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Chapitre 37 : Quatre mains

Ella Blake. Je relis encore l'enveloppe sur mon bureau, c'est la première fois que je lis le nom d'Adrian avec mon prénom, je suis surprise de constater que cela m'émeut encore.

Des photos m'appartenant ont été publiés dans des magazines spécialisées et depuis, il semblerait que ma côte ai grimpée en flèche. Max en est tout joyeux, lui qui avait l'air si enthousiaste à l'idée de vendre du Baltis avant tout le monde!

J'ai vendue une dizaine de clichés à des prix faramineux (pas aussi vertigineux que Skanska, mais quand même) et mon compte n'a jamais été autant rempli, à tel point que ma banque m'a contactée pour me conseiller des placements... c'est resté sans suite, car je ne sais pas ce que je vais en faire. Je n'ai pas de projet parallèle comme Adrian, mais je me dit que je pourrais juste le garder pour acheter une maison? Quelque chose de simple, mais essentiel.

De toute façon, je vais devoir ralentir la cadence bientôt, car un imprévu s'est glisser dans l'équation, si je puis m'exprimer ainsi...

...

Je sors du métro et me dirige vers le nouveau restaurant de Notting Hill, Adrian y est aujourd'hui, il doit revoir la carte avec le nouveau chef qu'il vient de recruter. Quand j'y pénètre, je demande une table et l'y attend autour d'une tasse de thé. Je ne veux pas le déranger en plein travail. Au bout d'une dizaine de minutes, il sort de la cuisine et se précipite vers moi quand il me voit.

— Pourquoi tu ne m'a pas fait appeler ? Dit-il en s'asseyant devant moi.

— Je ne suis pas pressée, je peux attendre. J'ai une nouvelle à t'annoncer et...

— Non ! Moi le premier ! Me coupe-t-il. Tu vas en être très heureuse, et je ne crois pas que ce que tu pourrais me dire saurait battre ça. Dit-il sûr de lui.

— Tu en à l'air si convaincu... vas-y dis-moi. Dis-je, intriguée.

— Je suis allé rendre visite à ma mère ce matin, et le Dr Cagney m'a proposé de la faire rentrer dans un programme nouveau au sein de l'hôpital. Il y a des appartements dans le bâtiment adjacent et ils choisissent des patients en voie de guérison, afin de voir si ils peuvent retrouver une vie normale. Ils sont indépendants, ils peuvent recevoir du monde, mais il doivent suivre leur traitement et participer aux thérapies de groupe. C'est pour qu'elle retrouve son indépendance avant qu'il ne la laisse sortir ! Dit-il, enthousiaste.

— C'est génial Adrian ! Ça veut dire qu'elle sortira bientôt! D'ailleurs, tu sais si elle veut rester ici, à Londres ou retourner à Manchester, quand le moment sera venu ? 

— Je ne lui ai pas demandé, mais il n'y personne à Manchester qui pourrait veiller sur elle, car toi et moi sommes là. Alors, je pense qu'elle ne verra pas d'inconvénient à rester à Londres. J'ai déjà tout prévu, je lui achèterai un appartement pas très loin du notre, je lui trouverai du travail.... 

— Calme-toi. Calme-toi, Adrian... ne la bouscule pas. Un pas après l'autre, on a dit. Dis-je pour rabaisser ses ambitions.

— Tu as raison... C'est juste que... je suis si heureux, je ne pensais pas que ça irait aussi vite. Dit-il, presque les larmes aux yeux.

Je le regarde, émue de constater qu'il est habité par l'espoir. C'est l'occasion parfaite pour lui annoncer ce qu'il m'occupe l'esprit.

— Tu as raison, cette nouvelle me fait énormément plaisir mais je ne crois pas qu'elle batte ce que j'ai à te dire. Dis-je, amusée. Je suis enceinte. 

Le sourire qu'il arborai disparait instantanément et il m'observe avec frayeur.

— Tu en ai sûr ? Dit-il, d'une voix éteinte.