Chapitre 9 : L'aurore

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Du bruit à la porte d'entrée, me réveille en sursaut dans mon sommeil. On frappe avec insistance, tambourinant avec fureur. Je me lève tant bien que mal pour aller voir ce qui se passe. À peine ai-je ouvert, qu'Adrian déboule dans mon appartement, le visage fatigué, portant les mêmes habits de la veille.

— Putain, mais où étais-tu! Je sais que tu as eu mes messages, car je les ai envoyé avec un accusé de réception, mais tu ne m'a donné aucune réponse! " dit-il virulent. " Tu m'a dit que tu arrivais et tu n'es jamais venue! " m'invective-t-il, le regard hargneux.

Je passe mes deux mains dans mes cheveux pour me remettre les idées en place. C'est l'aurore et je n'ai pas fini ma nuit. Je ne m'attendais pas à lui fournir des explications aussi tôt... ni à un tel état de rage de sa part.

— Je suis venue. Répondis-je calmement.

— Tu mens ! Personne ne t'as vu ! 

— Demande à Jayne. Dis-je en le toisant.

Soudain, il a l'air moins en colère qu'il y a quelques secondes. Il semble vouloir se calmer et essaye d'adopter une attitude plus posée.

— C'est donc pour ça... écoute, ne va pas te faire des idées sur elle et moi... 

— Je ne me fais pas d'idée. Tu m'as invité mais tu as dû oublié qu'elle était aussi conviée... c'est ça, d'entretenir plusieurs relations en même temps, on oublie toujours quelque chose. Dis-je, habituée à être prise pour une imbécile.

— Je n'entretiens aucune relation avec Jayne ! C'est juste une connaissance... 

— As-tu déjà couchée avec elle ? Demandais-je abruptement.

Il s'interrompt un instant et regarde dans le vide pour ne pas avoir à croiser mes yeux.

— Oui... mais c'était il y a longtemps... nous n'avons jamais été ensemble. 

— Ce n'est pas pourtant pas ce qu'elle soutenait. 

— Écoute, je ne sais pas ce qu'elle t'a dit, mais nous ne partageons rien ensemble, je suis avec toi ! Dit-il avec colère.

— Ella t'a embrassée et tu ne l'as pas repoussé. 

— Je ne voulais pas lui faire honte. Jayne est une fille très envahissante, je ne savais pas qu'elle serait là! Je ne l'ai pas invité, elle est venue d'elle-même. Je lui ai dit d'ailleurs que j'avais quelqu'un en ce moment et elle est partie après. Ne te voyant pas arrivé, je me suis inquiété, et j'ai cru que tu t'étais faite agressée ou que tu avais eu un accident... Dit-il, avec sincérité.

Je l'observe avec attention, essayant de déceler une quelconque manipulation, mais je ne vois rien de cela.

— Je n'ai pas réfléchit... je... j'ai déjà connu ce genre de situation par le passé et j'ai préférée me mettre en retrait pour me protéger. Je ne sais pas feindre Adrian! Je ne suis pas ce genre de personne. Quand je me donne, c'est entièrement et j'ai du mal à comprendre ce jeu de séduction perpétuel qu'entretiennent les personnes entre elles. Tu ne me doit rien, nous ne nous sommes rien promis. Je préfère que ça s'arrête là, je ne veux pas souffrir. Je suis venue ici, pour refaire ma vie et c'est ce que je vais faire, je ne veux pas recréer ce que j'ai fuie. Dis-je lasse.

Il me regarde avec fièvre, déboussolé par mes propos.

— Il en est hors de question! Je ne vais pas te laisser te débarrassé de moi aussi facilement, alors que je n'ai rien à me reprocher ! Dit-il en se ruant sur moi.

 Il m'attrape par la taille et m'assène un baiser passionné. Je dois m'accrocher à ses épaules pour ne pas vaciller. Il me soulève et me jette sur la canapé, avant de déchirer le haut de ma nuisette et d'y enfouir sa main pour malaxer mes seins. Il est si empressé... À son contact, je me laisse emporter par son excitation. Je retire sa veste et son t-shirt dans le même élan. Il glisse une main entre nous et atteint mon entre-jambe, il tire violemment sur l'élastique de ma culotte qui finit sur le tapis. Il défait les boutons de son jean, pour laisser apparaitre son érection et me pénètre sans ménagement. Alors que je m'attends à ce qu'il commence ses vas et viens, il n'en est rien. Il reste immobile, me plaque les bras de part et d'autre de mon visage et se sur-élève pour me regarder. 

