La rencontre {T. 3} (Réécrit)

CHAPITRE 6

Le lendemain

Je me réveille aux côtés de mon cher amour. Inattendu, quand même.
Je sors du lit, et regarde l'heure, 4h37. Je me re-couche finalement. Insomnie, tu m'avais manquée.
Je repense à cette soirée, qui était plutôt... spéciale.

Ma mère m'a donné l'impression qu'elle voulait se racheter. Du moins, qu'elle allait bien accepter. Elle a bien voulu essayer de le connaître, de s'intéresser à lui et de son côté, Oli a bien réagi. Tout s'est calmé apparement, elle veut bien enterrer sa hache de guerre pourtant totalement imaginaire. D'ailleurs, elle part ce soir à Chambéry, chez Luc. Ils passent le nouvel ans avec des amis à eux, alors nous on est tranquilles.

Même si c'est la dernière chose dont j'ai envie actuellement, d'aller faire des folies mais bon après ça, ces foutues fêtes sont passées.
La seule chose qui me motive, c'est que Yan's sera là. Enzo aussi, mais mon meilleur ami, ça fait un bail. J'ai déjà l'impression qu'il est là, avec son air joueur, ses yeux verts perçants et ses cheveux bruns qui sont toujours coiffés à la perfection. Il m'a tellement manqué mon frérot. Sans lui j'en aurais eu des problèmes. J'ai pu remonter beaucoup de pentes pourtant raides comme des piquets et glissantes comme du beurre grâce à lui. Il m'a aidée, pour tout. À me protéger de la vie, il m'a appris à voir les choses différemment, il a contribué à la fabrication de la personne que je suis aujourd'hui. Et surtout, c'est important pour moi qu'il rencontre mon copain, car son avis, c'est le seul dont je tiendrai compte.

Tiens, j'vois une fissure une fissure sur mon plafond. Et allez, une musique dans la tête, je vous laisse deviner laquelle.
C'est vrai que cet appart' se fait vieux maintenant, faudrait penser à rénover.
Bref.

Espérons que cette bonne ambiance va durer.

J'ai réussi à retrouver une once de sommeil, maintenant il est 8h02. Je décide de me lever cette fois, c'est pas la peine d'attendre pour rien, je me connais.
Je me rends donc dans la cuisine, et me prépare un café. Après ça, je me pose sur le canapé, sous ma couverture et dans la faible lumière du matin. Pourquoi cette habitude d'obscurité, je pense que mes mâtinées de lycéenne lève-tôt y sont pour quelque chose.
Je traîne sur Snapchat, réponds à tout le monde et finis par scruter encore une fois le compte de ma chère cousine.
Rien à signaler.

Je sens des mains se poser sur mes épaules. Je suis incapable de définir la température de ces dernières, mais elles sont fines, et leur geste est attentionné.

-Bonjour Maman, dis-je le sourire aux lèvres.
-Comment tu vas, elle me demande en soulevant ma grosse couette.
-Bien.
-Tu aurais pu faire plus de caf', égoïste va.
-Prends-en, j'en ai trop de toute façon.

Elle me sourit et prend une maigre gorgée dans la tasse.

-Passe-moi un peu de ce truc, y caille, dit-elle en se glissant sous ma précieuse couverture.
-"y caille", c'est bien un truc de Haute-Savoie. Dans le Sud, personne utilise le y comme ça, j'me sentais bête des fois.

Je me faufile dans ses bras.
Ouah, cette sensation, c'est...  j'en avais plus le souvenir. Cette protection, juste cet amour, je l'avais oublié.

-Je t'aime, tu sais ?
-Moi aussi Maman.

Je profite de cet instant. Cet instant, qui m'aurait aidé à d'autres moments, alors je rattrape le temps perdu malgré le fait que rien n'est effacé.