CHAPITRE 14

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Pdv Sara

Je somnole depuis tout à l'heure, il faut dire qu'il est 23h mais comme d'hab quand c'est question de dormir c'est toujours compliqué.
Oli lui est allongé sur son clic-clac -pas très confortable vu sa posture- et ne fait foutrement rien.
Je me mets à l'observer, d'abord d'un point de vue tendre, puis il me semble pensif, stressé.

-Bé?
-Mh.
-T'as quoi?

Il tourne sa tête vers moi et me regarde l'air surpris.

-Bah rien, pourquoi?

J'hausse les épaules en grimaçant, il me sourit et se remet à fixer ses mains.

-Toi, ça va, il demande comme pour briser ce silence qui lui pèse.
-Ben écoute, ça va oui.

C'est la quatorzième fois qu'il me le demande en deux heures clairement, y a un truc qui le tracasse.

-Eh, tu vois Yanis, je demande pour savoir si la cause de son comportement bizarre vient de lui.
-Ouais.
-Il me parait énervé, un peu. J'me demande ce qu'il a.
-Moi j'le connais pas, je peux pas t'aider sur ça.
-Tu ne lui as pas un peu parlé ces temps-ci ?
-S-si, mais... il dit avant de lâcher un soupir presque muet. Non, je le trouve bien perso.
-Je vais en parler à Manon.
-O-ouais, peut-être qu'elle saura elle.

Curieux cette ambiance n'empêche.
C'est un peu inexplicable, mais j'ai l'impression qu'il ne sait pas trop quoi répondre à chaque fois que je pose une question, comme s'il la redoutait.

On va faire abstraction de ça maintenant, j'ai pas envie de prendre le risque de faire éclater une embrouille ici.
Surtout si c'est au sujet de Yanis.

Pdv Manon

Je suis en train de préparer un truc rapide à manger, du style des pâtes avec un steak.
Plat digne d'un cinq étoiles.

Mon acolyte pour la soirée est toujours là, assis à ma table.

Ça m'a fait beaucoup de bien de parler avec lui. Il m'a beaucoup conseillé, et c'est vrai que pour une fois c'est bien que les rôles s'inversent. J'suis ouverte à toute expression, mais moi aussi en retour je dois parler des fois.

Surtout quand de telles idées noires s'emparent de moi. Il m'a fait redescendre en quelque sorte.

J'ai besoin de trouver un moyen de tourner la page.
Habituellement, je suis dans l'optique que quand tu aimes, tu dois te battre pour avoir ce que tu veux mais je pense avoir beaucoup donné pour rien. J'ai eu un certain nombre de fois l'envie de monter à Paris, et de lui dire ses quatre vérités mais justement, je l'aimais et gâcher sa vie gâcherait aussi la mienne.
Alors justement, je vais le laisser continuer et je vais prendre mon envol.

Reste à savoir comment faire.

-Tu peux me passer le truc pour égoutter les pâtes s'il te plaît, je demande en train de galérer avec ma casserole dans les mains.
-Tu veux dire un égouttoir, il répond en se levant.
-Oui, si tu préfères, j'ajoute en roulant des yeux. Il est dans le troisième placard, en haut.

Il exécute donc.
En venant, il le pose dans mon évier ce qui fait qu'il me pousse légèrement pour pouvoir le placer à cet endroit.

-Tu peux t'occuper deux secondes de la viande, j'dois tout faire sinon.
-Pas de soucis.

Il se dirige donc vers cette dernière et s'en charge.

-Juste, ne la fais pas carboniser s'te plaît.

Il prend une grande inspiration et me dit

-J'ai la base en cuisine, t'inquiète pas pour ça.
-Mh, faudra que tu me montres ça. Je dis à voir.
-Pff. Doute de moi, t'as raison.

Je me rapproche de lui pour attraper le sel, mais en faisant un faux mouvement je fais remonter le mal que j'ai dans le cou. Un gémissement de douleur provient de moi.

-Qu'est-ce qu'il y a ?
-Oh, j'ai juste fais une connerie au travail, j'me suis fait mal.

Bien entendu, c'est plutôt mon con de père qui m'a poussé.
Le mensonge, je déteste.
Mais que faire, encore en rajouter une couche? Il en a eu assez.

Mes cheveux bruns laissent un peu paraître mon bleu, qui attire l'œil de mon cher invité.

-Mais t'as vu ce que t'as, il me demande choqué.
-Ben non, je peux pas trop y voir alors je sais pas...

Il s'approche de moi et retire les cheveux qui recouvrent une partie de l'hématome.

-C'est... comment, je demande en mettant mon épaule en évidence.
-Je vois pas entièrement, ça descend...
-Bah...

Je commence à descendre mon gros pull de laine pour qu'il puisse avoir une plus grande visibilité.
Il vient à son tour le baisser un peu plus, pour le voir en entier.

Sentir ses mains en contact avec ma peau me procure quelque chose de... spécial. Peut-être en ai-je la chair de poule.
Je lâche ce que j'ai dans les mains et m'appuie sur le bord de mon évier.
Maintenant je sens son souffle dans mon cou. Et c'est... fort apaisant.
Il m'examine pendant une bonne minute qui me parait assez courte, j'essaie de contrôler mes frissons.
Se sentir un minimum importante, c'est vraiment plaisant. Se dire que quelqu'un se soucie de soi est vraiment agréable en fait. Et c'est la première fois que ça me paraît si vrai, depuis longtemps.

Il remonte ensuite doucement mon habit, et replace mes cheveux correctement.
Pourquoi cette attention, bonne question.

Je me retourne donc et tombe nez à nez avec son regard. Il a changé depuis tout à l'heure. C'est lui qui a changé, ou ma vision des choses? J'opterai pour un mélange des deux.

Il n'y a plus rien autour de nous.
Aucun bruit. Le néant.

Et si j'allais regretter ce que je viens de faire?

——
Yooo
Ouais on est revenu en force
PUTAIN C'EST SURTOUT LES VACANCES BORDEL
Alors tranquille, la suite devrait bien s'enchaîner.

/qu'est-ce qu'il s'est passé entre Manon et Flo?/
/que va faire Sara pour mener son enquête ?/
/Oli va pouvoir y garder longtemps ?/

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ça fait toujours plaisir :)

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La rencontre {T. 3} (Réécrit)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant