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Le coeur au bord de l'implosion, un noeud au ventre, je regarde la porte de ma maison d'enfance, mes pieds refusant de bouger d'un poil. Je suis terrorisé, fatiguée dû à ma nuit catastrophique. Je soupire, puis n'ai le temps de me motiver que la porte s'ouvre sur mon père, souriant. Il me fait signe de venir à lui, et tout s'envole quand son sourire s'agrandit.

« Bonjour ma chérie, entre, ta mère nous attends dans le salon. »

L'angoisse refait surface, l'expression de mon père est préoccupée, et rare sont les fois où il perd son sourire communicatif. Ça annonce rien de bon, pour moi. Je souffle pour me donner du courage et suit mon père jusqu'à la pièce.
Ma mère se trouve dos à nous, assise sur le canapé et ne se retourne même pas pour me faire face ou m'enlacer.

« Nous avons parlés avec ton meilleur ami, Booyoung. »

Aucun bonjour, aucune émotion ne transparaît dans cette phrase. Elle regarde face à elle, alors que je me trouve à ses côtés. Une sueur froide m'englobe et j'essaie de contrôler ma respiration qui devient tout à coup lourde. Mon inquiétude venait de se confirmer, Booyoung avait forcément dit quelque chose, voir tout. Et comme si mon père lisait en moi, il me fit m'asseoir à ses côtés, face à ma génitrice qui regardait toujours ailleurs, puis il continua sur sa lancée :

« Tu es... Lesbienne ? »

Malgré son ton totalement différent de celui de ma mère, de lourds poids s'étaient posés sur mes épaules, se rajoutant à ceux déjà installé. À bout, de tout, je ne pu contrôler ce trop pleins en fondant en larmes face à eux. Mes pleurs leurs répondaient largement, je détestais ce qui se passait, la situation dans laquelle je me trouvais.

Je ne voulais pas faire ça, faire mon coming-out. Pourquoi avait-il parlé ? Je me sentais trahie, mal, et exclue à cause du regard fuyant de ma mère.
Je savais pourtant que ce jour allait arrivé mais je n'envisageais pas y avoir droit aussi tôt. Je ne comprenais pas cette importance à dire que l'on aime une personne du même sexe alors qu'on ne le faisait pas pour ceux qui aiment le sexe opposé.

Nous ne sommes pas plus différents qu'eux, nous aussi, on aime un humain, une personne, une âme.
Pourtant, on ne peut s'empêcher de penser l'être, à cause d'eux.

« Je suis amoureuse Papa. » dis-je simplement.

Son regard confus posé sur moi.
Tout d'eux semblaient ne pas comprendre mon propos, alors sans à avoir à demander des explications je continuais sur ma lancée :

« En faite... Qu'importe qui j'aime, son sexe, sa couleur de peau, son origine, je l'aime et c'est tout. Vous savez, j'ai su que j'étais attirée par les filles vers le collège, je ne suis jamais sorti avec personne mais je le sais... Le corps d'une femme à mon goût est plus attrayant que celui d'un homme. Et au fond même si vous êtes contre j'y peux rien. J'aurais aimé être normale comme vous le souhaitiez- »

« Mais qu'est-ce que la normalité ma chérie ? » me coupa mon père.

Mon regard planté dans le sien, dans l'incapacité à répondre, il se mit à sourire, ça illuminait son visage, réchauffant mon coeur. Malgré le regard de ma mère sur lui, il continuait :

« Il n'y a pas de normalité pour moi, car elle est indéfinissable. Personne n'est à la hauteur de la définir. Nous sommes tous égaux, personne n'est supérieurs aux autres. Donc tu as raison de me rectifier. Je suis content, tu aimes, tu es comme tous le monde. Et jamais je renierais ma fille pour une tel absurdité, rien est aussi beau pour un père que de voir sa fille heureuse et épanouie. »

« Merci Papa... » soufflais-je en fondant dans ses bras.

Ses phalanges s'étaient logées dans mes cheveux, caressant délicatement mon cuir chevelu, je me sentais si bien dans ses bras. J'étais tellement soulagée d'apprendre que mon père pensait comme moi. Par contre, ma mère restait, elle, silencieuse, son regard fixé sur mon père qu'elle semblait ne pas comprendre.

« Maman ? »

Son moment d'absence passé elle reporta lentement son regard vers le mien. Puis enfin elle prit la parole et ses mots tombaient, lourds et douloureux à entendre.

« Comment tu peux savoir que tu aimes les filles sans même avoir essayé avec un garçon ? »

« Je- »

L'air grave qu'arborait mon père  annonçait, à nouveau rien de bon, il se leva et se répondit à la place, irrité du comportement qu'avait ma mère.

« Comment peux-tu savoir que tu aimes les hommes si tu n'as jamais essayé avec une femme ? »

Ma mère fit les gros yeux, choquée de la réponse à mon père mais néanmoins reprit en haussant le ton, outrée.

« Parce que je ne suis pas attirée pas la gente féminine ! Parce qu'une femme doit être avec un homme et non avec une femme ! »

La dernière phrase me tordit l'estomac. Alors que je retenais le bras de mon père qui tremblait d'énervement, je ne voulais pas que leurs amours se brise à cause de moi.

« C'est exactement la même chose pour Nayung ! Elle n'est pas attirée par les hommes comme toi tu ne l'est pas envers les femmes ! Est-ce si dur à comprendre ? »

« Oui ! Oui pour moi ça l'est ! » dit-elle en partant du salon, sans un mot.

Mon père qui était jusque là debout, se rassit à mes côtés, épuisé du comportement de ma mère. Puis inquiet il se tourne vers moi, son bras me serrant fort contre lui alors qu'a nouveau il me rassure :

« Ne t'en fait pas, il lui faut du temps, tu la connais, elle va réfléchir et regretter. Elle viendra d'elle même te voir. Rentre et va te reposer d'accord ? Et tu me diras qui est l'heureuse élue pas vrai ? » dit-il accompagné d'un clin d'œil.

« C'est pas sûr donc... »

« Qui pourrait résister au charme de ma fille dit moi ? »

Je riais doucement à ces dires lui faisant un bisou sur la joue avant de partir.

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𝐒𝐚𝐥𝐨𝐩𝐞 • ʰʸᵘⁿᵃOù les histoires vivent. Découvrez maintenant