CHAPITRE 65

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PDV Oli

-Faudra m'expliquer pourquoi dans toutes les situations, c'est moi qui ramasse, vraiment, me dit Flo.
-On a toujours été maudits, tu le sais très bien Frère. Je dois te rappeler que j'ai encore mal au nez, ou à force de m'entendre râler tu t'en souviens ?

C'est un miracle que Yanis ne m'ait pas défiguré franchement. Plus j'y pense, plus je me dis que c'est vrai, même quand on n'a rien à faire dans l'histoire, c'est nous les cibles.

-Tu sais pas à quel point j'me suis retenu de ne rien dire, je lance.
-Ça fait bientôt vingt quatre ans que j'te vois assez quotidiennement. Alors tu vois, j'te connais bien et je t'ai surtout vu. Ton langage corporel parle sans que tu le saches, répond-il avec un sourire en coin.
-Mon langage corporel est en très bonne santé, t'en fais pas. Mon petit doigt me dit qu'il est dans la capacité avec sa colonie de te foutre une droite parfaitement réceptionnée.
-Confonds pas ton corps avec la violence, ce sont deux choses très différentes.
-On s'en tape un rein putain... dis-je en riant légèrement.

Je me tâte à rejoindre ma copine. J'entends les voix de ceux qui sont sortis étouffées par la porte-fenêtre qui nous sépare mais le peu de mots que j'arrive à percevoir sont assez réconfortants. Elle est entre de bonnes mains, mais ça me semble normal d'être moi aussi auprès d'elle.
Je vois la sœur de Sara me fixer avec un regard très insistant. Je le lui rends, mais elle accentue son geste en agitant la tête.

-Qu'est-ce qui t'arrive ? je demande finalement après quelques secondes de questionnement.
-Bah, tu vas pas la voir ?
-Je comptais y aller.

Je fais glisser ma chaise en arrière et prends appui sur mes mains pour me lever et partir dans leur direction.
La poignée grince à mon action sur elle et tous les regards se tournent vers moi.

-Ah, justement on parlait de toi, m'indique Yanis.

Je me joins aux trois personnes accoudées aux barreaux du balcon. On me fixe, leurs regards pèsent sur moi. Pourtant j'suis pas sensé être le plus important, si ?

-Écoutez, je vous remercie d'avoir pris autant soin de Sara pendant mon absence, lance Christophe.
-Vous savez, c'est surtout Oli qui a fait une part du chemin. Moi, j'étais juste ouvert à ses paroles et d'ailleurs Sara, j'suis tellement désolé de ne pas avoir été plus là que ça, dit Yanis l'air triste.
-Tu rigoles, ça me suffisait amplement Yan's, t'en fais pas, répond-elle. Merci à vous deux.

Et hop, moi j'ai droit à un p'tit bisou.

-Et vous comptez faire quoi là ? demande Christophe. Enfin vous restez combien de temps ?
-Oh, alors on doit partir ce soir... gémit Sara déçue. Demain je reprends le travail, puis Florian a aussi un projet demain alors on est obligés de rentrer.
-Ah, d'accord.

****

Nous sommes rentrés avec Flo et Yanis. Sara est restée un peu avec son père, pour faire plus ample connaissance.
Putain, c'est grâce à moi tout cela, autant vous dire que j'suis fier.

Nous trouvons Anaïs et Margot seules, Manon a déserté.

-Elle est où ta meuf ? j'interroge mon frère.
-Chez sa mère, je crois.
-Et tu comptais pas y aller aussi ? je demande blagueur.
-Non.

Un froid s'est fait ressentir dans l'unique mot qu'il a prononcé.

-Qu'est-ce qu'il y a ?
-Les gens, on y va nous, nous informe Margot enlacée par son copain.
-Okay, ciao, je réponds en lui faisant la bise puis en frappant dans la main de Yanis.

Flo les fixe partir, son regard semble perturbé.
Son corps entier semble perturbé.

-J'sens que je me trompe, balance-t-il en se frottant les mains nerveusement sous mon regard approbateur de sa prise de parole.
-C'est-à-dire ?
-Bah, j'sais pas, tout est trop rapide. J'ai peur, je sens que c'est pas sûr. J'suis pas prêt...  dit-il en me regardant enfin dans les yeux. Tu te rends compte que je vais devenir père, genre moi ? Je suis loin d'être prêt. J'avais des projets, dans ma tête j'suis même pas en couple Oli ! Je... c'est allé trop vite pour moi, j'me fais dépasser. C'est même pas les bonnes circonstances pour t'en parler, mais j'en peux plus de faire semblant. Non j'suis pas aussi confiant que j'en ai l'air, oui je me cache derrière ma fausse humeur joyeuse mais j'passe mon temps à cogiter et je dois trouver une solution.
-Tu m'étonnes. Tu sais, tu te doutes bien que je suis avec toi et qu'on est tous là. Je te soutiens, j'suis le premier sur la liste des gens qui le font. Alors ça va bien se passer, c'est normal que t'aies peur Flo, si tu prendrais la situation comme normale c'est là qu'il y aurait un problème au fond.

Il se lève et ses pas forment un cercle autour du siège où il s'était installé peu avant.

-Je sais tout ça, et oui je ne doute pas du fait que vous me soutenez. Mais c'est moi qui fais croire à Manon que dans ma tête tout va bien et que je gère. Mais c'est franchement pas le cas. Avec ce que j'avais prévu, rien ne colle ! J'suis dans la merde, vraiment.
-Vous allez vous en sortir Flo, je m'en fais pas pour vous. T'as les épaules larges, et t'as surmonté des trucs colossaux, seul des fois. C'est une nouvelle étape, arrivée précipitamment mais qu'est-ce que tu veux. Elle est là et tu peux pas l'éviter. Tu verras, t'y arriveras. J'vous souhaite que du bonheur.
-Merci Oli, merci. Ouais, ça va aller. Je vais faire du mieux que je peux pour que ça le fasse, je vais déjà voir la vie du bon côté.

Sa joie sur-jouée refait surface quand la concernée par la discussion arrive.

-Vous allez bien ? demande-t-elle froidement en me regardant. Comment ça s'est passé ?
-Elle est encore avec son père, ils profitent.
-Cool.
-Tu sais, lance Flo avec un minuscule sourire à Manon, quand ma mère t'as eu au téléphone, elle t'a trouvée super.
-Tu penses qu'elle va être déçue ? demande-t-elle.
-Non, je ne l'imagine même pas l'être.

Je suis sur qu'ils vont s'en sortir eux aussi.
Comme nous, y a toujours quelque chose de joyeux derrière une situation compromettante.

Puis la vie a pris une tournure assez inattendue ces derniers temps, il serait temps qu'on fasse ce qui nous plaît, et que ça marche.

~FIN~

Je vous accorde le droit de me taper, c'est la fin la plus nulle de la Terre je sais et moi-même j'en suis déçue. Mais j'sais plus trop quoi dire ni faire, ça faisait trois jours que je cherchais désespérément comment tourner la chose et j'ai pas trouvé. Un épilogue arrive, il sera là ne vous en faites pas et même des Bonus.

Merci de m'avoir lue, j'ai pris du plaisir à écrire cette histoire et ça m'a fait chaud au cœur  de voir que mon travail plaisait à autre que moi. J'vais continuer dans ce cas, et une autre histoire va arriver dans peu de temps, j'espère que vous serez au rendez-vous !

Merci mille fois❤️

La rencontre {T. 3} (Réécrit)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant