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Chapitre 22 : Séance de travail

Adrian

J'ai emmené Ella dans le petit magasin de fourniture où je me procure mon matériel pour dessiner et... tagguer les murs de la ville en toute impunité. On dirait une enfant dans une maison de poupée géante, elle n'arrête pas de toucher à tout, me posant des milliers questions sur tel ou tel objet. Andy, qui tient ce petit commerce, nous observe d'un oeil amusé, surpris aussi, que je vienne ici pour la première fois accompagné .

Après avoir rassemblé tout ce dont j'avais besoin, je pars à la caisse pour payer.

— Tu as une nouvelle élève ? Dit-il, rieur.

— Si seulement... je crois que c'est l'ambiance de ton magasin qui la fascine. 

—Je peux la comprendre, on me fait souvent ce compliment... Répond-t-il, avec ironie. Ça fera 120 £. Dit-il, en tapant sur sa petite caisse automatique.

Je sors mon portefeuille pour payer mais je suis stopper par la main d'Ella sur ma veste.

— Non ! Je vais payer. Dit-elle, déterminée.

— Pourquoi ? Dis-je, contrarié.

— Parce-que. Je viens d'avoir une rentrée d'argent et j'ai envie de te faire plaisir. Je me rends compte que je ne t'ai jamais rien offert... 

Ella se rapproche de moi pour atteindre mon oreille.  

— Et puis dans un sens, c'est comme un investissement. Chuchote-t-elle amusée.

— Merci, mais ça ira... Dis-je avec autorité.

J'ai à peine le temps de l'éconduire, qu'elle à déjà mis des billets sur le comptoir d'Andy, qui s'empresse de les encaisser.

— Trop tard ! Tu dois apprendre à être plus rapide Blake ! Dit-il, sortant fièrement de la boutique.

Je salue Andy, avant de la rattraper dehors. Je l'attrape par le bras avec ma main vacante, avant de mêler mes doigts aux siens. Nous marchons tous les deux dans les rues de Notting Hill, savourant l'hiver qui arrive. Les décorations de Noël viennent d'être mises et bien que nous ne soyons qu'en fin d'après-midi, l'ambiance agit malgré tout sur notre humeur.

— Je me disais... on pourrait faire un petit voyage pour les fêtes de fin d'année ? C'est l'occasion de dépenser l'argent que j'ai gagné, de façon déraisonnable et plaisante, puisque ce sera avec toi. 

Son sourire, s'efface un peu devant cette perspective.

— Je pensais aller chez mes parents, comme chaque année... Dit-elle, d'une voix hésitante.

— Ah... oui, bien sûr. Répondis-je, gêné.

Je n'ai jamais vraiment eu de tradition de Noël, car c'est une fête que je n'ai jamais pu fêter à proprement parlé. Je restais devant la télé à regarder des dessins animés, puis quand j'ai grandi, je me faisais inviter par des amis ou le passait seul... j'ai fait mes plus belles fresques murales ces soirées là, d'ailleurs.

— Viens avec moi? Ma mère serait ravie d'enfin faire ta connaissance, et puis comme ça, elle arrêterait de raconter ma vie à Eric dès qu'elle le croiserait... Dit-elle, naturellement.

— Tu veux m'emmener à Bristol ? Dis-je, interloqué.

— Je veux que tout le monde voit à quel point tu me rends heureuse. Dit-elle, levant la tête vers moi. Par contre, il faut que je te prévienne, mes parents sont, comment dire... envahissants, et c'est même en deçà de la réalité ! Ils vont te bombarder de questions, donc prépare-toi. Ton identité secrète doit être protégée. Dit-elle, sur le ton d'une espionne du MI5.