lisse du jeune homme et descendit lentement sur son ventre. Avec délectation, elle sentait ses muscles se contracter sur son passage. Quand elle arriva sur sa ceinture, Il attrapa sa main et la retint.

« Pas touche. C'est bien d'amour que je parle, et cela exige quelques sacrifices... »

« Tu renoncerais à moi ? »

« A toi jamais, mais à nos relations sexuelles, oui. Je t'aimes bien mais Zoé...»

« Bah ! De beaux jeunes hommes bien pourvus, il y en a des tonnes... Ce Clément par exemple, ou le prince... » Ishtar tomba en rêverie sous l'œil amusé d'Azar.

« Des fois, je me demande si tu sais ce qu'est un sentiment. »

Ishtar lui lança un regard acéré.

« Autant que toi, mon mignon mais je ne fais pas tout un plat d'une partie de jambes en l'air. Tu as été et tu resteras toujours le premier, mon grand favori, pour l'instant. Mon frère, pour la vie... »

Elles arrivèrent à l'entrée de la villa. En même temps qu'elles, elles aperçurent le voyageur qui s'approchait. Il montait un cheval manifestement fourbu qui trainait la jambe. Il s'arrêta au milieu de la cour et ne bougea plus. Elles s'avancèrent vers lui. Il les interpela.

« Pouvez-vous m'aider à descendre. » Il souleva le paquet qu'il tenait dans ses bras, recroquevillé contre son torse. Azar tandis ses bras et reçu l'enfant endormi.

« Comme il est beau. » Murmura-t-il en découvrant le front blanc et poisseux de sueur du petit garçon balayé par une mèche brune, le nez mutin, les lèvres boudeuses qui cherchaient à téter, les fossettes, les joues pleines...

L'homme descendit à son tour. Il mit un certains temps à se déplier et fit jouer ses articulations qui craquèrent. Plus de première jeunesse, jugea le jeune homme mais un corps massif et athlétique.

« Je n'ai plus l'âge de ses longs voyages. » lui confirma le nouveau venu.

« Laisse ton cheval, nous allons nous en occuper. Azar, mène-le à l'intérieur avec l'enfant. » Dit Ishtar

« Suis moi. » Continua Azar. « Je suis Azar et voici ma sœur Ishtar... »

« Je m'appelle Rochenéré et lui, dans tes bras, c'est Névé. »

Cinq ans aprèsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant