CHAPITRE 43

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20 mars

Eh, ça fait longtemps que j'vous ai pas parlé ! Normal, il ne s'est rien passé d'exaltant depuis la dernière fois. Toujours en froid avec ma mère, toujours cette tension entre Manon et Flo, avec Oli c'est aussi tendu...
c'est un prank, lol. Tout se passe à merveille avec lui. Faut bien un domaine où tout roule même si y a des hauts et des bas vous me direz. Sinon a quoi bon.

J'instaure un peu d'humour par là même occasion dans ce récit même s'il laisse à désirer, parce que cette histoire commence à devenir si tristounette, c'est dommage.

Je suis actuellement dans le train, direction la Venise Française. Sans mentir, j'en ai pas grandement envie. Mais si je vois le bon côté des choses, Kahina va finir en prison et ma meilleure amie va enfin pouvoir se confier a moi en face à face.

Quand j'arrive elle attend accompagnée de mon oncle sur le quai, c'est bizarre, jamais je ne les avais vus ensemble jusqu'à présent.
Mon oncle qui passait beaucoup de temps avec moi ne m'a pas vu depuis longtemps maintenant, alors ça lui tenait à cœur d'être là à mon arrivée et Manon, elle s'occupe de moi aujourd'hui. Je repars ce soir, alors cette journée est vite tracée.

Il est actuellement dix heures du matin, alors nous nous dirigeons vers un bar pour boire un café.

-Alors Toulouse, c'est comment ? me demande mon oncle.
-J'ai halluciné la première fois, mais après on s'habitue à sa beauté. Et Annecy est toujours en première place du classement, t'en fais pas.

Ça, c'est à moitié vrai.

- On en a passé des soirées ici, avec ta mère, dit-il en regardant autour de lui.
-Je m'en souviens, très bien même.

Pour moi, c'est le père que je n'ai pas eu. Quand ma mère travaillait et que je n'étais pas avec mes amis, vous pouviez être sûrs que j'étais soit chez lui, soit chez mes grands-parents. D'un côté je n'ai jamais osé sortir seule avant mes quinze ans, j'avais trop peur et a l'époque on n'avait surtout pas trop le droit, à part si c'était dans le quartier.

Donc là, j'suis contente de le revoir, la dernière fois où on a vraiment pu parler c'était avant que je parte pour Angers, donc relativement longtemps maintenant. Les sms ça va cinq minutes.

****

Il est quatorze heures, on attend devant le palais de justice. Manon n'est pas stressée, elle est juste pensive. Depuis que mon oncle nous a laissé donc environ une heure et demie, elle ne s'est pas beaucoup exprimée.

-Ça va ?
-J'sais pas, j'ai grave mal au ventre.
-Le stress ?
-Non, pas spécialement, juste ce sandwich qui a dû mal passer.
-C'est vrai que c'était vraiment pas bon leur truc.
-Mais ça fait deux jours que ça dure, alors j'sais pas.
-Tu fais pas une gastro par hasard ?
-Moi, non. Mon estomac c'est du béton.
-Bois du coca, ça soulage.

Un conseil qu'on me donne à chaque fois et qui pour ma part est absolument inefficace, mais au cas où si ça marcherait sur elle, elle le sait.

Nous entrons dans la salle d'audience et j'suis étonnée. Je ne m'attendais pas à cela. C'est incroyable, pas comme dans mes souvenirs.
J'aurais vraiment dû aller les faire ces études de droit.
Quoique... non, sinon j'serais encore célibataire.
Et là je commence à vraiment stresser en voyant mon avocate assise, et de l'autre côté de la salle Kahina, totalement détruite. Par la fatigue des T.I.G qu'elle a fait en attendant ce jugement, sûrement.
Je juge arrive, nous nous levons pour l'accueillir puis il me demande de venir à la barre.

