Chapitre 6 : Le goût de l'interdit

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En ouvrant ce livre de recette que j'avais ramené de Bristol, je savais que je trouverai mon bonheur. Cuisiner en 30 minutes chrono avec Jamie Oliver : ce livre m'a littéralement sauver la vie plus d'une fois! Des repas improvisés avec mes copines de fac ou quand Eric invitait du monde sans me prévenir... J'ai toujours pu compter sur ce bon vieux Jaimie!

Je ne me suis pas résolue à appeler Adrian pour convenir d'un rendez-vous, alors je lui ai envoyer un sms pour lui dire de venir dîner ce samedi soir. Je sais que la trattoria est fermée le dimanche et je pense que si cela se révèle être un fiasco, il me faudra au moins le week-end, pour m'en remettre.

Tout d'abord, j'ai tout de suite mis de côté les recettes à consonance italienne, car je ne me voyais pas faire face à la comparaison avec ce que cuisine Adrian. Ce sera donc quelque chose de simple mais savoureux. J'ai toujours eu le goût de la présentation, alors je pense pouvoir arriver à faire illusion. Ce sera donc des filets de poulet au citron avec une purée de patates douce et des asperges rôties! Je suis avec méticulosité les instructions, ne voulant commettre aucun impair. J'ai l'impression de jouer le tout pour le tout, avec le dîner de ce soir. Je me mets une pression monstre pour ne pas paraître ridicule, honnêtement, je devrais vraiment apprendre à lâcher prise... Adrian à l'air si sûr de lui, tout le temps... autant s'inspirer de son état d'esprit pour l'accueillir, plutôt que rechercher la perfection tout le temps.

C'est donc revigorée par cette réflexion, que je continue mes préparations. Le poulet cuits, les asperges dores et la purée s'écrase... L'harmonie parfaite! Pour le dessert, j'ai prévu ma fameuse tarte aux cerises. Une recette transmise de mère en fille... c'est surtout l'une des seuls recettes que je connaisse par coeur.

...

Au bout d'une demi-heure, tout est prêt et je me décide à aller me préparer. Je prends une douche rapide et après m'être séchée, je regarde dans ma penderie les vêtements qui pourraient faire l'affaire. Très vite, je comprends qu'il faut que je mise sur une décontraction élégante. Je mets donc une jupe noir et un chemisier bleu roi. Je me maquille légèrement, puis décide à laisser mes cheveux lâcher. À peine ai-je le temps de me regarder une dernière fois dans le miroir, qu'on sonne à la porte.

C'est avec appréhension que je pars ouvrir, quand je pousse la poignée, Adrian apparait devant le perron, dans toute sa virilité.

— Salut. Dit-il avec flegme. 

Il me tend une bouteille de vin.  

— Je me suis dit que ce ne serai pas correcte de venir les mains vides.

— Merci. Dis-je en la prenant. Entre, je t'en pris. 

Il pénètre dans mon appartement et j'ai la sensation de l'avoir invité dans une sphère très intime. Il retire sa veste et je vois ses muscles jouer sous le tissu de son t-shirt bordeaux. Il porte un jean noir et alors que je ne lui ai rien demandé, il retire ses chaussures.  

— Pourquoi fais-tu ça, ce n'est pas la peine. 

— Tout à l'air si propre... je ne veux pas salir, et puis c'est une habitude. Je ne rentre jamais chez des amis avec mes chaussures. Répond-t-il naturellement.

Nous sommes amis... Pourquoi pas ? Je lui montre le canapé pour qu'il puisse s'y installer et je me mets devant la table basse pour ouvrir la  bouteille qu'il a ramené.

— Il y avait du monde aujourd'hui ? Demandais-je pour entamer la conversation.

— Je t'arrête tout de suite, je ne suis pas venu pour parler boulot... Ce dîner est la parfaite occasion pour lever le voile de mystère qui t'entoure. 

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