— Dis-moi que tu me crois. Dit-il d'une voix tranchante.

— Je te crois. Dis-je pantelante.

— Tu en es sûre ? Je ne continuerai pas, si tu ne me fais pas confiance. 

— Continue, je t'en supplie... Dis-je ondulant des hanches sous lui.

— Non... pas avant que tu m'ai demandé pardon. Tu m'as fait peur inutilement... et sous-entendre que tu vas tout arrêter, à cause de ce que tu as trop vite conclue... 

— Je suis désolée. Dis-je vivement.

Le sentir si dure en moi, sans bouger, c'est insupportable, je le veux. J'en ai besoin.

— Ne recommence plus. Souffle-t-il, menaçant.

J'hoche la tête, n'arrivant plus à prononcer quoique ce soit d'autre. Il prend de l'élan avant de m'enfoncer dans le canapé violemment. Ses coups de reins sont dures et puissants, il veut me punir de lui avoir fait de la peine et en même temps me montrer qu'il tient à moi. J'essaye de me défaire de sa prise, mais il serre ses mains autour de mes poignées.

— S'il te plait... laisse-moi te toucher. Le suppliais-je.

— Pas tout de suite... Dit-il, haletant.

Après plusieurs coups de reins profond, il consent finalement à me laisser libre et je passe mes doigts dans son dos avant d'atteindre ses fesses et de m'y agripper. Je sens une onde de chaleur me traverser et j'étouffe mon cri de jouissance dans son cou, enfonçant presque mes dents dans sa peau. Il devient plus impétueux, encourager par ce geste d'extase. Il me gratifie de plusieurs coups de boutoirs intenses, avant de lui aussi se laisser envahir par son orgasme. J'entoure mes cuisses autour de ses hanches pour le garder en moi quand il s'effondre contre ma poitrine.

— Je suis désolé... Dit-il, en levant brusquement la tête vers moi.

— Nous sommes deux à devoir nous excuser... 

— Non, pas ça... je n'ai pas mis de protection. Dit-il, contrarié.

— Je prends la pilule et avant de venir à Londres, j'ai fait un test... si ça peut te rassurer. Répondis-je me rendant compte de notre imprudence.

— Je te fais confiance. Je n'ai eu personne avant toi, pendant un long moment et je me suis fait testé aussi. Je n'ai rien. 

— Je veux bien le croire, sinon tu ne serais pas aussi nonchalant. Dis-je en bougeant un peu pour lui monter qu'il est encore en moi.

Il me sourit timidement, mais très vite, trop vite, cette esquisse de légèreté s'efface de son visage, et il se retire de moi.

— Je pensais ce que je t'ai dit... ne doute plus jamais de moi... je ne suis pas comme ça... je ne joue pas sur deux tableaux. Jayne ne m'intéresse pas, elle ne m'a jamais intéressée, à la différence de toi. Dit-il, avant de se recoucher sur moi.

Je passe une main dans sa chevelure et joue avec du bout des doigts.

— J'ai décidée de venir ici, pour tout recommencer. Je veux vivre comme je ne l'ai jamais fait avant et quand je t'ai vu hier, j'ai eu l'impression de revivre ce que je voulais éviter. J'aurais dû venir te demander des explications au lieu de me faire des films, mais je n'en ai pas eu la force. J'avais peur d'entendre ce que j'ai déjà entendu avant. Tu es différent, d'une façon étrange et attirante. Ta beauté me trouble et je n'arrive pas à comprendre ce que tu fais avec moi. Ça me semble suspect. Avoue-ai-je à contre coeur.

Il se lève de mon étreinte et s'assied à mes côtés. Je me relève à mon tour et essaye de tirer sur le reste de ma nuisette qui est complément fichu. Il ramasse son t-shirt et me le tend. Je retire mes aillons et l'enfile avec gratitude.

— Ce que tu dis n'a aucun sens... tu parles de moi comme-ci je t'avais ensorcelé, alors que c'est toi qui me trouble et ce depuis le début. Dit-il, mettant une mèche de mes cheveux derrière mon oreille.

Je lui souris timidement avant de poser ma main sur la tienne, tout en savourant sa caresse. Il à l'air si vulnérable, là, ici et maintenant. Que j'ai envie de le prendre dans mes bras et de sentir sa chaleur. C'est ce que je fais, avec lui sur le canapé. Nous restons ainsi un temps indéfini, jusqu'à nous rendormir fatigués d'une nuit trop courte.

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