La rencontre {T. 3} (Réécrit)

CHAPITRE 7

31 décembre, 10h30

Pdv Manon

J'attends dans ma voiture seule vers la gare.
Je déteste traîner ici. C'est là que tous les gens pas nets se rassemblent, en à peine trois minutes j'ai assisté à au moins cinq échanges, comme ça.
Où sont les flics ?

-Putain dépêche Yan's... je marmonne.
-Ouvre-moi cette foutue porte ça caille, me hurle une voix que je n'avais pas entendue depuis longtemps.

Je sors de la voiture et me dirige vers lui. Je n'attends pas longtemps avant de le prendre dans mes bras, il m'a manqué quand même.
Nous voilà en voiture, direction mi casa.

-Alors t'as pas bougé toi, me demande sa voix assez peu mature pour son apparence.
-Oh, non je suis restée au même appart', mais seule maintenant.
-De toute façon, tu pourras jamais remplacer The coloc',dit-il il se pointant du doigt fièrement.
-Et toi ? je reprends après un soupir.
-Moi c'est tranquille, avec Margot on a pris un p'tit truc cosy tu verras c'est bien, faut que tu montes un de ces quatre !
-Dis moi ça, et je m'arrange y a pas de problème, je m'exclame avant de lâcher un rire forcé.

Margot était au lycée avec nous. Je ne pensais pas qu'ils allaient finir ensembles. L'opposé total ces deux, surtout qu'elle ne traînait jamais avec nous. Mais ils sont montés tous les deux à Paris, pour une colocation encore une fois, faute d'argent. Et finalement, ça s'est concrétisé comme « relation amoureuse ».
Pff.

-Ça se passe bien là haut ? je demande toujours sur le ton maussade qui s'est emparé de ma voix à la remontée de tous ces souvenirs.
-Oui, plutôt bien. Elle s'est faite embaucher y a pas longtemps, alors on a des projets maintenant.
-J'suis contente pour toi alors.
-Et sinon la ch'tarb, elle est où?
-Avec son copain, et Sophie.
-Oh... et ça s'est arrangé leur affaire ?
-Mh, eux trois c'est compliqué.

****

Nous voilà à l'appart' avec Enzo.
D'ailleurs depuis tout à l'heure il me dévore du regard, je ne sais pas ce qu'il cherche à faire mais s'il veut nous mettre mal à l'aise avec Yanis, c'est réussi.
Je lui jette un regard noir, et monsieur fait mine d'être étonné, puis reprend le tri de ses mails l'air de rien.

Entre anecdotes, blagues et le comportement lourd de mon copain qui en fait des tonnes par jalousie, l'après-midi passe assez rapidement.

****

Il est 17h45 et je viens de finir de me préparer. Je me dirige vers ma chambre pour voir si j'ai un message de mon père, il est pas très bien en ce moment. Entre alcool et licenciement, c'est dur pour lui.
Pour moi aussi.

-Faudrait que tu t'bouges, me dit Yanis en s'asseyant à côté de moi.
-Je suis prête, t'inquiète je ne mets pas quatre plombs comme certains, moi.
-C'est bon, dit-il en roulant des yeux, j'avais juste peur de pas être assez beau pour...

Il me regarde de la tête aux pieds, gêné.

-... toi, avant.
-T'es toujours magnifique Yanis. Pas besoin de strass ou de paillettes pour être joli, tu le sais très bien.

C'est sorti tout seul j'ai pas pu me contenir. Mais quelle conne ma parole...
Il reste choqué par mes mots. Des mots pourtant si vrais, si spontanés. Je ne rajoute rien après ça pour me rattraper, ça servirait à quoi, il le sait pertinemment, que je l'aime toujours. Maintenant plus de doutes.