Je me concentre sur le punching-ball et frappe dessus depuis une bonne demi-heure. Je vais de plus en plus régulièrement à la salle de sport à présent. Cela me permets de faire sortir l'anxiété qui est en moi. J'en ai aussi besoin pour gérer mes émotions, qui sont en effervescence en ce moment. Cela fait maintenant plusieurs semaines qu'Adrian et moi nous fréquentons. Je n'en parle pas à la galerie car j'estime que je n'ai pas à m'épancher sur ma vie privée, mais je ne le cache pas non plus. Quand nous sommes tout les deux, c'est comme-ci plus rien n'existait d'autre que nous! Cette douce et confortable intimité que nous partageons ne cessera de m'éblouir. Je n'avais jamais connu ça... Ce qui me conforte dans le fait que ce que je connaissais avant, n'était qu'un leurre. J'ai entretenue une illusion, alors que là, (bien que j'ai du mal à y croire) c'est bien réel. Je me sens plus vivante que jamais je ne l'ai été auparavant, et c'est en grande partit grâce à Adrian.
Après m'être dépensée sans compté avec Alex, qui m'a appris quelques parades de self-défense imparable. C'est d'un pas léger que je me dirige vers mon travail.
...
Nous sommes loin d'être jeudi, et en des jours ordinaires comme celui-ci, il y a peu de monde dans la galerie, si ce n'est des passionnés d'art. Tout y est silencieux, on entend à peine les pas des personnes qui vont et viennent devant les oeuvres.
— Je viens de raccrocher avec un type, qui m'a proposer de l'argent si je lui vendait un Skanska qui n'avait pas été montré au public. Dit-il décontenancé.
— Qu'as-tu répondu ? Dis-je amusé de le voir, si abasourdi.
— Que s'il voulait acheter du Skanska, il devait soit faire une offre à un détenteur d'une de ses ouvres ou attendre jeudi, comme tout le monde... Je suis un peu dépassé par l'hystérie autour de ce mec. On ne l'a jamais vu, on ne sais pas qui sait, mais je n'ai jamais vendu autant d'oeuvres de quelqu'un de vivant !
— Pourquoi tu ne soudoies pas le livreur qui dépose ses tableaux ? Il sait peut-être quelque chose ?
— Tu parles ! J'ai déjà essayé ! Mais il m'a répondu qu'il ne savait pas lui-même. Les oeuvres sont envoyés à l'entreprise qui les prend en charge et elle sont ensuite déposées chez nous. Il n'y pas d'adresse d'expéditeur... rien !
— Tout ce subterfuge pour rester dans l'anonymat ? Si ça se trouve, c'est peut-être une femme ? Plus il est mystérieux et plus il en devient attrayant pour les collectionneurs. Il y a du génie dans cette façon de faire...
— Tu me retires les mots de la bouche. J'espère juste que notre artiste fantôme ne changera pas d'intermédiaire, c'est à dire de galerie, quand il constatera son succès...
— Va allumer un cierge à Westminster... ça peut aider... Dis-je avec ironie.
Il éclate de rire, avant de partir dans l'arrière salle. Je passe derrière le comptoir de l'accueil pour récupérer du courrier. Ma journée est presque terminée et une fois de plus je n'ai pas vu le temps défiler. J'entends la porte en verre à l'entrée s'ouvrir et mon attention est immédiatement attirée, quand une voix que je ne connais que trop s'adresse à moi. Je lève la tête ne voulant pas y croire.
— Salut Ella. Dit-il, naturellement.
Je l'observe un instant, me disant en mon fort intérieur que ce n'est pas possible, je dois certainement rêver.
— Je me suis dit que ce serais mieux de me déplacer, vu que je n'avais pas de réponse...
— Éric ? Comment sais-tu que je travaille ici ? Dis-je, d'une voix éteinte.
— Ta mère me l'a dit...
Décidément, c'est à se demander qui est son enfant !
— Et bien... je ne veux pas paraitre impolie, mais si je n'ai pas donnée suite, c'est que je ne pense pas que reprendre contact soit opportun. Répondis-je avec le plus de diplomatie possible.
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General FictionLorsqu'Ella James quitte sa petite ville natale pour s'installer à Londres après une déception amoureuse, elle décide de pleinement profiter de sa nouvelle existence. Fraîchement diplômée des beaux-arts, elle commence une carrière dans l'une des gal...