12 - Mise au point

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Pdv Flo
Le lendemain matin

- Tu penses que je devrais me méfier d'elle ?

Je me tourne vers mon frère, totalement désemparé. J'arrive pas à croire qu'il puisse dire une chose pareille.

- T'as pas à t'en faire putain, tu sais très bien que tout va bien, comme d'hab dans votre couple.
- Même si j'ai pas de preuves en appui, c'est bizarre. Enfin, c'est juste qu'elle recommence à me cacher des trucs, c'est la deuxième fois et...
- Tu veux que j'te dise la vérité ? je l'interroge énervé. Très bien.

Son regard approbateur scrute presque ma personne.

- Tu vas te taper un putain de voyage ce week end, c'est tout, je crache.

Il se tourne de façon à être entièrement face à moi. Agréablement surpris, voire ahuri, c'est bien ce qui le définit.
Vous savez pas comment il est frustrant, ce sentiment. Curieusement, je me serais jamais cru capable de le ressentir face à mon frère, depuis qu'on est adultes. Pourtant je dois bien admettre que la jalousie est encrée en moi.

- T'es sensé être chez moi actuellement pour qu'elle puisse préparer vos valises tranquillement, et ce soir vous vous barrez vers je sais plus trop où, c'est bon t'es content ?
- Pas besoin d'être agressif comme ça mec, ok... bredouille Oli.

Je soupire, ne laissant pas la haine et la rancoeur prendre le dessus. C'est pourtant pas l'envie qui m'en manque.

- Tu m'énerves, c'est tout, je rétorque. Toujours là à te plaindre dès qu'un truc va pas, alors que t'es loin d'avoir toute la misère du monde sur ton dos.
- J'ai bien le droit de parler avec toi, sinon j'le fais avec qui, hein ? se justifie-t-il.
- J'en sais rien, mais j'en ai rien à foutre. J'ai déjà la tête assez pleine, et toi tu réussis tout ce que t'entreprends, donc c'est pas parce que ce matin tu t'es levé avec de fausses idées sombres que je vais avoir pitié de toi.
- Eh, c'est pas mon but , je te signale. Juste que...
- Juste que quoi, sérieux ? je le coupe. T'es là avec ta vie sans soucis, qui vend du rêve à tout le monde, y compris moi.

Il se lève de la chaise ou il s'était assis au préalable. Marchant dans ma direction, il semble vouloir être menaçant.
Je croise les bras, attendant la suite de son speech dont j'ai déjà l'idée du sujet.

- Tu veux quoi, que j'me mette dans une situation compromettante juste pour ta petite conscience ? C'est pas de ma faute si tu t'infliges des regrets atroces qui ont pas lieu d'être, au lieu de continuer d'avancer, comme tout le monde. La vie que j'ai, tu peux l'avoir si tu prends les bonnes décisions.
- Peu importe les décisions que j'prends, je finis mal. J'en ai marre, j'veux bien être positif mais là c'est trop.

Il expire expressément à son tour.

- Si t'y mettais du tien, ça irait mieux déjà. Moi j'peux plus rien faire. Fais pas le con, point barre.
- Insulte moi, vas y fais toi plaisir !
- Mais tu comprends pas ou quoi ? J'te dis d'ouvrir les yeux et d'arrêter de remuer le couteau dans la plaie. Passe à autre chose, toi aussi tu commences à me soûler à toujours déprimer comme si tu valais rien !
- J'ai bien le droit de faire ce qui me chante, tu penses pas ?
- Nan, parce qu'après c'est dans mes bras que tu viens pleurer, et tu finis par me faire culpabiliser de rien avoir vu.
- Pardon, j'exagère. J'ai nuis au bonheur de monsieur !
- Tu me fais chier, sérieusement. Tu vas te retrouver seul, et tu vas rien comprendre à force ! il s'exclame.
- Cool, autant crever alors !
- Tu te fous de ma gueule j'espère. J'te jure, tu rends fou à parler comme ça.
- Dégage Oli. J'veux pas m'embrouiller avec toi.
- C'est un peu tard, tu crois pas ?

La rencontre {T. 3} (Réécrit)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant