Nous sommes finalement restés à Oxford jusqu'au jour de l'An. Dans cette ville chargée d'histoire, nous ne nous sommes pas ennuyés. J'ai pris énormément de photos, inspirée par la plénitude et l'émotion qui y régnait. Adrian s'est révélé le sujet parfait à photographier! Ce sera pour mes archives personnels car il ne faut pas que je compromette l'anonymat de Skanska, mais il aurait été un mannequin de talent! Donnant vie par sa présence à n'importe quel endroit. Il y a aussi des clichés de nous deux, simples, naturelles, sans fioritures, nous montrons tel que nous sommes, avec nos forces et nos faiblesses.
...
C'est donc étrangement sereine que nous rentrons à notre appartement. Nous posons dans l'entrée nos valises et nous enfonçons dans le canapé pour reprendre possession de notre quotidien petit à petit.
— C'est bon d'être chez soi ! Souffle-t-il, de satisfaction.
— Je ne vais pas te contredire. Répondis-je, bien calé entre deux coussins. J'ai hâte de retourner à la galerie malgré tout. Carrie et Max m'ont manqués et je me suis habituée à déambuler dans les longs couloirs blancs à la recherche de la perle rare.
— Tu ne voudrais pas continuer à voyager ? On se baladerait de villes en villes et on reviendrait quelques jours ici, pour souffler un peu entre deux escapades ?
— C'est une vie de globe-trotter que tu me propose ? C'est tentant, mais non. Tu aimes trop ton restaurant pour t'en éloigner de longs mois et moi j'aime trop mes oeuvres pour les abandonnées à leurs sorts... On est donc coincé.
— Tu as raison. On est coincé. Dit-il, défaitiste.
...
Dans nos bureaux de l'arrière salle, Max, Carrie et moi, nous échangeons nos cadeaux. Nous avons convenues de ce petit geste de camaraderie, avant les vacances.
— C'est exactement ce dont j'avais besoin. Dit-il, extasié devant sa coque pour portable, représentant un tableau de Raphaël, se trouvant à la National Gallery.
— La personne qui m'a pris ça, ne me connait vraiment pas ! Un diffuseur d'huiles essentielles, c'est une blague ! Dit-elle outrée.
— Si ça peut te permettre de gagner en zenitude...
— Qu'est-ce-que tu as eu ? Dit-elle en regardant ce que j'ai à la main.
— Un set de coloriage ? Répondis-je amusée.
— À défaut de savoir dessiner, tu pourras au moins colorier sans dépasser... Dit-il, hilare.
— Je vais essayer.
— Bon, je vais le tester tout de suite, histoire de voir si je le ramène chez moi. Dit-elle en branchant l'objet à une prise, avant d'y mettre quelques goûtes de l'huile de son choix.
À ma grande surprise, l'odeur envahie toute la surface, créant une atmosphère de spa.
— Si tu n'en veux pas, moi je le prends...
— Finalement, je vais le garder. C'est moche mais l'odeur est cool. Dit-elle, à contre coeur.
Je secoue la tête de désarroi, devant autant de désinvolture, mais c'est du Carrie tout craché ! Ce retour au travail se passe bien mieux que je ne pouvais l'espérer. Il y a des visiteurs en ces jours d'hiver, ce qui est encourageant. Être dans un endroit chauffé et qui propose de nouveaux artistes... que demander de plus ?
Je fais le tri dans ma boite mail, car ces longs jours d'absence, ont emmenés leurs lots de spams et de publicités en tout genre... Alors que je suis plongée dans le traite de mes communications, ma ligne téléphonique sonne.
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General FictionLorsqu'Ella James quitte sa petite ville natale pour s'installer à Londres après une déception amoureuse, elle décide de pleinement profiter de sa nouvelle existence. Fraîchement diplômée des beaux-arts, elle commence une carrière dans l'une des gal...