CHAPITRE 61

113 6 3
                                    

Pdv Flo

Nous slalomons entre les bagnoles qui sont toutes parfaitement garées sur l'immense parking où nous nous trouvons. J'en perds mes repères qui sont relativement faibles par ailleurs, et je prends conscience du fait que nous partons vers l'inconnu quasi-total.

J'ai l'air peut-être con à lever le bras en l'air pour que quand j'appuie sur le bouton de la clé le signal s'envoie mieux, et surtout qu'en aucun cas c'est véridique. Mais bon, ne pas retrouver une voiture est quand même phénoménal alors tous les moyens sont bons a prendre.

Je parviens après quelques minutes à trouver le graal automobile. Je crois bien avoir cassé la pile de la clé mais tant pis. Je dirai à Yanis qu'il n'avait qu'à se garer plus près.

-Ça va, tu tiens le coup ? je demande pour briser le silence qui s'amuse à hanter ma vie ces derniers temps.
-On fait avec, répond Auriane en haussant les épaules.

Je hoche la tête. Elle semble prendre toute cette histoire avec positivité, c'est plutôt bien.

-On va chercher ma... sœur, du coup ?
-C'est ça.

À ces mots, je repense aux soirées passées avec ma tendre belle sœur comme j'aime l'appeler même si aucun lien ne l'unit avec Oli encore mis à part celui de l'amour. Elle me disait que la solitude l'emplissait souvent quand elle était jeune, qu'elle rêvait d'avoir une sœur ou un frère, avec de vrais liens sanguins. Manon ou Yanis ne comptaient pas, voyez-vous. Je ne sais pas si je peux me sentir concerné puisque mes meilleurs amis sont des frères, clairement, mais je ne dois pas oublier que comparé à elle, j'en possède vraiment un. Même s'il est chiant et pas drôle des fois, il est là, et je l'aime de tout mon cœur. D'ailleurs sans lui j'aurais pas connu Sara, Manon ou encore ma vie de folie. Sans lui, j'serais rien.
Je m'égare, je le sais.

Je disais que cette phrase prononcée par cette gosse m'a rappelé que Sara rêvait d'un jour apprendre qu'elle avait un compatriote sanguin, comme j'aime dire. Demandez pas d'où sort ce terme farfelu, je répondrais simplement que la vie est pleine de surprises et mystères impossibles à résoudre.

-C'est vers où, qu'elle est ?
-Le lac, c'est une putain de maison de riche, tu vois ?

Ça devait sortir à un moment, je m'excuse. Mais sans prendre la grosse tête, j'suis persuadé que sur mon compte, y a à peine de quoi payer trois mois de loyer là-bas. Faut dire ce qui est, j'suis sûr qu'elle coûte excessivement cher.

-Okay. Tu sais que tu roules vers Aix-Les-Bains, là ?
-Et c'est le bon endroit ? dis-je en sachant la réponse d'avance.
-Non. Mais c'est vers Veyrier, Saint-Jorioz ?

Je plisse les yeux face à tous ces noms inconnus, clairement.

-P-peut-être ?
-Eh ben ça commence bien. Bon. Tu vois c'est quoi le Pâquier ?
-Oui.

Jusque là j'arrive à suivre.

-Quand t'es face au lac, tu vas à gauche ou à droite ?
-Droite.
-Okay, bah passe par là-bas, dit-elle en tapant du doigt sur la vitre.
-J'te fais confiance ?
-Si on veut pas terminer en Isère, oui s'il te plaît, dit-elle en riant légèrement.

Le silence regagne la voiture, elle n'ouvre sa bouche que pour m'indiquer quelle sortie prendre dans les ronds-points ou si je dois prendre une nouvelle direction. Les questions semblent quand même carburer dans son esprit vu les yeux pensifs qu'elle adopte.

La rencontre {T. 3} (Réécrit)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant