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Chapitre 21 : Jeudi soir

Le thème de l'exposition de ce jeudi vient d'être publié sur le site, et affiché sur la devanture. Mes photos seront montrées pour la première fois et soumises à la vente... mais aussi à la critique. Rien que d'y penser, je suis déjà nauséeuse ! Cependant, je ne serai pas toute seule, Adrian sera là, à sa façon très discrète et essentiel. Je n'aurai qu'à regarder dans sa direction pour me sentir apaisée. 

Max m'a annoncé qu'il avait eu un coup de fil d'Eric pour cette exposition car il souhaitait toujours obtenir des oeuvres de Skanska. Il sera avec lui au téléphone pendant les enchères afin de pouvoir obtenir ce qu'il veut. Je suis contente qu'il ne soit pas passé par moi, qu'il ai compris que ce n'était plus approprié. Cependant, il va être déçu car des oeuvres de Skanska, ce soir il n'y en aura pas! Max s'est gardé de le lui dire, voulant lui refourguer d'autres artistes moins côtés...

...

Mon oreillette ajustée, j'observe comme spectatrice ce qui déroule devant moi. La galerie est toujours aussi bondée, Adrian est submergé par les piques-assiettes et je viens de voir Carrie poser une pancarte rouge devant une de mes photos. Celle du graffitis d'Arlington Road. 

— Qui a acheté cette photos ? Lui demandais-je en me précipitant vers elle. 

— Quoi ? Dit-elle, déboussolée par le bruit autour d'elle et Max qui lui parle dans l'oreillette en même temps. 

— À qui cette oeuvre à été cédée ? Dis-je avec insistance. 

— Je ne sais pas. Max m'a dit de mettre une pancarte sans rien rajouter. Dit-elle, avant de partir dans la direction opposée. 

Je l'observe et elle va vers une autre de mes photos, qui représente aussi un autre graffiti d'Adrian. Je fronce les sourcils, et pars regarder les autre clichés que j'ai exposée. Tous ceux qui montrent des graffitis sont vendus, alors que les scènes de vie sont sans acquéreur. Je suis déçue car c'était celle dont j'étais le plus fière, mais bon, j'en ai quand même vendu quelques épreuves, ce qui n'est pas mal pour une première fois. Reste à savoir à combien s'élève le montant de ces ventes ? 

Soudain, j'entends Max me parler à mon tour pour me demander de poser une pancarte en dessous d'un autre artiste. Je m'exécute, me rendant compte que mon travail continu à la galerie et que je ne dois pas attirer l'attention plus que ça...

...

La soirée est presque terminée, les derniers amateurs d'art s'en vont et je marche d'un pas décidé dans la direction de Max, afin de le questionné sur les acquéreurs de ce soir.

— Tu es satisfait de la soirée? Demandais-je, l'air de rien. 

— Oh, tu sais... c'est toujours pareil... il manquait la frénésie des autres jours... tu sais quand Skanska expose, mais c'était une nuit correcte... 

— Il y a eu des acquéreurs pour les photos de Baltis ? 

— Malheureusement ce n'est pas ce à quoi je m'attendais, les gens ont été un peu frileux avec lui. Je n'ai vendu que des épreuves assez conventionnelles. Je pense qu'elles ont été achetés parce-qu'elles représentaient les graffitis de Skanska et qu'à défaut d'en posséder un vrai, ils se sont rabattue sur des clichés. Dit-il, avec désarroi. 

Une profonde amertume s'empare de moi... je n'ai été qu'un intermédiaire entre Skanska et un de ses admirateurs. Je ne voulais l'admettre, mais c'est ce que j'ai pensée en constatant que c'était ces photos là qui étaient partis en premier. Ma confiance en moi redescend à zéro et j'ai la sensation d'avoir été rejeté de la pire des façon. On ne m'a pas comprise, du moins, mon travail ne l'a pas été.