-Vous êtes bien Sara Dubuant, née le 7 avril 1997 à Annecy, compagne de Ordonez Olivio qui n'a pas pu assister à ce procès verbal pour des raisons professionnelles, résidant en région toulousaine ?
-C'est bien moi, oui.
-Vous accusez donc mademoiselle Ostamp ici présente de tentative d'assassinat envers vous le 31 décembre 2019 entre vingt trois heures et vingt trois heures trente ? me demande-t-il en relisant les documents devant lui.
-C'est exact.
-Trouveriez-vous une raison à cela ?
-À vrai dire, nous ne nous sommes jamais vraiment bien entendues. Au temps du lycée il nous arrivait de nous chamailler, mais après cette époque on ne s'est pas revues, alors je pensais être passée à autre chose étant donné que nous sommes rentrées dans une nouvelle phase de la vie mais visiblement elle a gardé une certaine haine envers moi.
-J'entends bien, mais de là à en venir aux idées sanglantes ?
-Écoutez, moi-même je cherche une réponse à cette question, votre honneur.
-Très bien, vous pouvez vous rassoir. À vous mademoiselle, s'exclame-t-il en direction de Kahina.

Elle avance d'un pas intimidé et peine même à parler. Sa voix a totalement été détruite par la cigarette visiblement. Je pensais qu'on arrivait à ce statut après des années, mais elle déroge à la règle.

Après sa courte présentation et un court discours pour essayer de se défendre, nous arrivons vite à la fin du procès mais le juge insiste pour laisser la témoin entrer.

-Veuillez faire entrer mademoiselle Velasquez s'il vous plaît.

Elle arrive, accompagnée d'un policier. Elle aussi doit se présenter, et commence le récit de ce qu'elle a pu constater en rentrant chez elle.

-J'ai donc vu des assiettes cassées, et même du sang sur un éclat. Puis j'avais retrouvé les téléphones des deux victimes en bas de mon appartement et...
-Ne posez pas encore ces mots sur la table, madame, rien n'est encore décidé. Vous... vous sentez bien ?

C'est vrai qu'elle tire une tête assez bizarre.

-Puis-je me retirer votre honneur ? Je ne me, excusez-moi...

Elle se précipite en dehors de la salle et le juge a l'air de comprendre ce qu'il se passe même s'il est dérangé.

Le procès ne tarde pas à finir, il doit être aux alentours de seize heures.
Manon m'inquiète beaucoup, elle est sortie car elle a dû aller vomir.
Pas très classe pour un procès, hein ?
Enfin c'est pas de sa faute.

-Tu devrais prendre un rendez-vous chez le toubib, non ?
-J'y envisage oui. Bon, si ta mère vient te chercher, ne m'en veux pas mais je vais aller me reposer.
-Profite, toi t'a bossé hier soir alors va dormir.
-Ça m'embête parce que t'es là mais...
-Allez, c'est pas un souci.

Mon train est à dix-huit heures de toute façon, alors ça ne changera pas grand chose.
En attendant je vais donc avec ma mère qui devait se rendre à un rendez-vous dans la zone industrielle, elle postule pour un nouveau poste.
J'espère qu'elle va l'avoir.
Il n'y a pas de raisons vu son CV vraiment bien rempli.

Je remonte dans mon train, cette journée n'a pas été très longue mais j'ai un poids en moins sur les épaules. C'était pas la première fois que j'assistais à une audience mais c'est toujours autant impressionnant.

De Tithouan ❤️🔥

J'ai pris Rdv pr demain alors je te tiens
au jus

Ça marche reste bien co si t'as besoin

Je pourrais pas trop t'aider mais au cas où
tu veux papoter j'suis laaa

C'est noté 😂

Aller bizous 😘

🥰

Mon retour est assez calme, je suis seule à l'appart pour encore longtemps. Même si j'ai reçu des messages pour savoir comment tout s'est déroulé, Oli est en enregistrement alors il était dans l'incapacité de venir aujourd'hui. C'était primordial pour lui.
Je respecte son choix, même si je n'aurais pas fait le même.

Je cogite surtout pour ma meilleure amie là à vrai dire.

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🌟🌟

La rencontre {T. 3} (Réécrit)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant