Lorsqu'Ella James quitte sa petite ville natale pour s'installer à Londres après une déception amoureuse, elle décide de pleinement profiter de sa nouvelle existence. Fraîchement diplômée des beaux-arts, elle commence une carrière dans l'une des gal...
Adrian a signé les papiers et les a remis le jour même à l'hôpital. À partir de cet instant tout s'est passé très vite. Aujourd'hui, Angela va être transférée Thrale Road, comme convenu, c'est moi qui irai la voir.
Ma journée de travail vient de se terminer et je m'engouffre déjà dans un taxi pour m'y rendre. J'ai envoyée un sms à Adrian pour le prévenir que je rentrerai probablement tard, mais que je lui ferai un compte-rendu détaillé de la situation. Il est peiné de devoir se mettre à l'écart, mais il sait aussi que c'est pour son bien. Je ne sais pas si un jour, elle se remettra totalement de son traumatisme, ni même si la relation entre les deux sera un jour plus apaisée, mais il faut essayer de la tirer de là et lui redonner goût à la vie. Pour cela, il faut lui rappeler à quel point l'existence peut-être un cadeau!
...
J'attends dans la salle d'attente qu'on me fasse signe de rentrer. Angela vient de découvrir sa nouvelle chambre et il lui faut un temps d'adaptation pour accepter ce nouvel endroit. Je ne l'ai par encore vu et je redoute cette première visite. Je n'ai jamais été en contact avec quelqu'un souffrant d'un trouble psychologique et j'ai peur de ne pas savoir quoi faire face à certaines réactions, mais le Dr Cagney m'a prévenue et aussi expliquée qu'il fallait que je sois calme et ne jamais faire de geste brusque afin qu'elle se sente en confiance.
Au bout d'une vingtaine de minutes, je suis autorisée à rentrer dans sa chambre. Je reste un instant derrière la porte et l'observe au travers de l'opercule. Elle a de longs cheveux noirs, une silhouette assez fine, et elle n'est pas très grande. Elle observe quelque chose au travers de l'unique fenêtre de la pièce. Après avoir pris une profonde respiration, je me convaincs que c'est le bon moment pour faire mon apparition. Je pousse doucement la porte et la referme derrière moi aussitôt.
— Bonjour, Madame Blake. Dis-je, d'une voix enjouée.
Elle se tourne vers moi et je suis saisie de constater qu'elle à les yeux d'Adrian. Il lui ressemble bien plus qu'il ne le pense... pensais-je. Elle reporte son attention sur la fenêtre sans me répondre.
— J'ai été envoyée par votre fils, pour vous visiter... j'essaierai de me présenter souvent, pour que vous aillez de la compagnie. On parlera de tout et de rien ou on ne parlera pas ? Dis-je essayant de trouver le bon angle pour l'intéresser. J'ai ramenée avec moi des livres... ce sont les miens... ils m'ont servit pour l'obtention de mon diplôme. Je ne les regarde pas souvent mais, je me suis dit que ce serait une bonne occasion de m'y replonger avec vous ? Ce pourrait être intéressant ? Ce sont des livres sur l'histoire de l'art, mais aussi sur la musique. Vous voulez en regarder un ? Lui proposais-je.
Alors que je pense qu'elle ne m'a pas écoutée, elle porte enfin son regard sur moi et m'observe ostensiblement, comme pour me jauger, après de longues minutes, elle s'assoit sur son lit et attend. Je comprends que c'est peut-être sa façon à elle de me dire, qu'elle est prête à voir ce que j'ai à lui montrer.
— On va commencer avec l'un de mes peintres préférés : le Titien. On l'appelé le Titien parce-que c'est une sorte de diminutif pour dire que c'est une personnalité à part. Son prénom était Tiziano, et de ce que j'ai appris, en Italie ça se fait beaucoup de mettre un pronom devant le nom de quelqu'un... c'est une forme de respect, peut importe... Alors le premier tableau :
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